Vermeer et les maîtres de la peinture de genre : une exposition événement au musée du Louvre

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Johannes Vermeer, La Laitière, vers 1657-1658. Huile sur toile. 45,5 x 41 cm. Amsterdam, Rijksmuseum © Amsterdam, The Rijksmuseum
Johannes Vermeer, La Laitière, vers 1657-1658. Huile sur toile. 45,5 x 41 cm. Amsterdam, Rijksmuseum © Amsterdam, The Rijksmuseum

Réunissant pour la première fois à Paris depuis 1966 douze tableaux de Vermeer (soit un tiers de l’oeuvre connu du maître de Delft), l’exposition explore le réseau des relations qu’il a entretenues avec les autres grands peintres du Siècle d’or hollandais.

En collaboration avec la National Gallery of Ireland et la National Gallery of Art de Washington, le musée du Louvre organise, du 22 février au 22 mai 2017, une exposition événement autour du célébrissime Vermeer. Un tiers de l’œuvre connue du peintre baroque néerlandais, soit douze tableaux, seront ainsi réunis à Paris, une toute première depuis un demi-siècle, grâce aux prêts exceptionnels consentis par les plus grandes institutions américaines, britanniques, allemandes et bien sûr néerlandaises, qui permettront d’appréhender Vermeer comme jamais il ne l’a été jusqu’à aujourd’hui.

Baptisé à Delft en 1632, Vermeer avait en son temps une réputation d’artiste novateur, bénéficiant de la protection de riches commanditaires. Mais au final, on sait peu de choses sur lui et sa biographie demeure obscure d’où son surnom de « Sphinx de Delft ». Sa notoriété n’a pas franchi les frontières de son vivant et le peintre tombe dans l’oubli après sa mort tandis que ses œuvres continuent à figurer en bonne part dans les ventes et collections privées.

Il faut attendre la deuxième moitié du xixe siècle et les célèbres articles dans la Gazette des beaux-arts en 1866 du critique d’art et journaliste français Théophile Thoré-Burger, pour que Vermeer passe à la postérité sous les hommages que lui rendent les impressionnistes et les écrivains, tel Marcel Proust. La rareté de ses toiles les rendent d’autant plus convoitées et onéreuses ! Aujourd’hui, La Jeune Fille à la perle et La Laitière font partie des œuvres les plus célèbres de l’histoire de la peinture, et Vermeer est placé, avec Rembrandt et Frans Hals, au rang des maîtres du Siècle d’or néerlandais.

L’exposition à laquelle convie le musée du Louvre va à la découverte des liens qui ont uni Vermeer aux autres grands peintres du Siècle d’or hollandais. En effet, le peintre était loin d’être coupé de l’art de son temps et faisait partie d’un réseau d’artistes spécialisés dans la représentation de scènes élégantes et raffinées, telles des intérieurs et scènes de la vie domestique, que l’on retrouve dans les autres œuvres présentes de Gérard Dou, Gerard ter Borch, Jan Steen, Pieter de Hooch, Gabriel Metsu, Caspar Netscher ou encore Frans van Mieris. Chacun puisait chez les autres admiration, inspiration et rivalité.

Le troisième quart du XVIIe siècle marque l’apogée de la puissance économique mondiale des Provinces-Unies. Les membres de l’élite hollandaise veulent que l’art reflète leur réussite sociale et sont à l’origine de la naissance de cette « nouvelle vague » de la peinture de genre qui voit ainsi le jour au début des années 1650 : les artistes réalisent des scènes idéalisées et superbement réalisées de vie privée mise en scène, avec des hommes et des femmes installant une civilité orchestrée, figurant un monde plus parfait que celui dont ils ont pu être les témoins. Le monde représenté dans les tableaux de Vermeer était totalement étranger aux réalités de son quotidien à tel point qu’on a pu le considérer comme une échappatoire pour l’artiste.

Uniques, parfaites en lumière et espace, reconnaissables entre toutes grâce à leurs couleurs inimitables notamment l’outremer naturel et le jaune, les toiles de Vermeer font l’objet de multiples expositions, conférant enfin au maître de Delft la renommée qu’il méritait.

Commissaires de l’exposition : Blaise Ducos, conservateur du Patrimoine, département des Peintures, musée du Louvre ; Adriaan E. Waiboer, conservateur, National Gallery of Ireland, Dublin et Arthur K. Wheelock Jr, conservateur, National Gallery of Art.

Photo : Johannes Vermeer, La Laitière, vers 1657-1658. Huile sur toile. 45,5 x 41 cm. Amsterdam, Rijksmuseum © Amsterdam, The Rijksmuseum

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Jeudi 23 février à 12h30 et à 18h30
Présentation de l’exposition par Blaise Ducos, musée du Louvre.

Les jeudis 2, 9, 16 et 30 mars à 18h30
Comprendre Vermeer, le « sphinx de Delft ». Cycle de quatre conférences.

Des “drôleries” aux scènes d’intérieur : naissance et premiers développements de la peinture de genre dans les Pays-Bas, par Sabine van Sprang, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles (2 mars).

The Fabric of Society” Fashion in the Republic 1650-1680 – Bianca du Mortier, Rijksmuseum, Amsterdam (9 mars).

La Laitière de Johannes Vermeer, par Blaise Ducos, musée du Louvre (16 mars).

Les faux Vermeer, par Jonathan Lopez, historien de l’art et écrivain, New York (30 mars).

Nicolas Maes, Jeune femme à sa couture, 1655. Huile sur panneau. 55,6 x 46,1 cm. Londres, Mansion House, The Harold Samuel Collection © Guildhall Art Gallery, City of London / Harold Samuel Collection / Bridgeman Images
Nicolas Maes, Jeune femme à sa couture, 1655. Huile sur panneau. 55,6 x 46,1 cm. Londres, Mansion House, The Harold Samuel Collection © Guildhall Art Gallery, City of London / Harold Samuel Collection / Bridgeman Images
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Vermeer et les maîtres de la peinture de genre
Exposition du 22 février au 22 mai 2017

Musée du Louvrehttp://www.louvre.fr

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