Irions-nous vivre dans les bois ? de Valérie Honnart : Le titre fait référence aux migrants qui n’ont plus d’autres endroits que la forêt pour se réfugier, pour se cacher, pour espérer vivre en attendant une vie meilleure.
Valérie Honnart est née et a grandi à Paris. C’est en Chine qu’elle s’est consacrée à la peinture. Valérie Honnart a vécu à Hong Kong à Paris, à Pékin et à Rome. Forte d’un enseignement en peinture chinoise traditionnelle à Hong Kong, elle a enrichi ses techniques dans les différents lieux où elle a vécu.
Son inspiration en peinture est le fruit de chemins croisés : un regard en quête de synergie du vide et du plein propre à l’Asie, une quête de ce qui dépasse l’homme et des liens qui les unissent les uns avec les autres.
Elle expose en Chine, à Taiwan et en Corée avec la galerie Philippe Staib dans des foires d’art contemporain ou en expositions personnelles. En Europe, elle expose régulièrement en Belgique avec la galerie du Château, en France (à Paris et à Lille principalement), ainsi qu’en Italie. A Rome, elle a exposé dans différents lieux publics ou privés dont la galerie Massenzio en 2006, Spazio Cerere en 2016, l’Institut Français en 2017. Elle anime des ateliers d’écriture et d’illustration en milieu scolaire ou hospitalier. Elle a enseigné en école d’art à Pékin.
« L’artiste devient alors une sorte d’ « ar(t)briste ». Cet être de l’instabilité assumée recherche l’équilibre dans et part la forêt. Il devient même ainsi une sorte d’« équil’ar(t)briste ». A lui le privilège de s’élever, comme l’arbre et sur l’arbre, pour défier les lois de l’équilibre et découvrir les jeux subtils de la lumière dans et au-dessus de la forêt. Et, en bon ar(t)briste qui se respecte, il trouve la lumière. Car il sait trouver refuge sous l’arbre et jusque dans son tronc, rechercher les multiplicités des êtres de la jungle pour oublier la négation des différences,(…) » Claude Mollard
Véronique Grange Spahis
L’exposition « Irions-nous vivre dans les bois ? » fait suite à celle qui a eu lieu – sous le même titre – en 2016 à Rome.
L’orme de Hougulou était alors au centre des oeuvres. A Pékin où elle résidait, Valérie Honnart a assisté à l’abattage de cet arbre centenaire pour faire place à des constructions nouvelles. Arbre grandiose qu’elle avait souvent photographié.
L’arbre est omniprésent dans le travail de l’artiste. Arbre de vie, arbre réconfort, arbre symbole entre la terre et le ciel.
Les formes que produit la nature sont souvent habitées d’une vie secrète. L’arbre est habité de l’espérance de l’homme, de ses invocations aux dieux, de ces amours et de ses deuils. C’est probablement le plus ancien menhir de l’humanité, celui qui laissait entrevoir le retour vers le ciel. L’arbre-réceptacle céleste exhale le sacré d’une lumière installée jusque dans ses racines. Il produit d’autres graines, symboliquement d’autres enfants. Il s’établit à un endroit, comme l’être humain dans sa maison, et il travaille comme une véritable usine, produisant tous les éléments qui le constituent et mettant à disposition tout ce qu’il produit, tout ce qu’il est. Il transforme la pollution et participe à la création de l’oxygène indispensable à la vie sur Terre. À lui seul, il représente une véritable société altruiste, car il offre gratuitement abri, nourriture et autres, à une multitude d’espèces, y compris l’homme.
Le titre « Irions-nous vivre dans les bois ? » fait référence aux migrants qui n’ont plus d’autres endroits que la forêt pour se réfugier, pour se cacher, pour espérer vivre en attendant une vie meilleure.
Photo : Valérie Honnart – hougulou – 90×90 – 2016
Valérie Honnart – Irions-nous vivre dans les bois ?
Exposition du 11 au 17 mars 2018
Espace Louvre Ephémère
16 Rue du Louvre
75001 Paris
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