Unesco : les nouveaux sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial

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Unesco : Le Comité du patrimoine mondial a inscrit de nouveaux sites sur la Liste du patrimoine mondial et notamment l’œuvre de l’architecte Le Corbusier qui a été inscrite au Patrimoine mondial de l’Humanité

Unesco : Le Comité du patrimoine mondial qui tient actuellement sa 40e session a inscrit de nouveaux sites sur la Liste du patrimoine mondial, le site de Madol : centre cérémoniel de la Micronésie orientale (Etats fédérés de Micronésie) a été inscrit simultanément sur la Liste du patrimoine mondial et sur la Liste du patrimoine en péril.

Les nouveaux sites sont  : 

Paysage culturel de l’art rupestre de Zuojiang Huashan (République populaire de Chine) – Situés sur des falaises abruptes dans les régions frontalières du sud-ouest de la Chine, ces 38 sites d’art rupestre illustrent la vie et les rituels du peuple des Luoyue. Ils datent d’une période s’étendant du Ve siècle avant J.-C au IIe siècle après J.-C. Ils s’inscrivent dans un paysage fait de karst, de rivières et de plateaux et donnent à voir des cérémonies qui ont été interprétées comme représentant la culture des tambours en bronze, autrefois dominante dans la Chine méridionale. Ce paysage culturel est aujourd’hui le seul témoin de cette culture.

Site archéologique Nalanda Mahavihara (université de Nalanda) à Nalanda, Bihar (Inde) – Le site de Nalanda Mahavihara est situé dans l’Etat du Bihar, au nord-est de l’Inde. Il s’agit des vestiges archéologiques d’une institution monastique et scolastique en activité du IIIe avant J.-C. au XIIIe siècle de notre ère. Il comprend notamment des stupas, des viharas (bâtiments résidentiels et éducatifs), des sanctuaires et d’importantes œuvres d’art en stuc, pierre et métal. Nalanda se distingue en tant que plus ancienne université du sous-continent indien, une institution qui a transmis un savoir organisé sur une période ininterrompue de 800 ans. Le développement historique du site témoigne de l’évolution du bouddhisme en une religion et de l’épanouissement des traditions monastiques et éducatives.

Le qanat perse (République islamique d’Iran) – Dans l’ensemble des régions arides de l’Iran, l’agriculture est soutenue par l’ancien système de qanats qui puisent l’eau des sources aquifères en amont des vallées et la font circuler par gravité le long de tunnels souterrains, souvent sur de nombreux kilomètres. Les onze qanats qui composent ce site et représentent ce système comprennent aussi des aires de repos pour les travailleurs, des réservoirs d’eau et des moulins à eau. Le système de gestion traditionnel encore en place permet un partage et une distribution de l’eau équitables et durables. Les qanats apportent un témoignage exceptionnel sur des traditions culturelles et des civilisations de zones désertiques au climat aride.

Nan Madol : centre cérémoniel de la Micronésie orientale (Etats fédérés de Micronésie) – Nan Madol est une série de 99 îlots artificiels formés de pierre basaltique et de blocs de corail située au large de l’île de Pohnpei. Ces îlots abritent les vestiges de palais, de temples, de sépultures et de domaines résidentiels en pierre, érigés entre 1200 et 1500 ans après J.-C. Ces vestiges représentent le centre cérémoniel de la dynastie Saudeleur, une période dynamique de la culture insulaire du Pacifique. L’échelle colossale de ces édifices, le perfectionnement technique et la concentration des structures mégalithiques témoignent de la complexité des pratiques sociales et religieuses des sociétés insulaires de l’époque. Le site a été inscrit simultanément sur la Liste du patrimoine mondial en péril en raison des menaces qui pèsent sur le site, notamment l’envasement des voies navigables qui favorise la croissance incontrôlée de la mangrove et fragilise les constructions.

 Cinq sites libyens du patrimoine mondial sur la Liste du patrimoine mondial en péril du fait des dégâts subis et des risques encourus en lien avec le conflit qui affecte le pays. Les sites concernés sont : CyrèneLeptis Magnale Site archéologique de Sabrathales Sites rupestres du Tadrart Acacusl’Ancienne ville de Ghadamès.

Mais aussi :

 Le Centre historique de Shakhrisyabz (Ouzbékistan) sur la Liste du patrimoine mondial en péril du fait du développement des infrastructures touristiques dans la ville historique. Le Centre historique de Shakhrisyabz, située sur la Route de la soie dans le sud de l’Ouzbékistan, remonte à plus de 2 000 ans et a été le centre culturel et politique de la région du Kesh aux XIVe et XVe siècles. Il compte des édifices monumentaux exceptionnels et des quartiers anciens témoignant du développement séculaire de la ville, et tout particulièrement de son apogée, sous le règne d’Amir Temour et des temourides, du XVe au XVIe siècle. Le site a été inscrit en 2000 sur la Liste du patrimoine mondial.

Les Villes anciennes de Djenné (Mali) sur la Liste du patrimoine mondial en péril du fait de l’insécurité dans la région qui ne permet pas la mise en œuvre des mesures de protection du bien. Habité depuis 250 av. J.-C., le site des Villes anciennes de Djenné s’est développé pour devenir un marché et une ville importante pour le commerce transsaharien de l’or. Aux XVe et XVIe siècles, la ville a été un foyer de diffusion de l’islam. Ses maisons traditionnelles, dont près de 2 000 ont été préservées, sont bâties sur des petites collines toguere et adaptées aux inondations saisonnières. Le site a été inscrit en 1988 sur la Liste du patrimoine mondial.

L’œuvre de l’architecte franco-suisse Le Corbusier

inscrite au Patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco. Le Corbusier entre dans le cercle très fermé des sites classés au patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco.  Une contribution exceptionnelle au Mouvement Moderne (Allemagne, Argentine, Belgique, France, Inde, Japon, Suisse) – Choisis dans l’oeuvre de Le Corbusier, les dix-sept sites qui composent ce bien en série, réparti sur sept pays, témoignent de l’invention d’un nouveau langage architectural en rupture avec le passé. Ils ont été réalisés sur un demi-siècle, tout au long de ce que Le Corbusier a nommé une « recherche patiente ». Le complexe du capitole à Chandigarh (Inde), le musée national des beaux-arts de l’Occident à Tokyo (Japon), la maison du docteur Curutchet à La Plata (Argentine) ou encore l’Unité d’habitation de Marseille (France) reflètent les solutions que le mouvement moderne a cherché à apporter aux enjeux de renouvellement, au cours du 20e siècle, des techniques architecturales afin de répondre aux besoins de la société. Ces chefs d’oeuvre du génie humain attestent également de l’internationalisation de la pratique architecturale à l’échelle de la planète.

Autres sites : 

Cimetières de tombes médiévales stećci (Bosnie-Herzégovine, Croatie, Monténégro, Serbie) – Ce bien en série regroupe 30 sites, situés en Bosnie-Herzégovine, à l’ouest de la Serbie, à l’ouest du Monténégro et au centre et au sud de la Croatie, qui représentent des cimetières et les tombes médiévales, ou stećci, propres à ces régions. Ces cimetières, qui datent du XIIe au XVIe siècle, sont organisés en rangées, comme c’était la coutume en Europe depuis le Moyen Age. Les stećci sont pour la plupart sculptés en pierre calcaire. Ils comportent une grande diversité de motifs décoratifs et d’inscriptions qui témoignent des continuités iconographiques dans l’Europe médiévale et de traditions locales particulières plus anciennes.

Site archéologique de Philippes (Grèce) – Les vestiges de cette cité fortifiée s’étalent au pied d’une acropole située dans l’actuelle région de la Macédoine-orientale-et-Thrace, sur l’ancienne route qui relie l’Europe à l’Asie, la Via Egnatia. Fondée en 356 avant J.-C. sous le roi macédonien Philippe II, la ville se développe ensuite comme une « petite Rome » avec la création de l’Empire romain dans les décennies qui suivent la bataille de Philippes, en 42 avant J.-C. Les monuments hellénistiques tels que le grand théâtre et l’hérôon funéraire (temple) sont alors complétés par des édifices romains comme le forum. La ville devient ensuite un centre de la foi chrétienne après la visite de l’apôtre Paul en 49-50 de notre ère. Les vestiges de ses églises sont un témoignage exceptionnel de l’établissement primitif du christianisme.

Site de dolmens d’Antequera (Espagne) – Situé au cœur de l’Andalousie dans le sud de l’Espagne, le site comprend trois monuments mégalithiques : le dolmen de Menga, le dolmen de Viera et la tholos d’El Romeral, et deux monuments naturels : la Peña de los Enamorados et El Torcal qui constituent deux repères visuels au sein du site. Edifiés durant le néolithique et l’âge du bronze avec de grands blocs de pierre, ces monuments forment des chambres et des espaces recouverts de linteaux ou de fausses coupoles. Ces trois tombes, enterrées sous leur tumulus d’origine, constituent l’une des œuvres architecturales les plus remarquables de la préhistoire européenne et l’un des exemples les plus importants de mégalithisme européen.

Site archéologique d’Ani (Turquie) –  Le site est situé au nord-est de la Turquie sur un plateau isolé, en surplomb d’un ravin constituant une frontière naturelle avec l’Arménie. Cette cité médiévale associe des structures résidentielles, religieuses et militaires, caractéristiques d’un  urbanisme médiéval construit au fil des siècles par les dynasties chrétiennes puis musulmanes. La ville connaît son apogée aux Xe et XIe siècles après J.-C. lorsqu’elle devient la capitale du royaume médiéval arménien des Bagratides et tire sa richesse de la maitrise des échanges d’une des branches de la route de la soie. Plus tard, sous les souverainetés byzantine, seldjoukide et géorgienne, elle maintient son statut de carrefour important pour les caravanes marchandes. L’invasion mongole et un séisme destructeur en 1319 marquent le début du déclin de la cité. Ani offre un large panorama du développement architectural médiéval grâce à la présence de presque tous les types architecturaux qui ont émergé dans la région entre le VIIe et le XIIIe siècle après J.-C.

Ensemble des grottes de Gorham (Royaume-Uni) – Les falaises calcaires escarpées, situées dans la partie est du rocher de Gibraltar, renferment quatre grottes dont les gisements archéologiques et paléontologiques attestent la présence néandertalienne, pendant une période de plus de 125 000 ans. Ce témoignage exceptionnel sur les traditions culturelles des Néandertaliens se traduit notamment par des traces  de  chasse aux oiseaux et aux animaux marins à des fins alimentaires et par l’utilisation de plumes ornementales, ainsi que par la présence de gravures rupestres de caractère abstrait. Les recherches scientifiques menées sur le site ont d’ores et déjà contribué de manière importante aux débats sur l’homme de Neandertal et sur l’évolution humaine.

Le chantier naval d’Antigua et sites archéologiques associés (Antigua-et-Barbuda) – Le site consiste en un ensemble de bâtiments et d’installations portuaires de l’époque géorgienne, entouré par une enceinte fortifiée. L’environnement naturel de cette partie de l’île d’Antigua, avec ses baies profondes entourées de hautes terres, offrait un abri contre les ouragans et était propice à l’entretien et la réparation des navires. La construction de ce chantier naval par la marine britannique, rendue possible grâce à la contribution essentielle des ouvriers africains asservis, remonte à la fin du XVIIIe siècle. Son objectif était de protéger les intérêts des planteurs de canne à sucre à une époque où les nations européennes s’affrontaient pour le contrôle des Caraïbes orientales.

Ensemble moderne de Pampulha (Brésil) – L’ensemble moderne de Pampulha a été le centre d’un projet urbain visionnaire de cité-jardin créé en 1940 à Belo Horizonte, capitale de l’Etat du Minas Gerais. Conçu autour d’un lac artificiel, ce centre culturel et de loisirs se composait d’un casino, d’une salle de bal, d’un Golf Yacht club et de l’église São Francisco de Assis. Tous les bâtiments ont été conçus par l’architecte Oscar Niemeyer qui collabora avec des artistes novateurs. L’ensemble présente des formes audacieuses qui exploitaient les propriétés plastiques du béton et fusionnait différentes formes artistiques -l’architecture, le paysagisme, la sculpture et la peinture- pour créer un tout harmonieux. Il témoigne de l’influence des traditions locales, du climat et de l’environnement brésiliens sur les principes de l’architecture moderne.

Parc national de Khangchendzonga (Inde) – Situé au cœur de la chaîne himalayenne dans le nord de l’Inde (Etat du Sikkim), le parc national de Khangchendzonga comprend une diversité unique de plaines, de vallées, de lacs, de glaciers et de montagnes spectaculaires couvertes de forêts anciennes et couronnées de neige, parmi lesquelles se trouve le troisième plus haut sommet du monde, le mont Khangchendzonga. Des récits mythologiques sont associés à cette montagne et à un grand nombre d’éléments naturels (grottes, rivières, lacs…) qui font l’objet de pratiques de dévotion de la part des peuples autochtones du Sikkim. Les significations sacrées de ces récits et pratiques ont été intégrées dans les croyances bouddhistes et constituent la base de l’identité sikkimaise.

Photo : a droite :  Madol:  Ceremonial Center of the Eastern Micronesia © Osamu KataokaNan / au centre : Paysage culturel de l’art rupestre de Zuojiang – © Zhu Qiuping / a droite : Vestiges mis au jour de Nalanda Mahavihara – © Rajneesh Raj