Anne de Vandière voyage à la rencontre des petits peuples de la Terre. Chaque portrait est un tryptique : un visage, des mains, des mots. Les ethnies/tribus reçoivent une partie significative de la vente de chaque photo.
Vient de paraître aux Editions Intervalles, l’unique et remarquable livre d’Anne de Vandière « Tribu/s du monde ». Photographe, sa recherche artistique se traduit dans un noir et blanc argentique à mi-chemin entre la photographie d’art et le reportage. Journaliste/reporter dans les années 80-90, d’Actuel à Vogue en passant par Grands reportages, l’Événement du Jeudi, le Figaro ou City magazine, Anne de Vandière a fondé il y a vingt ans, avec Olivier Durand, le magazine Est/Ouest Avenue, dont la thématique urbaine tourne autour de la mode, du design, de l’architecture, du cinéma et de l’art contemporain.
C’est à partir de cette époque que le travail de la photographe s’articule autour de thématiques récurrentes, notamment celle de la main, que l’on retrouve au fil de ses différents projets. Ainsi, en 1999, elle remplace les interviews classiques par des photographies de personnalités à travers leurs mains ; Hermès lui demandera d’ailleurs trois ans plus tard d’illustrer son thème de l’année, la main ; elle en publiera également deux ouvrages, H/AND (Paris Musées, 2004) et H/AND série 2 (Nicolas Chaudun, 2008).
En 2003, elle s’attarde sur les personnes âgées avec son projet BORDER LINE, puis se consacre ensuite aux larmes dans sa série de portraits A/LARMES. Quel qu’en soit le thème, le travail d’Anne de Vandière est puissant, humaniste et intime, faisant appel à notre part humaine, notre fragilité. Voici maintenant plusieurs années qu’elle s’investi dans les petits peuples du monde, menacés par la globalisation, et cet ouvrage résume l’époustouflant travail qu’elle a réalisé. Longtemps préparés à l’avance, ses voyages sont d’émouvants moments de rencontres avec les scientifiques et spécialistes dont elle s’entoure et les tribus qu’ils lui font découvrir. La photographe livre leurs témoignages en captant les gestes de leurs mains, chaque portrait se présentant tel un tryptique : un visage, des mains, des mots.
Afin de sensibiliser les politiques, les organismes multilatéraux et les entreprises engagées dans le développement durable à la préservation de ces cultures fragiles et menacées, Anne de Vandière a créé l’association Tribu/s du monde grâce à laquelle les ethnies/tribus reçoivent une partie significative de la vente de chaque photo. Le regard unique de la photographe s’apprécie au fil des pages du très bel ouvrage des Editions Intervalle, qui sera ultérieurement présenté dans une installation au Musée de l’Homme, mettant en valeur les 46 tribus. Exposant depuis plus de 10 ans dans de nombreux lieux et institutions en France et à l’étranger, Anne de Vandière a reçu en 2009 le Prix Fondation Neuflize Vie ABN Amro pour la photographie contemporaine.
Exposition Anne de Vandière au Musée de l’Homme jusqu’au 2 janvier 2017
TANZANIE, tribu Masaï – « C’est peut-être parce qu’elles ont vu beaucoup de choses et ont sans cesse voyagé que mes mains sont «riches». Quand je marche, elles rythment ma vitesse. Lorsque je m’arrête, elles aident mes vaches à mettre leur veau au monde ».
ÉTHIOPIE, tribu Hamar – « Les cheveux torsadés et enduits d’un mélange de sable et de roche rose, de beurre et de poudre d’encens, les femmes parcourent des kilomètres dans la savane pour se rendre au petit marché de Turmi ».