L’Espérance en sursis, le sixième roman de Stéphane Bret
Stéphane Bret est un écrivain aux multiples centres d’intérêt ; outre son attirance pour le cinéma, le théâtre, les expositions de peinture et de photographies, ainsi que les voyages, le domaine de la vie culturelle dans lequel il excelle le plus est la littérature.
Si parmi ses auteurs favoris il cite Virginia Woolf, Thomas Mann, Joseph Conrad, William Faulkner, Aragon, Drieu La Rochelle… Stéphane Bret, dans sa recherche littéraire, revendique « la réhabilitation du rôle du savoir comme vecteur d’émancipation, de la culture vraiment générale pour l’exercice du libre arbitre, la perpétuation de l’esprit critique comme source de liberté authentique, la mise à profit de l’écriture romanesque pour illustrer des interrogations et restituer une vision du monde abreuvée aux sources du réel » pour reprendre ses propres termes.
Son roman « L’espérance en sursis » est un double hommage, d’une part au grand homme politique que fut Léon Blum, leader du Front populaire , qui incarna alors une conception noble et haute de ce que devrait être la vie politique , et s’inscrivit pour toujours dans l’un des plus beaux chapitres de l’histoire de France à savoir ce grand tournant que fut l’été 36, et d’autre part un hommage à cette foule anonyme de militants, de syndiqués , qui ont contribué à changer la vie de millions de salariés de cette époque où l’on croyait encore que le progrès social était possible et envisageable.
Ce livre prend place au sortir de la Libération. Arlette Gravier se débat difficilement avec les séquelles de sa déportation, Arnaud Larribe rêve de fonder un cabinet d’architecte et de profiter des affaires qui reprennent, Damien Rubot, militant communiste, croit dur comme fer à une révolution sociale toute proche. Karim Djadel, ancien ouvrier et soldat de l’Armée française, entre dans la clandestinité et rejoint bientôt le FLN.
Leurs vies baignent dans la France de la reconstruction : celle des Trente Glorieuses, de la télévision naissante, des nouvelles automobiles, de la consommation enfin accessible à tous, de la diffusion de la culture vers le grand public. C’est aussi la France des guerres coloniales. Le déclenchement de la guerre d’Algérie entraîne une crise morale limitée à un cercle réduit, celui de la presse d’opinion et des militants de l’extrême-gauche, sans vraiment ébranler le pays. Les espérances des personnages ne sont pas annihilées par ce conflit, elles connaissent un sursis en cette année 1962, césure historique : la France n’est plus en guerre. Une nouvelle page de son histoire va s’écrire.
« Les partisans de l’indépendance, comme Arlette Gravier et Damien Rubot, les tenants d’une association à la France, comme Arnaud Larribe, ne purent se réjouir de cette issue : il y avait trop de sang versé, trop de crimes, trop de folie. C’était un tremblement de terre, dont les ondes concentriques se répandraient, c’était sûr maintenant, dans toute la société française, et pour longtemps… D’autres, plus réalistes ou plus cyniques, c’est selon, crurent voir en cette fin d’année 1962 un autre présage : celui du début d’une période au cours de laquelle la France déposait enfin les armes et allait entamer une phase de renaissance, en abandonnant l’art de la guerre près de quinze ans après ses voisins… L’espérance de tous n’était pas ajournée, ni vraiment démentie. L’Histoire lui avait accordé un sursis.» Une bien belle histoire emplie d’espoirs et d’émotions. Stéphane Bret sera présent l’été prochain au salon du livre de l’Île de Ré, les 5, 6 et 7 août 2016 au Bois-Plage-en-Ré.