Stefanie Schneider travaille à partir de films Polaroid périmés et prend l’essentiel de ses images dans le désert californien, à Twentynine Palms. Les clichés sont ensuite photographiés à la chambre dans son studio berlinois, afin d’être agrandis. La galerie Catherine et André Hug présente une sélection de photographies de la série “The Girl behind the white Picket Fence”, ainsi que le film éponyme de 60 minutes réalisé à partir de 4000 clichés Polaroid.
Stefanie Schneider aime jouer avec les hasards qu’offrent les pellicules Polaroid périmées, dont les ré-actions chimiques sont imprévisibles. Les aberrations chromatiques et les halos fantomatiques qui résultent de leur instabilité se superposent de façon aléatoire aux mises en scène que l’artiste compose avec soin. Ils don-nent à ses clichés la texture incertaine des rêves et des souvenirs qui s’effacent. Stefanie Schneider s’est ainsi peu à peu forgé un univers qui évoque tout autant les road-movies que les séries B, Jack Kerouac que David Lynch, avec son mobil-home rutilant posé dans l’immensité désertique, ses chemins qui ne mènent nulle part, ses personnages échoués, tiraillés entre amour et désillusion, érotisme et solitude, désirs et vacuité.
“The Girl behind the white Picket Fence”, c’est donc une série photographique et un film co-produit par ARTE. Celui-ci met en scène une jeune femme meurtrie par un fiasco sentimental, qui prend conscience de son attiran-ce pour un éboueur. Pour accepter cet amour il lui fau-dra vaincre ses démons intérieurs avec l’aide d’un ani-mateur radio qui communique avec elle par les ondes, et avec celle du docteur qui lui apparaît en rêve.
Chacune des photographies exposées fait partie intégrante du film et est traversée par son histoire.
Stefanie Schneider est née en 1968 à Cuxhaven, dans le länd de Basse-Saxe, et partage depuis plus de quinze ans sa vie entre l’Allemagne et la Californie. Elle découvre le Polaroid durant ses études à la Folkwang Schole (Essen), où elle obtient un Master of Fine Art, en 1996. Mais c’est fortuitement, l’année suivante, qu’elle commence à en faire un usage systématique.
Le jeu du rêve et du hasard
En 1997, dans les rues de Los Angeles, son regard est attiré par un stock de 180 films Po-laroid périmés vendus 50 cents pièce. Elle achète l’ensemble et, après de premiers essais, découvre que les réactions chimiques aléatoires des films, dont les couleurs virent de façon imprévisible, lui permettent d’obte-nir des images de l’Amérique rêvée, qu’elle a en tête. Elle crée alors un univers original, re-connaissable entre mille, qui lui permet de s’imposer sur la scène internationale.
Polamovie
C’est également de façon fortuite que lui vient l’idée de réaliser des films à partir de ses clichés. En 2004, le réalisateur suisse Marc Foster (Neverland, Les cerfs-volants de Kaboul, Quantum of Solace) lui propose d’intervenir sur son film Stay et utilise ses photographies pour des scènes de rêve et de flash-back. Stefanie Schneider voit ses Polaroid s’animer comme dans un flip book et décide alors de conjuguer son amour pour la photographie et pour le cinéma. Elle s’entoure d’artistes et de comédiens (Radha Mitchell, Udo Kier, Daisy McCrackin, Thom Bishops…) dans un projet collaboratif intitulé 29 Palms, ca. qui lui permet de réaliser ses premiers “Polamovies ” à partir de 2007.
- Exposition du du 13 juin au 20 juillet 2013
Galerie Catherine et André Hug
- 40 rue de Seine – 2 rue de l’Echaudé, 75006 Paris
- www.galeriehug.com