Sophie JABES “Camille, Camille, Camille”

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sophie jabès
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Morte dans un total oubli après trente ans d’internement en asile psychiatrique, Camille Claudel ne cesse de fasciner.Fascination tant pour la femme passionnée au destin tragique que pour l’artiste aux marbres d’une qualité artistique et d’une force extraordinaires.

Bravant les interdits maternels, Camille Claudel, attirée par la sculpture depuis son plus jeune âge, devient l’élève d’Alfred Boucher (1850-1934) puis d’Auguste Rodin qu’elle rencontre en 1882. Elle éblouit Rodin, va même jusqu’à l’influencer et les deux artistes réalisent en duo de nombreuses sculptures dont Le Baiser. Mais, désirant réussir par et pour elle-même, elle se lance dans une carrière en solo qui ne sera qu’une longue descente aux enfers, ponctuée de malnutrition et d’un alcoolisme chronique qui la feront tomber dans la démence paranoïaque.

Internée le 10 mars à l’asile de Ville-Evrard (Seine-Saint-Denis) puis à l’asile d’aliénés de Montdevergues à Montfavet (Vaucluse), elle y finira ses jours en 1943, vraisemblablement morte de faim. Inhumée en présence du seul personnel de l’hôpital, ses restes seront transférés dans le “carré des fous” d’une fosse commune.

Il faudra attendre la fin du XXème siècle et le film de Bruno Nuytten (Camille Claudel, avec Isabelle Adjani, 1988), d’après le livre de la petite nièce de l’artiste, pour que Camille Claudel soit révélée auprès du grand public et intègre le marché des artistes majeurs du XIXème siècle. Le 26 octobre dernier, son marbre daté de 1898-1900, L’Aurore, a été acquis pour la somme exceptionnelle de 2,46 millions d’euros, un record sur le marché français et le deuxième prix sur la scène mondiale pour une oeuvre de Camille Claudel, après le bronze La Valse adjugé 6,49 millions d’euros l’année dernière.

Afin de marquer le 150ème anniversaire de la naissance de cette talentueuse artiste, Lansman Éditeur publie la pièce de Sophie JABES, « Camille, Camille, Camille ».

Ecrivain, dramaturge, scénariste et productrice, Sophie Jabès fait de son récit, une œuvre à mi-chemin entre l’analyse psychanalytique et la tragédie grecque. Trio de femmes sur scène, les trois incarnent une Camille à une différente époque de sa vie : la jeune fille qui va tomber dans les bras de Rodin, la femme de 40 ans avant son internement, et enfin celle qui se trouve aux portes de la mort à 78 ans, cette dernière tentant de prévenir les plus jeunes, mais on ne peut échapper à son destin, celui de Camille est tout tracé…

Sophie Jabès nous transporte avec beaucoup d’émotion, de poésie mais aussi de réalisme passionné, passionnel et douloureux sur les pas de Camille Claudel ; ses mots sont poignants, font parfois mal, mais son engagement envers l’artiste et son osmose avec la femme qu’elle était sont tels, qu’ils font de ce livre un témoignage, un hommage, un très grand moment de lecture et de théâtre. Camille Claudel, grâce à ce texte, vient d’être définitivement réhabilitée.

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Camille Claudel en trois temps : la jeune fille, la femme corpulente, la femme édentée…

Camille la sculptrice de talent, mais aussi la femme libre qui osait revendiquer une juste place pour les femmes en tant qu’artistes… Les méandres de la vie la mèneront du succès à l’abandon, à l’isolement, puis à la misère et au désespoir. Internée pendant trente ans, Camille Claudel sera inhumée dans la fosse commune “des fous” aux côtés d’autres artistes incompris, maudits. Tel un cri, la pièce Camille, Camille, Camille vient rappeler avec force la femme et l’artiste hors du commun qu’elle était à travers une écriture à la fois crue et poétique.

Publié en 2014
52 pages – 10.00 €
isbn: 978-2-8071-0004-6