Sondage BVA sur les Français et les incidents en banlieue

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incidents en banlieue
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Les Français et les incidents en banlieue : Développer la police de proximité. Améliorer la situation économique et sociale. 

Depuis l’interpellation le 2 février de Théo, un jeune homme qui dit avoir été violé par un policier avec une matraque, des violences urbaines ont été rapportées dans plusieurs villes de banlieue de la région parisienne et dans quelques villes de province. L’affaire, devenue hautement politique, a ravivé la délicate question des rapports entre jeunes et forces de l’ordre en banlieue. “Tout le temps, on se fait contrôler, agresser. On nous parle mal. On nous dit – Ferme ta gueule, mets-toi là -. On nous met des petites claques“, a notamment raconté  Kenzo.  Un mouvement de protestation qui rappelle quoi qu’il en soit l’épisode d’émeutes de 2005. Depuis le début de l’affaire, les associations de lutte contre les violences policières ont quant à elles tenu à rappeler plus que jamais le devoir d’exemplarité de la police.

Les résultats du sondage  BVA : 

Les Français très partagés sur le récépissé de contrôle d’identité : 48% y sont favorables, 50% défavorables

48% des Français se déclarent favorables à la mise en place de la délivrance d’un récépissé par la police lorsqu’elle effectue un contrôle d’identité contre 50% qui y sont défavorables (2% ne se sont pas prononcés). Si l’opinion nationale apparaît très partagée, il est important de souligner que les résultats sont très clivés selon les positions politiques. Si 70% des sympathisants de la gauche se déclarent favorables au récépissé de contrôle d’identité, ils ne sont que 39% chez les sympathisants de la droite et 23% chez ceux du FN.

Les raisons des incidents : la volonté de casser et les mauvaises relations entre les jeunes et la police

Pour 44% des Français, c’est la volonté de casser pour casser qui explique les récents incidents en banlieue alors que pour 36% d’entre eux, ces incidents trouvent leur origine dans les mauvaises relations entre les jeunes et la police.

Ces explications sont très différentes selon les positions politiques, 52% des sympathisants de la droite mettent en avant la volonté de casser pour casser (28% des sympathisants de la gauche) et 56% des sympathisants de la gauche abordent les mauvaises relations entre les jeunes et la police (27% de ceux de la droite).

Les Français se montrent par ailleurs conscients de la situation difficile des quartiers populaires sur le plan économique et social et pointent aussi, pour expliquer les récents incidents, les difficultés sociales (30%), l’existence de ghettos (29%), les difficultés d’intégration dans la société française (24%) ou encore l’inactivité des jeunes (24%) et le manque de repères (18%). Sur un plan plus critique, 28% des Français (et 71% des sympathisants FN) expliquent ces incidents par un manque de répression.

Pour 9 Français sur 10, les pouvoirs publics n’ont pas pris de mesures significatives depuis les émeutes de 2005

Alors que les dernières semaines ont été marquées par un débat sur la prise en compte des quartiers populaires, les Français semblent reconnaître un net délaissement de la part des pouvoirs publics. Pour 89% d’entre eux, depuis 2005, les pouvoirs publics n’ont pas pris de mesures significatives.

Pour limiter les incidents, des attentes d’amélioration de la situation économique et sociale et de développement de la police de proximité

Alors que la nécessité de son redéploiement est souvent évoquée depuis sa suppression en 2003, la police de proximité reste donc encore, dans l’esprit des Français, une solution forte et qui fait consensus, soutenue par 54% des sympathisants de la gauche, 54% de ceux de la droite et 53% de ceux du FN. Légèrement en retrait, 33% des Français se déclarent favorables à plus de répression alors que 20% pointent la nécessité de réaménager l’urbanisme.

Sondage BVA : Enquête réalisée auprès d’un échantillon de Français recrutés par téléphone puis interrogés par Internet du 15 au 16 février 2017. Echantillon de 1179 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus dont 384 sympathisants de la gauche, 370 sympathisants de la droite et 157 sympathisants du Front national. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, profession du chef de famille et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.

Photo : Image BVA