“Le geste figure parmi les grandes expressions humaines d’une approche idéale ; de la naissance à la mort, d’innombrables gestes nous accompagnent sur notre chemin.” Sen
La couleur en Inde est un signe extérieur de richesse ; ne pas en avoir, c’est être pauvre. Peindre en inde est donc un exercice de style qui requiert de connaître l’utilisation de la couleur. Sen Shombit, dit Sen, en décembre dernier, est venu en France pour me parler de cette couleur, de sa couleur, de son art et du gesturime qu’il a inventé et développé depuis de nombreuses années dans son atelier à l’autre bout du monde. “Le geste figure parmi les grandes expressions humaines d’une approche idéale ; de la naissance à la mort, d’innombrables gestes nous accompagnent sur notre chemin. ” Souligne Sen dans son explication du Gesturisme qu’après avoir en quelque sorte apprivoisé, il a appliqué à différents médiums tels que la peinture, le dessin au fusain, au crayon et à l’aquarelle, mettant dans le désordre des traits délibérément irréguliers sur une toile, du papier ou n’importe quel autre support à l’aide de mouvements vibrants, uniques, grouillants, respirant et s’exprimant toujours de façon spontanée.
Le DESORDRE chez Sen, c’est aussi sa proposition faite au public d’intervenir dans ses compositions par l’intervertissement de plusieurs peintures qui, posées ensembles, finissent à nouveau à recomposer une nouvelle oeuvre. Cette mise en scène permet aux collectionneurs de placer et de déplacer comme bon leur semble les toiles dans le cadre d’origine, créant ainsi une autre manière de la percevoir.
Sen Shombit, est né à Calcutta en 1954, et il a rejoint Paris en 1973 pour y suivre ses études aux Beaux-Arts et à l’Académie Julian avant de faire une carrière internationale de designer de marque et de produits industriels. Sen puisent ses racines académiques dans l’histoire de l’art français, mais il se construit dans l’imaginaire de l’inde et de la richesse de la culture indienne, unique en son genre : “Le sous continent indien est né de l’intégration successives de vagues d’immigration en provenance de Grèce, d’Afrique, d’Asie centrale, d’Afghanistan, d’Europe, puis de l’influence de deux cents ans de colonisation britannique. Cette histoire a construit une société incroyablement diverse, hétérogène, dans laquelle l’imprévisible est un peu la règle. Pourtant l’Inde est aussi la plus grande démocratie au monde, un pays dans lequel les différentes cultures partagent les mêmes valeurs de partage et de tolérance. Mes oeuvres “En désordre” sont ainsi le reflet de mon pays d’origine et de sa capacité à envisager une même réalité sous plusieurs angles.”
Présentée en novembre dernier à l’ICIA Gallery, Kala Ghoda de Mumbai (Inde) la Kwid Art de Sen Shombit représente l’autre partie de la vie de l’artiste, celle du design. A l’invitation de Patrick Lecharpy, l’un des responsables du design chez Renault, l’artiste a mis à ses couleurs la Renault low-cost, spécialement développée pour le marché Indien. Le moindre cm² de l’auto à été dédié au gesturime, des enjoliveurs, à la calandre, en passant par les sièges, et même une partie des blocs optiques. Un exercice de style qui devient de plus en plus à la mode chez les créateurs d’automobiles.
Rencontrez un artiste indien est une intéressante rencontre, haute en couleur pourrait on dire ; celle-ci, nous a fait voyager en quelques instants aux pays des éléphants blancs, des maharajas, des senteurs, de l’exotisme et de la découverte d’un autre monde qui vaut véritablement le déplacement. Sen, de nature charmante, n’est peut être pas tout à fait l’homme dont il nous fait le portrait. Sen est un artiste de renommée internationale qui aimerait faire connaître son art au plus grand nombre d’entre nous.
Le site de Sen : Cliquez-ici