Salvador Dali, Œuvres sur papier à la Galerie Messine

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    1968

    Salvador Dali – Le Corregidor et la Meunière, 1959, aquarelle, crayon de couleur, encre de Chine, 50 x 31,6 cm

    Le Centre Georges Pompidou accueille cet hiver en son sein l’oeuvre d’un des plus grands maîtres du XXème siècle, Salvador Dali. A cette occasion, nous avons choisi de prolonger l’exploration de cette immense production artistique dans notre galerie, à travers un accrochage d’une cinquantaine d’oeuvres sur papier.

    L’apport de cet ensemble varié de dessins, gouaches et aquarelles, en miroir avec les tableaux phares de l’exposition du Centre Georges Pompidou, permettra d’étendre notre regard et notre compréhension sur la personnalité singulière d’une création dont la force réside avant tout dans le jeu, l’excentricité, l’audace.

    Profondément classique dans son processus de création, admirant les grandes figures de la seconde Renaissance pour leur sens aigu du dessin, Dali est aussi homme de son temps : acteur du mouvement surréalisme et inventeur de méthodes et de techniques insolites ; l’artiste aux mille visages n’a de cesse de questionner par la radicalité de son style.

    Leur exposition dans la diversité de ses propositions, cherche à mettre en lumière la nature d’une oeuvre qui d’un même élan offre une relecture des maîtres classiques, et ouvre l’art de la peinture à une modernité délirante et grinçante.

    L’oeuvre sur papier, l’exposition S’il est de mise que la grande oeuvre éclipse l’homme qu’il y a derrière, la personnalité de certains artistes est si prégnante qu’elle en infléchit notre regard. Chez Dali oeuvre et vie sont intrinsèquement liées, au point que son existence est une stylisation qui prolonge et intensifie tout ce qui est en germe dans sa création. Son champ d’expérimentation ne peut dès lors se réduire au support : le geste artistique, l’affirmation de son esthétique débordent l’oeuvre. « Dans ses oeuvres qu’elle soit peintes ou sculptées c’est toujours vers une autre dimension qu’il se tournait et qu’il conviait le spectateur » ; « dans ses peintures, ses sculptures, ses bijoux, ses costumes, il recherchait toujours la dimension de l’imaginaire ».

    L’artiste entremêle sans hiérarchie tout au long de sa carrière l’exercice du dessin, de l’aquarelle ou encore de la peinture. Chez lui techniques et supports sont à entendre dans un rapport de conciliation et de dépense (la prolifération) : rêve et imaginaire, religion et mythologie, sensualité et féminité sont autant de thèmes que l’on retrouve dans ses oeuvres papiers et ses toiles.

    Cette exposition offre à voir une cinquantaine d’oeuvres sur papier allant des années 30 aux années 80. Au fil de ce long cheminement à travers temps et style, resurgit tout l’imaginaire de l’homme avec ses obsessions, ses fantasmes, ses traits de génie : Etude à l’architecture, chevalier et personnages (1939), Les Tiroirs (1951), Composicion con Figura a Caballo (1956), Etude à l’architecture, Illustration for Mao-Tsé-Tung (1966), Etude pour une Montre- Bracelet (1981)…

    Cet ensemble complexe d’études préliminaires, esquisses et dessins sera présenté dans un souci d’accumulation et de pluralité, laissant transparaître chaque fois l’anarchie créatrice d’une oeuvre aux orientations multiples.

    Dali

    Dali est : érotique, scatologique, excentrique, animal, pictural, moustache, mystique, médicastre et immortel.

    Né en 1904 à Figueras, ville au nord de la Catalogne en Espagne, Salvador Dali y passe une partie de son enfance avant de partir à Barcelone où son père possède une maison. La région de l’Empurdan le marque au point d’influencer son oeuvre tout au long de sa vie. Très vite sensibilisé à la peinture grâce à ses fréquentations, il suit dès 1917 les cours de dessin de Juan Nunez et expose l’année suivante au théâtre municipal de Figueras où plusieurs toiles suscitent un vif intérêt.

    Luis Buñuel et du poète Federico Garcia Lorca. Cette même année il se rend à Paris où il Son séjour à l’école des Beaux-arts de San Fernando de Madrid est écourté à cause de son comportement : Dali est exclu de l’école en 1926, après avoir fait la connaissance du cinéaste rencontre Picasso dont il devient l’immense admirateur.

    En 1929 il retourne à paris à l’occasion de la réalisation d’Un chien andalou de Buñuel et fait la découverte majeure du groupe surréaliste. Après son coup de foudre pour Gala et des débuts financiers difficiles, le couple débarque à New York. Les Américains sont subjugués par la personnalité de l’artiste et l’intensité de son travail.

    Dali est de retour dans son pays lorsque la guerre civile éclate, il parvient à s’en échapper en 1938 grâce à son ami Stephan Zweig. Dès septembre 1938, il réside dans la villa de Gabrielle Chanel où il prépare l’exposition de New York à la galerie Julien Levy. S’accommodant parfaitement au mode de vie Américain, il multiplie les rencontres d’artistes et de grands hommes dont il peint plusieurs portraits.

    Ce n’est qu’en 1948 que Dali revient chez lui pour travailler, il est mobile et se rend régulièrement à Paris, New York ou Rome lors d’évènements majeurs. Après la mort de sa Muse et compagne Gala, le peintre quitte sa maison. Il finit ses jours dans l’appartement de la Torre Galatea. Il meurt à L’hôpital de Figueras le 23 janvier 1989. Son corps réside actuellement au “Teatre-Museu” de Figueras, la majeure partie de son oeuvre et de ses biens reviennent selon sa volonté, au gouvernement espagnol.

    • Exposition du 30 novembre 2012 au 23 février 2013

    Galerie Messine

    • 4, avenue Messine
    • 75008 Paris