L’artiste américaine Rose-Lynn Fisher réalise avec la Maison Darquer « dentelles de larmes », une dentelle chantilly d’une exquise finesse baptisée « Tears and Lace » !
Cette année, la maison Darquer qui, depuis 1840 produit de la dentelle de Calais, a décidé d’en inaugurer une nouvelle approche de la conception visuelle en s’associant à l’artiste américaine Rose-Lynn Fisher. En effet, la maison Darquer s’est inspirée des photographies de cette artiste pour produire à son tour une « dentelles de larmes », une dentelle chantilly d’une exquise finesse baptisée « Tears and Lace ».
Rose-Lynn Fisher capte les larmes en les photographiant à l’aide d’un microscope, donnant à ses oeuvres ainsi révélées une transparence idéale, qui a séduit la plus ancienne et la plus réputée des sociétés de dentelles française, la Maison Darquer, qui possède d’ailleurs à ce titre une collection exceptionnelle d’échantillons de dentelles de tous styles et de toutes époques.
Une dentelle aux couleurs de vos larmes :
Cette collaboration artistique offre également l’opportunité aux studios de création des grandes maisons de couture la possibilité de proposer à leurs clientes de recueillir leurs larmes d’émotion et, pour ce faire, Rose-Lynn Fisher fera en personne le déplacement pour toutes celles que la poésie de ce geste aura séduite. Une fois les larmes recueillies, l’artiste les photographiera au microscope dans son studio de Los Angeles. A partir de chacune de ces photographies, la maison restituera à l’identique le dessin personnalisé qui permettra de réaliser une dentelle de larmes, aussi précieuse qu’unique.
Les voiles ou les robes de mariée seront les supports idéaux de ces larmes de joie matérialisant le bonheur à venir. Mais ce projet de dentelle unique s’adresse aussi à tous ceux et celles que l’idée séduit et qui voudraient s’offrir cette œuvre sentimentale pour tout autre usage, à l’instar du dessin de larme d’un nouveau né qui l’accompagnerait toute sa vie et serait transmis au même titre qu’une pierre précieuse.
Cette collaboration s’est faite sous la direction artistique de Stéphane Plassier qui initie, à cette occasion, une collection de dentelles inspirée d’œuvres d’art contemporain qui se renouvellera désormais chaque année.
Photo : ©Darquer
Observées en gros plan, les larmes de douleur, de joie ou de chagrin, dessinent ce qui défini au mieux l’abstraction dans l’univers des arts plastiques. L’artiste américaine Rose-Lynn Fisher, depuis de nombreuses années, photographie la vie des larmes, car les larmes ont une vie, une vie emplie de beauté et de grâce.
Elles sont pour l’humain l’arme qui retranscrit les joies, les douleurs, les plaisirs de la vie et de l’émotion, et l’émotion est ce qui fait vivre Rose-Lynn Fisher ; elle transfigure, par l’image, des manifestations physiques de l’ordre du surréalisme ; ainsi, à travers les pleurs, elle met en lumière l’imaginaire de l’homme.
Les larmes sont comme les empreintes, elles différent toutes, aucune ressemblance ne les liant. Au travers de ces prismes ainsi révélés par l’entremise du microscope optique, l’artiste matérialise de multiples territoires qui se chevauchent sans qu’aucun de nous ne le sache.
« J’ai commencé ce projet il y a plusieurs années, à un moment où ma vie changeait, à une période où je pleurais beaucoup. Un jour, je me suis demandée si mes larmes de deuil ressemblaient ou non à mes larmes de joie, et je me suis mise à les étudier de près. Aujourd’hui, cette série comprend un large éventail de larmes: de l’euphorie à celles qui coulent en épluchant des oignons, celles de tristesse, de joie, d’éclat de rire….chacune ayant sa petite histoire » explique l’artiste qui paraît encore surprise que les larmes recèlent tant de beauté.
Quel travail, quelle poésie et quelle excitation de découvrir encore et toujours de nouveaux paysages, de nouvelles histoires au sein de cette eau quelque peu salé. Les larmes racontent des histoires, des histoires qui se parent d’invisibilité mais qui expriment à la fois de l’intérieur et de l’extérieur, la souffrance d’un moment, la naissance d’une vie, le départ d’une autre vie. Capter l’imaginaire et le transformer en art pour l’éternité est le chemin que suit dorénavant Rose-Lynn Fisher qui vit et travaille au soleil de Los Angeles.