Succès pour Art Paris Art Fair 2017 qui a clos ses portes avec une hausse de fréquentation de 3% et un total de 54 537 visiteurs venus de 53 pays.
Du 30 mars au 2 avril, les amateurs d’art avait rendez-vous sous la nef du Grand Palais pour l’édition 2017 d’Art Paris Art Fair. L’occasion de se faire plaisir en admirant un sélection d’œuvres modernes exposées par 139 galeries internationales, et notamment celles d’artistes contemporains africains, culture célébrée cette année, après la Russie, la Chine, l’Asie du Sud-Est et la Corée du Sud. Art Paris Art Fair qui entend aussi et surtout se positionner comme une foire plus accessible au grand public. Art Paris Art Fair mis en lumière par Marie-Ann Yemsi la commissaire d’exposition.
L’Afrique invitée d’honneur a «énergisé» cette édition 2017. L’engouement était perceptible dès le vernissage qui a accueilli 15 640 personnes (une hausse de 10% par rapport à 2016) porté par l’effervescence d’évènements parisiens qui faisaient écho au focus de la foire. La création contemporaine africaine, mise pour la première fois à l’honneur dans une foire d’art moderne et contemporain en Europe, a suscité l’enthousiasme des collectionneurs et des visiteurs occasionnant de nombreuses ventes. Le public a pu découvrir notamment une jeune génération talentueuse d’artistes rarement présentés en France : Billie Zangewa chez Afrona Gallery (qui a fait un sold-out avec des prix entre 30 000 et 40 000 euros), Mohau Modisakeng à la galerie Whatiftheworld qui représente l’Afrique du Sud à la prochaine Biennale de Venise, Gareth Nyandoro chez Tiwani Contemporary qui bénéficiera d’une exposition au Palais de Tokyo en 2017, Patrick Tatcheda Yonkeu à la Galerie MAM/ Fondation Donwahi dont le grand livre a été cédé pour 80 000 euros, Mario Macilau à la Galerie Ed Cross Fine Art ou encore Marion Boehm chez ARTCO Gallery dont les collages sur papier ont été vendus entre 8 000 et 15 000 euros. Les œuvres d’artistes connus comme El Anatsui (October Gallery), Seydou Keïta (Galerie Nathalie Obadia), Chéri Samba et Romuald Hazoumé (Magnin-A) ont également suscité l’intérêt de nombreux collectionneurs ainsi que le programme vidéo «Les territoires du Corps» qui mettait en avant une jeune génération d’artistes du continent africain et de ses diasporas. Hommage à Leïla Alaoui qui vient d’être promue Commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres à titre posthume par Audrey Azoulay, ministre de la Culture et de la Communication. Une belle et grande artiste qui nous manque énormément. Hommage aussi à Ousmane Sow avec ses sculptures qui nous rappellent le maître disparu tout récemment à notre bon souvenir.
Le secteur Promesses, une sélection de 12 jeunes galeries novatrice, qui réunissait une sélection à 100% internationale a été particulièrement plébiscité : Espace L de Genève s’est défait d’une quinzaine d’œuvres de Julien Spiewak proposées entre 3 800 euros et 500 euros. Anna Marra Contemporanea de Rome a vendu 6 œuvres de Elvio Chiricozzi entre 12 000 euros et 2 000 euros. Art 21 de Lagos a cédé une dizaine de photographies de Namsa Leuba entre 7 500 euros et 2 000 euros…
Au sein du secteur général, les ventes ont été inégales avec cependant plusieurs «sold out» de la Galerie Claude Bernard avec son solo show de Gao Xingjian. Idem pour le solo show de la Galerie Mathias Coullaud dont toutes les toiles de Jérôme Borel ont trouvé preneur. La Galerie Michel Giraud a remporté un succès notable avec une quasi exposition monographique dédiée à l’américain Denis Oppenheim dont trois dessins sont partis chez de grands collectionneurs au prix affiché de 50 000 euros chacun.
L’édition 2017 a vu également le lancement du Prix L’art est vivant dont l’objectif est de soutenir à un moment clé de sa carrière un jeune talent exposé dans le secteur Promesses dédié aux galeries de moins de six ans d’existence. Celui-ci, d’une dotation de 5 000 euros, a été décerné, le jeudi 30 mars, à Dalila Dalléas Bouzar, née en 1974 et représentée par la Galerie Cécile Fakhoury (Abidjan). Art Paris Art Fair a également accueilli Le prix Aurélie Nemours qui a été décerné à JeanFrançois Dubreuil (1946). La prochaine édition d’Art Paris Art Fair, se tiendra au Grand Palais du 22 au 25 mars 2018.
Dalila Dalléas Bouzar
Dalila Dalléas Bouzar, lauréate 2017 présente la série princesse inspirée des photographies de Marc Garanger, prises durant la guerre d’Algérie dans des camps de regroupement, et commandées pour la création de cartes d’identité permettant à l’armée française de contrôler les mouvements de population. Les femmes avaient alors été contraintes de baisser leur voile devant l’objectif. C’est de ce témoignage de la guerre d’indépendance que Dalila Dalléas Bouzar s’est saisi. Ces clichés parlent des femmes de son pays auxquelles elle s’est identifiée. En se réappropriant ces images, elle montre la dignité de ces femmes malgré la violence infligée. Les voir parées d’or, magnifiées et singulières, fait surgir le sentiment de se trouver face à des icônes qui ont traversé le temps.