À l’occasion de l’Armada de Rouen, Normandie Impressionniste présente, en prologue de l’édition en 2020, une œuvre de Jean-Baptiste Sauvage.
Pour sa quatrième édition en 2020, présidée par Erik Orsenna, Normandie Impressionniste se réinvente selon une nouvelle formule proposée par son commissaire général Philippe Piguet. À l’occasion de l’Armada de Rouen du 6 au 16 juin 2019, ce grand rassemblement de voiliers, bateaux et navires militaires, Normandie Impressionniste vient à la rencontre de son public en présentant, en prologue de sa prochaine édition en 2020, une œuvre conçue sur un bateau par l’artiste Jean-Baptiste Sauvage.
Itinérante et éphémère, peinte à même la coque d’un bateau undinelux d’une longueur de 28 mètres, l’œuvre de JeanBaptiste Sauvage fait écho à ce thème cher aux impressionnistes qu’est le loisir de la navigation. Elle s’inspire des motifs de camouflage dénommés « Razzle Dazzle » qui furent peints par des artistes français et anglais sur des bateaux de la flotte alliée pendant la Première Guerre Mondiale, afin de protéger les navires des tirs des sous-marins, en empêchant l’adversaire d’estimer avec précision leur position, leur vitesse, leur volume et leur cap. Ces motifs de camouflage, créés par des artistes dont nombre d’entre eux pratiquaient dans les années 1910 une peinture tant impressionniste que cubiste et avaient coutume de représenter des bateaux – sujet de prédilection des Impressionnistes-, frappent par leur extraordinaire modernité.
Le point de départ de Razzle Dazzle#4 est une planche réalisée à la gouache datant de 1919 de l’artiste anglais Jan Gordon représentant une étude d’un bateau peint à la manière du « Razzle Dazzle », dont seule la face bâbord est visible. L’œuvre de Jean-Baptiste Sauvage tentera d’être fidèle au travail de Gordon pour la face bâbord du bateau, tout en laissant place à une large part d’adaptation voire d’invention pour la face tribord.
Réalisée dans le Chantier Naval Seine-et-Oise, à Achères, dans lequel l’artiste a installé son atelier, cette œuvre en mouvement viendra à la rencontre de son public, en suivant le cours de la Seine, pour rejoindre Rouen où le bateau accostera le 6 juin. C’est une manière d’inscrire la peinture dans le paysage, de faire un geste de peinture dans l’espace public et de créer du lien avec le public.
Fasciné par la mobilité et l’impact du mouvement sur les formes, l’artiste réalise ordinairement ses œuvres in situ, dans un contexte urbain, industriel ou architectural. Il a ici, pour la première fois, l’occasion d’engager sa réflexion sur un élément mobile. « Ce qui m’intéresse, c’est de travailler sur un motif qui est conçu par rapport à une forme en mouvement et qui, de fait, en modifie la perception. Le « Razzle Dazzle » incarne un moment particulier de l’histoire de l’art qui me fascine, à la charnière de l’impressionnisme et du cubisme, avec en évidence et en contrainte la notion de mouvement qui est ici au cœur de ce système de peinture d’abord pensé comme fonctionnel » déclare Jean-Baptiste Sauvage.
Dans son prolongement, une exposition de maquettes de bateaux peints, réalisée à l’issue d’un projet collectif associant des étudiants de sept écoles d’art françaises, est proposée à l’Eglise de la Madeleine à Rouen. Cette invitation à Jean-Baptiste Sauvage est née dans le contexte d’un partenariat avec l’association ” Dans le Sens de Barge “, qui se donne pour mission d’accompagner le développement de la vie culturelle du bassin de la Seine.
A voir aussi sur artsixMic :
James Mollison : My Child Matters à la A. galerie
DANSE de Sylvie Lancrenon avec les danseurs de l’Opéra
Erwin Wurm s’expose à Marseille
Exposition État Temporaire : Mutagenèse à l’Espace Contemporain DOC
Brexit Story à la Galerie DEUX6
Kaixuan Feng : Encre de Lumière à la Valverde Art Gallery
Marc Didou : Regard d’artiste au Domaine de Trévarez
Yom de Saint Phalle à la Légion étrangère et aux Pénitents Noirs
Jardins, joies du Val d’Oise à la maison du docteur Gachet
Stéphane Labous : Finistère, rivages d’enfance à l’UPPER Concept Store
Kôichi Kurita : Les terres miroir du monde en Camargue Gardoise
Jenny Holzer : L’Indescriptible au Musée Guggenheim Bilbao