Rafael Y.Herman : LIGHTFORMS CONTINUUM

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    Rafael Y. Herman
    Rafael Y. Herman

    Rafael Y. Herman poursuit son exploration des situations extrêmes où l’élément physique de la lumière devient la base de sa narration artistique. L’idée est de capturer le mouvement de la lumière dans l’espace afin de rendre visible ce qui est invisible à l’oeil nu.

    Rafael Herman utilise une procédure qui nous permet de ‘voir’ et surtout ‘toucher’ la trajectoire de la lumière, matérialisant ainsi les traces lumineuses qui en découlent: le résultat est une sorte de ralenti prodigieux qui permet au spectateur de se plonger dans la vie secrète de la lumière et de l’explorer de façon délibérée. La lumière devient un missile de vie, une torche d’énergie qui fait tourner le monde ; l’artiste essaie de capturer ces instants fugaces et les fixer dans un perpétuel instantané.

    Avec Lightforms Continuum, Herman arrive à l’aboutissement de son exploration sur la nature de la lumière en tant qu’élément fondamental du regard et de la perception; Exploration qui avait commencée avec Bereshit-Genesis en 2006, avec ses images nocturnes d’arbres dans le désert du Negev. Il y a deux illustres références à la source de cette recherche, qui commença à Paris en 2000 lors d’une résidence à la Cité Internationale des Arts de Paris.

    La première est une sculpture d’Umberto Boccioni de 1913 intitulée ‘Unique Forms of Uncertainty in Space’. On y voit une figure anthropomorphique qui illustre l’aura abondante d’énergie émise par un homme en plein élan. Pour Herman, « Chaque geste génère de l’énergie, et cette énergie devient physique bien qu’on ne puisse le percevoir. La figure de Boccioni n’est pas un homme, mais plutôt une entité qui contient un homme, une entité d’énergie générée par son mouvement. »

    La seconde référence est ‘Le Café de La Nuit’ de Vincent van Gogh, de 1888. Dans cette oeuvre, 3 grandes lampes à gaz éclairent une table de billard et les clients d’un café. La lumière qui se dégage des lampes semble dénaturer l’espace en créant une distorsion qui fausse les axes cartésiens qui structurent notre perception du Monde. Herman reproduisit cette peinture lors d’un voyage au Mexique dans le courant des années 2000. Dans son interprétation il omet volontairement certains éléments de l’oeuvre originale, afin de sublimer la force révélatrice de la lumière ; elle révèle ce que l’on savait déjà mais que nous avons tendance à effacer de notre mémoire. C’est deux références se joignent à une troisième, la théorie quantique de la lumière formulée par Albert Einstein en 1905 à la suite de ses études sur l’effet photoélectrique et qui l’amena à recevoir le Prix Nobel en 1921. Einstein comprit la nature corpusculaire de la lumière vingt ans avant les autres ; lors de l’impact d’électrons et de protons, ceux-ci se comportent des particules dotées d’énergie et de mouvement propres.

    Dans le cycle Lightforms Continuum, Herman a perfectionné une technique originale, sans artifices électroniques ou de post-production. Sa méthode lui permet de fixer l’élément fixe (l’environnement) et l ‘élément mobile (la lumière) dans une seule image. La simultanéité de la perception s’étend également au type de lumière : lumières chaudes et froides sont toutes deux capturées par le même objectif. L’artiste n’est pas neutre, au contraire il détermine le mouvement et les formes laissées par ces traces lumineuses figées. Rien n’est laissé au hasard.

    Les photos ont été prises à Venise, Naples, Versailles et dans les Appartements Napoléon du Louvre à Paris.

    Rafael Y. Herman

    Rafael Y. Herman est né en 1974 à Be’er Sheva, une ville séculaire du desert du Néguev. Il étudie la musique classique à l’âge de six ans, et devient percussionniste dans divers orchestres philantropiques et groupes de rock. Après un séjour à New-York, il étudie à l’Ecole de Commerce de l’Université de Tel Aviv. Durant cette période, il vit d’évaluation de collections d’art et de joallerie. Il voyagera au Kenya et en Tanzanie. Diplômé en 2000, il part en Amérique Latine, s’offrant un temps de réf lexion en voyageant dans sept pays : il photographie des musiciens cubains, le Carnaval de Bahia et le Zapatistas au Mexique ; au Paraguay, il travaille pour Amnesty International et étudie ensuite la peinture à Mexico City puis au Chili ; il devient membre d’une communauté d’artiste. Cet apprentissage visuel lui permet de multiplier expériences métropolitaines et rencontres avec la nature.

    En 2003, il part vivre à Milan. Trois ans plus tard, il expose son projet Bereshit-Genèse au Palazzo Reale, créé à l’aide d’une méthode propre à lui-même : des photographies nocturnes sans ajout de lumières, ni manipulations digitales, révélant des details non visibles à l’oeil nu. Cette exposition le propulsera sur la scène artistique internationale. Ses derniers travaux explorent deux thèmes principaux: la curiosité métaphysique et ce qui en découle, et l’étude de la lumière comme élément physique, protagoniste de l’espace- temps.

    Aujourd’hui, on retrouve ses oeuvres dans des collections tant privées que publique, du Musée d’Art de Tel Aviv au Musée privé de Salsali à Dubai.

    • Exposition du 6 septembre au 5 octobre 2013

    Bodson Gallery