Marie de Laubier - Directrice des relations générales de St Gobain
Marie de Laubier - Directrice des relations générales de St Gobain

C’est une grande chance d’avoir pu participer à ce programme de coopération francoémirien et de pouvoir présenter la collaboration entre quatre manufactures françaises et quatre artistes qui travaillent aux Emirats arabes unis” Marie de Laubier – Directrice des relations générales de St Gobain

Co-Lab : art contemporain et savoir-faire est un projet collaboratif, un « atelier de compétences » qui offre l’opportunité à 4 artistes résidant aux émirats arabes unis de vivre une expérience unique auprès de quatre manufactures historiques françaises. Dans la perspective d’une inspiration mutuelle, la manufacture nationale de Sèvres a ainsi accueilli Talin Hazbar autour du travail de la céramique, la Manufacture de Beauvais a entrepris une collaboration avec Khalid Shafar autour de l’art du tissage, la Verrerie d’art de Saint-Just s’est associée à Zeinab Alhashemi et l’atelier MTX Broderie Architecturale s’est engagé avec Vikram Divecha.

Ensemble, artisans et artistes ont croisé leurs pratiques, leurs compétences, et défié les traditions pour faire émerger des œuvres uniques, témoignant des capacités de création et d’innovation françaises et émiriennes.

Questions à Madame Marie de Laubier, la directrice des relations générales de St Gobain

La circulation, l’échange, le partage et la rencontre sont les maîtres mots de ce Co-Lab : art contemporain et savoir-faire, comment se sont faites ces rencontres et quels sont les critères qui ont été déterminant quant au choix des intervenants ?Marie de Laubier :

La Verrerie de Saint-Just a une longue tradition d’échanges, de partage et de rencontres avec des artistes et des designers. Assez naturellement, l’Institut français s’est tourné vers elle pour participer au programme Co-Lab avec trois autres manufactures très renommées, publiques et privées. L’artiste Zeinab Alhashemi a été très heureuse, je crois, de venir à Saint-Just et de commencer un travail à partir du verre, un matériau à la fois magique et exigeant, avec ses contraintes.

C’est aussi la mise en oeuvre, dans le cadre du programme culturel franco-émirien, d’un dialogue avec le Louvre Abu Dhabi, entrant dans le cadre d’une coopération culturelle entre la France et les Emirats Arabes Unis, ces derniers visant depuis quelques années à s’ouvrir sur le tourisme et la culture. Est-ce une bonne chose pour la France, les artistes et bien sûr le savoir-faire français ?

Marie de Laubier : C’est une grande chance d’avoir pu participer à ce programme de coopération francoémirien et de pouvoir présenter la collaboration entre quatre manufactures françaises et quatre artistes qui travaillent aux Emirats arabes unis, dans ce bâtiment emblématique du Louvre Abu Dhabi, un lieu où dialoguent les cultures… Nous espérons d’ailleurs que ces quatre oeuvres d’art, qui sont aussi des symboles de dialogue, pourront entrer dans les collections du Louvre Abu Dhabi.

Comment se sont passées les rencontres entre les artistes, les entreprises et le commissaire ? S’est-il s’agit d’une découverte mutuelle au fil du temps, ou chacun connaissait-il un peu le travail de l’autre ?

Marie de Laubier : Ce projet est vraiment une découverte, de part et d’autre, et un dialogue. Nous avons tous appris à nous connaître au fil du temps. Zeinab a beaucoup dialogué avec les équipes sur place. Plus d’un an aura été nécessaire pour conceptualiser et produire une oeuvre qui s’intègre dans l’espace du nouveau musée du Louvre d’Abu Dhabi.

Quel lieu extraordinaire que le Louvre Abu Dhabi pour présenter ces collaborations, une grande première pour tout le monde, dans un lieu imaginé pour l’imaginaire ! Comment vivez-vous ce bel événement ?

Marie de Laubier : Nous sommes tous très mobilisés et profondément heureux de pouvoir présenter au public du Louvre Abu Dhabi ces oeuvres qui, je crois, font rêver et réfléchir autant que celles présentées dans le cadre des collections permanentes. Le Louvre Abu Dhabi a vocation à présenter des collections patrimoniales mais aussi à participer à la création contemporaine.

La Verrerie de Saint-Just voit le jour sur les rives de la Loire, près de Saint-Etienne, en 1826 et a reçu le label Entreprise du Patrimoine Vivant. La matière c’est le verre et notamment la production de feuilles de verre de couleur soufflées à la bouche. Aujourd’hui ce sont des architectes et designers et des artistes de renommée mondiale qui vous courtisent. Comment expliquez-vous cela ?

Marie de Laubier : Saint-Just a en effet une renommée internationale et le verre produit à Saint-Just peut être reconnu au premier coup d’oeil. Saint-Just, au sein de Saint-Gobain qui a 352 ans, c’est un peu un fil rouge qui relie des pratiques ancestrales à des créations très contemporaines.

Vous avez eu le plaisir de collaborer avec Zeinab Alhashemi qui est artiste conceptuelle dans l’art spatial et la sculpture publique. De cette collaboration est née son oeuvre “Meta- Morphic”. Avez-vous appris et osé des choses avec cette réalisation ?

Marie de Laubier :  Il n’y avait pas de dessin originel préconçu de l’oeuvre par l’artiste, Zeinab Alhashemi. Zeinab a pris en compte les possibilités techniques et les contraintes de la matière, les verriers ont repoussé leurs limites en termes de couleur et d’effet notamment. L’écoute et la compréhension entre l’artiste et les verriers ont permis de créer une pièce qui traduit et respecte la tradition et la culture de chacun, à l’image du Louvre Abu Dhabi où le public peut la découvrir.

Le site de La Verrerie de Saint-Just: http://glassolutions.fr/fr/verrerie-saint-just

Lire aussi sur artsixMic : Co-Lab : art contemporain et savoir-faire pour l’inauguration du Louvre Abou Dabi

Photos : DR

Zeinab Alhashemi - Hexalite, 2016 © Issa Saleh AlKindy
Zeinab Alhashemi - Hexalite, 2016 © Issa Saleh AlKindy
Zeinab Alhashemi
Zeinab Alhashemi