Que peut faire l’UNESCO pour la culture ?

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L’UNESCO adopte des directives internationales pour protéger les artistes et la diversité des contenus culturels sur Internet.

Afin d’aider les pays à veiller à ce que les artistes et les producteurs bénéficient pleinement et équitablement du potentiel des technologies de l’information aux étapes de la création, production et distribution, les représentants de 144 pays et l’Union européenne ont approuvé, jeudi 15 juin au cours de leur réunion biennale au siège de l’ UNESCO,  un ensemble de directives opérationnelles sur la culture contemporaine dans l’environnement numérique.

« Ces directives sont un moyen de s’assurer que l’environnement numérique puisse tenir ses promesses en tant que moteur d’une société inclusive et créative », a commenté la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova.

« Ces directives sont un moyen de s’assurer que l’environnement numérique puisse tenir ses promesses en tant que moteur d’une société inclusive et créative », a commenté la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova.

La révolution numérique modifiant fondamentalement les industries culturelles, ces directives répondent à la nécessité de garantir une offre de contenus culturels sans discrimination quant à la provenance, la langue ou les facteurs sociaux. Elles réaffirment également la nécessité de respecter les droits de l’homme dans l’environnement numérique, notamment la liberté d’expression, la liberté artistique et l’égalité des genres.

La prolifération des appareils multimédias et l’émergence de puissantes entreprises opérant sur le web est telle que cinq années de recherche et de débat avec des experts, des gouvernements et la société civile sur les défis et le potentiel créés par l’expansion des réseaux sociaux et des contenus générés par les utilisateurs, ont été nécessaires à l’adoption de ces directives.

De nouveaux modèles commerciaux se sont ainsi avérés nécessaires dans l’environnement numérique, par exemple, pour le commerce électronique et la diffusion en temps réel (streaming), ainsi que des politiques renforcées pour protéger le droit d’auteur.

Les industries culturelles ont été profondément bouleversées par la révolution numérique ; or, les infrastructures nécessaires (les appareils et la connexion Internet) ne sont pas à la portée de tous, et les artistes n’ont pas toujours les connaissances techniques pertinentes. C’est pour cela que  les directives présentent également des pistes pour les gouvernements qui souhaitent exploiter le potentiel de l’environnement numérique pour le développement de leurs industries culturelles et créatives.

La cinéaste norvégienne et Ambassadrice de bonne volonté de l’ UNESCO, Deeyah Khan, a décrit les difficultés financières auxquelles sont confrontés de nombreux artistes en déclarant que « dans aucune autre profession, on ne s’attendrait à ce que vous travailliez gratuitement ».

Le compositeur français Jean-Michel Jarre, Ambassadeur de bonne volonté de l’ UNESCO et Président de la CISAC, a ajouté que

« nous avons besoin, de toute urgence, d’un nouveau modèle commercial pour assurer une rémunération équitable des artistes, au risque de ne pouvoir voir le prochain Victor Hugo, Coldplay ou Stanley Kubrick ».

Le 12 juin, lors d’un événement co-organisé par l’ UNESCO et la Confédération Internationale des Sociétés d’Auteurs et Compositeurs (CISAC), qui représente quatre millions d’artistes à travers le monde, plusieurs représentants de la société civile ont ainsi demandé à la communauté internationale de renforcer la législation dans le monde entier afin de protéger la liberté sur Internet tout en garantissant la juste rémunération des producteurs de contenus.

photo : Copyright-Thailand