On parle de Grèce, des migrants, des agriculteurs, mais la Chine mérite que l’on prête attention à elle car, en moins d’un mois, ses marchés boursiers ont perdu pratiquement un tiers de leur valeur, son immobilier est en chute libre et sa croissance s’essouffle…
Cette croissance, le gouvernement chinois l’a abaissé à 7% du PIB, un chiffre qui, s’il fait rêver les occidentaux, est le plus bas que connaîtra la Chine en 25 ans et certains spécialistes craignent que les autorités n’arrivent pas à le tenir.
Le secteur immobilier, quant à lui , s’effondre depuis plusieurs mois, le prix des logements neufs ayant chuté de près de 7% et bon nombre de promoteurs se trouvant dans des situations financières scabreuses. Cette crise immobilière a eu pour conséquence l’arrivée de dizaines de millions de chinois sur les marchés boursiers.
Les chinois se sont mis à spéculer mais la chute des Bourses a appauvrit les épargnants et la consommation intérieure s’en est ressentie.
Les banques ont début juillet baissé leurs taux d’intérêt afin de relancer la croissance économique pour que les établissements bancaires prêtent davantage aux particuliers et aux entreprises ; de son côté, le gouvernement chinois incite les grands investisseurs, notamment les caisses de retraite, à acheter des titres, et a créé un fonds de 19 milliards de dollars pour soutenir les sociétés en détresse.
Force est d’admettre que l’ensemble de ces mesures a eu un effet immédiat puisque la Bourse de Shanghaï clôturait mi-juillet en hausse de plus de 4 %, l’indice composite shanghaïen ayant grimpé de 4,54 %, soit 168,47 points, à 3.877,80 points, dans un volume d’échanges de 680 milliards de yuans (100 milliards d’euros). Après la débâcle de ces dernières semaine, le marché repartait à la hausse ;
« Le marché n’est certes pas entièrement tiré d’affaire, mais le rebond est engagé. La résistance des valeurs vedettes aide à la stabilisation “, indiquait à l’Agence France-Presse Zhang Qi, analyste chez Haitong Securities. « L’ambiance sur les marchés s’est complètement renversée, il devient évident que les mesures prises par les autorités ont connu un succès initial »
Le mécontentement populaire a été désamorcé, permettant au gouvernement de conserver sa crédibilité, mais la prudence reste de mise, un risque de retrait de fonds après la hausse impressionnante est toujours à redouter.
La Chine, sauveur de la croissance mondiale pour certains économistes, pourrait-elle être la zone du monde la plus instable économiquement ?