Primaire de la droite : “Si vous voulez que rien ne change, vous avez tout ce qu’il faut sur ce plateau” de Bruno Le Maire
Ce premier débat télévisé de la primaire de la droite a pu laisser les téléspectateurs sur leur faim. La majorité des journalistes qui ont suivi ce round d’observation ont déclaré pour la plupart qu’ils s’étaient quelque peu ennuyés. Dix-sept minutes de temps de parole imposé pour chaque candidat et des réponses chronométrées à la minute près. Jeudi soir, pour le premier des trois grands débats de la primaire de la droite et du centre, c’était presque mission impossible. Il aura fallu attendre une heure trente pour entrer dans le vif du sujet. Celui qui fâche, celui des affaires et des condamnations. Cette confrontation a regroupé 5,6 millions de téléspectateurs, et a atteint un pic d’audience à 21h30 avec 6,5 millions de téléspectateurs. On retiendra le “le recyclage, ça marche pour les déchets, pas pour les idées” en toute fin d’émission de Nathalie Kosciusko-Morizet. Le “Si vous voulez que rien ne change, vous avez tout ce qu’il faut sur ce plateau” de Bruno Le Maire, puis le très novateur “Pour supprimer 100.000 emplois publics par an, il faut supprimer les emplois aidés et les emplois dans les ministères” auquel à rétorqué Alain Juppé : “Supprimer 500.000 fonctionnaires, on n’y arrivera pas, sauf à compter dedans les emplois aidés, qui ne sont pas des fonctionnaires.” Le “Si d’ici 2019, l’ensemble des mesures que le gouvernement que j’aurai nommé aura prises n’a pas donné des couleurs au marché de l’emploi, eh bien ça veut dire que nous aurons échoué. ” de Alain Juppé, mais aussi « Je tiens mon casier judiciaire à la disposition de Bruno » ou encore « Ce ne sont pas des déclarations qui honorent ceux qui les tiennent », la réplique Nicolas Sarkozy pour François Fillon, après sa fameuse sortie de la fin août « Qui aurait imaginé le général de Gaulle mis en examen ? » Mais aussi, toujours de Nicolas Sarkozy “Je ne serai pas le Martine Aubry de droite. On a eu une obsédée des 35 heures. On ne va pas être obsédé des 39 heures. Chaque entreprise pourra choisir librement.” Et enfin le très beau “Chacun doit juger en sa conscience (…) mais personnellement je ne serais pas candidat si je n’avais pas été mis hors de cause.” de Jean-François Copé.
La seule nouveauté, de ce jeudi soir, c’est Jean-Frédéric Poisson, l’inconnu de la primaire de la droite, qui s’est plusieurs fois différencié durant le débat, notamment sur la question du temps de travail. «Je ne suis pas obsédé par la durée du travail», a-t-il lancé avant de prendre la défense, pour une personnalité s’affichant très à droite, des syndicats. «Je me méfie des attaques frontales sur les organisations syndicales. Ils signent près de 80% des accords d’entreprise qui leur sont présentés». Jean-Frédéric Poisson qui est le député des Yvelines a réussi à sortir du lot ce qui a fini par susciter la curiosité des internautes. Des primaires qui nous indiquent d’ores et déjà, que nous allons vivre encore avec les mêmes idées et toujours avec les mêmes têtes, du réchauffé, de l’indigeste, du pas grand chose, du rien de nouveau, du vide qui ne donne absolument pas l’envie d’aller voter en 2017 !
Sondage :
Alain Juppé sort gagnant du premier débat télévisé de la primaire à droite, selon un sondage Sofres* pour LCI, Le Figaro et Public Sénat, publié vendredi 14 octobre. D’après cette enquête, 36% des sondés désignent le maire de Bordeaux vainqueur du débat, devant Nicolas Sarkozy (22%) et François Fillon ex-aequo avec Bruno Le Maire (11% chacun). Nathalie Kosciusko-Morizet (3%), Jean-Frédéric Poisson (2%) et Jean-François Copé (1%) ferment la marche.
Ces résultats confortent le sondage Elabe* pour BFMTV réalisé en fin de soirée, jeudi. Alain Juppé a été cité par 35% des téléspectateurs interrogés comme le plus convaincant. L’ancien Premier ministre devance Nicolas Sarkozy (21% ), Bruno Le Maire (15%), François Fillon (13%), et les trois autres prétendants, tous sous les 10%.
*L’étude d’Elabe a été réalisée auprès de 885 téléspectateurs âgés de 18 ans et plus, ayant regardé le débat.