Artiste rare, Philippe Favier séduit par sa singularité et signe une des collections les plus foisonnante et originale de sa génération ! L’exposition CHINE.S présente une centaine d’œuvres, inédites pour la plupart.
Dans sa champêtre solitude d’enlumineur espiègle, Philippe Favier imagine et construit un inventaire saugrenu et pittoresque qui dessine au fil de quelques décennies un parcours des plus originaux et des plus renouvelés. Il a choisi pour le centre d’art CAMPREDON, un ensemble d’œuvres récentes, inédites pour la plupart. Ici, la quasi-totalité des pièces présentées seront issues des nombreuses cueillettes : CHINE.S qu’il effectue depuis des années dans les puces et autres brocantes de plein air. L’artiste dévoile ses « cueillettes », issues de nombreuses trouvailles qu’il effectue depuis des années dans les puces et autres brocantes et quoi de mieux pour un chineur tel que lui, que d’exposer dans la ville des antiquaires… Une centaine d’œuvres est présentée, inédites pour la plupart, comme l’œuvre ci-dessous réalisée à partir de puzzles.
Philippe Favier
C’est au cœur du Forez, région douce et fertile, que Philippe Favier fut conçu en 1956. « Ma mère était mercière, mon père était mercier » (1). On note sa première apparition en 1957, à la Clinique du Rond-Point. Sans trop s’aventurer sur les chemins huilés de la prémonition, on fera remarquer que sa passion des voyages immobiles et son sens inné des priorités puisent à n’en pas douter leurs origines dans l’intitulé de ce lieu de naissance : Xavier de Maistre (2) chez Raymond Devos.
Son père, voyageur de commerce, était des plus absents et Philippe Favier fut élevé par deux femmes délicieuses, sa mère et sa grand-mère. Il aima les trois profondément mais à des époques différentes. Il était le cadet, ce qui n’était pas un souci, mais ses longs cheveux blonds lui valurent tout de même sa première distinction : un premier prix au carnaval de Saint-Etienne, où, au bras de son frère en chapeau taupé, sa robe de satin bleu (un rien boudinante) fit merveille. Certains observateurs, rares il est vrai, feront justement remarquer que la délicatesse, voire la préciosité, de certaines périodes de son œuvre ont sans doute à voir avec ce frôlement précoce d’un jupon.
C’est au commencement de ce que l’on nomme « Les Années 80 » qu’il fut repéré dans la fameuse exposition de l’A.R.C. « Ateliers 81/82 » où Suzanne Pagé l’invita in extremis. Lucien Durand lui proposa sa première exposition commerciale, mais c’est chez Yvon Lambert qu’il fit ses principales expositions parisiennes, chez Blum-Helman ses expositions new-yorkaises et chez Pierre Huber et Guy Bärtschi ses expositions helvétiques. Le Jeu de Paume, mené de main de maître par Daniel Abadie, organisa, bien que précoce, une remarquable rétrospective. Après Genève, elle termina son parcours sur les murs du tout nouveau Musée d’Art de Saint-Etienne.
Il compte à ce jour près d’une centaine d’expositions personnelles ; on trouve ses oeuvres dans une trentaine de musées français et dans plus d’une dizaine de musées étrangers. Il est parfois scénographe (danse, opéra), parfois metteur en scène (Pelléas et Mélisande), il aime aussi imaginer des livres (Ballets Russes & Cie, Sur la Route, Antiphonarium de Sottet, Aquarelles de guerre, Le Grand Livre…). Son goût remarqué pour l’invention et son rejet de la redite le poussent à créer sans cesse sur des supports divers et variés qu’il chine la plupart du temps, tel un cuisinier faisant son marché. Simon Sinclair – Philippe Favier utilisa jadis ce pseudonyme pour des écrits poétiques
COMMISSAIRES : Philippe Favier et André Siegel
1. Raymond Queneau : « Ma mère était mercière, mon père était mercier, ils trépignaient de joie. », in Chêne et chien, 1937.
2. Le père de l’auteur du « Voyage autour de ma chambre », François-Xavier de Maistre (1705-1789), est né à Aspremont, petit village des Alpes Maritimes où Favier travaille en hiver.
Photo : Philippe Favier « Puzzle » ©François Fernandez
Philippe Favier CHINE.S
Exposition jusqu’au au 17 février 2019
CAMPREDON Centre d’art
20, rue du Docteur Tallet – BP 50038
84801 L’Isle-sur-la-Sorgue cedex 01
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