Oksana Shachko
Oksana Shachko

« Le véritable art, c’est la révolution », proclame Oksana Shachko, co-fondatrice des Femen.

Oksana Shachko présente à la galerie Mansart et ce, jusqu’au 19 juin 2016, une série de sept icônes, en référence aux sept pêchés capitaux, dans laquelle l’ironie, la provocation ou le, questionnement remplaceront la gourmandise, la luxure ou l’orgueil. Les visiteurs, auront également la chance de s’approprier physiquement le message de l’artiste,, en prêtant leur visage à une icône à taille humaine. Une plongée dans le travail, artistique et conceptuel d’une activiste et au coeur de la technique d’une, iconoclaste.

«J’aime ma liberté en France mais ce n’est pas facile d’être réfugié, de ne plus pouvoir voir ma famille, ma mère. Et le conflit en Ukraine n’aide pas. J’ai dû trouver de nouveaux amis. Apprendre à vivre dans une nouvelle société. J’ai reconstruit ma vie et ce n’est pas évident. Je suis très chanceuse» explique la jeune artiste.

Née en 1987 en Ukraine, Oksana Shachko se passionne dès son plus jeune âge pour, les icônes religieuses admirées dans les églises orthodoxes. En 1995, l’école, spécialisée dans la production des icônes qu’elle intègre lui permet de présenter ses, oeuvres de jeunesse dans plusieurs expositions collectives en Ukraine et aux États-Unis. Ce n’est que plus tard qu’elle développe les principes et idées politiques pour, lesquelles elle se bat aujourd’hui, notamment lors de ses études de philosophie puis, au sein des FEMEN. Loin de renier ces étapes qui ont jalonné sa vie d’artiste, elle, embrasse les éléments fondateurs de son histoire et les interprète à la lumière de, ses convictions actuelles pour dénoncer le pouvoir religieux et la société patriarcale., Le spectateur doit alors porter sur son oeuvre un regard en deux temps. Les, références techniques à la Maestà di Santa Trinita de Cimabue et à la première, Renaissance italienne laissent penser qu’il s’agit d’oeuvres religieuses. Puis on, s’interroge : quelle serait la place de ces icônes religieuses dans un espace, d’exposition contemporain et laïque ? On comprend alors l’ironie, on scrute le, message transmis et on découvre l’idée portée par l’oeuvre. Car pour Oksana, Shachko, le véritable art, c’est la révolution, et toute oeuvre doit porter un message, politique et social.

Les sources esthétiques de l’artiste puisent dans l’histoire de l’art, mais dialoguent, aussi avec la culture illustrée contemporaine. Les personnages d’Oksana sont, traités en deux dimensions, en rupture avec la peinture figurative contemporaine,, rappelant des représentations proches de la bande dessinée qui privilégie, comme, les icônes, le petit format. Cela oblige l’artiste à choisir des attributs qui, comme, dans la peinture religieuse, permettent au spectateur d’identifier rapidement les, vices dénoncés.

Curateur : Azad Asifovich

Oksana Shachko

Oksana Shachko

Oksana Shachko “Iconoclaste”
Exposition jusqu’au 19 juin 2016

Galerie Mansart

5, rue Payenne – 75003 Paris

galerie-mansart.fr