Océan, une plongée insolite, le Muséum national d’Histoire naturelle propose une immersion au cœur d’une biodiversité originale et fascinante du 3 avril 2019 au 5 janvier 2020.
Explorer l’océan, c’est partir à la rencontre d’une incroyable biodiversité marine encore largement méconnue. Alors que l’on connaît environ 2 millions d’espèces sur terre et 235 000 espèces dans l’océan, on estime que 7 à 10 millions d’espèces sont encore inconnues parmi lesquelles 1,7 à 2,3 millions d’espèces marines. L’océan couvre 71% de la surface de la planète, ce qui vaut à la Terre le nom de planète bleue.
Bien que celui-ci, couvre la majeure partie de notre planète (71%), l’océan reste encore largement méconnu. L’exposition Océan, une plongée insolite propose à tous les publics, dès 5 ans, un voyage merveilleux et surprenant au cœur d’une biodiversité originale, loin du littoral et des figures familières. Après une présentation des contraintes du milieu marin et du défi que représente son exploration, les visiteurs plongent dans une autre dimension pour découvrir la vie microscopique au sein du plancton. Tout au long du parcours, l’exposition développe un fil rouge sur les menaces que l’humain fait peser aujourd’hui sur l’océan mais présente aussi les alternatives que le visiteur peut mettre en place à son échelle. L’exposition, qui s’appuie sur les recherches des scientifiques, permet au public de mieux comprendre la vie au sein de l’océan pour mieux la protéger.
On connaît aujourd’hui plus de détails de la surface de Mars que du fond de l’océan ! En cause, son immensité mais aussi le fait qu’il représente pour les humains un milieu aux multiples contraintes. Les scientifiques ont donc dû faire preuve d’ingéniosité pour rendre possible l’exploration sous-marine et partir à la découverte d’une biodiversité insolite.
Dans l’océan, les contraintes sont multiples pour l’être humain. Il lui est impossible d’y respirer sans équipement et son corps s’y refroidit plus vite qu’à l’air libre. De plus, l’obscurité y règne dès 200 m de profondeur ; les seules sources de lumière ponctuelles proviennent des animaux bioluminescents, très nombreux dans le milieu marin. Mais la principale contrainte reste l’extraordinaire pression que l’eau – 800 fois plus dense que l’air – exerce sur l’organisme. Sous la surface, le plongeur doit supporter le poids de la colonne d’eau au-dessus de lui ; à mesure qu’il descend, la quantité d’eau et la pression exercée augmentent.
Explorer l’océan
Dans la lignée des premières expéditions naturalistes du XIX e siècle, le Muséum national d’Histoire naturelle continue d’organiser de nombreuses campagnes océanographiques à la découverte de nouvelles espèces marines. Ces missions ciblent des régions du monde encore peu explorées mais que l’on sait riches en bio – diversité, et s’intéressent particulièrement aux groupes d’organismes souvent négligés (mollusques, crustacés…). À travers ses recherches et ses expéditions, le Muséum participe activement à inventorier la biodiversité marine : plus de 20% des espèces marines décrites dans le monde durant ces dix dernières années, soit environ 3000 espèces, l’ont été grâce aux campagnes du Muséum national d’Histoire naturelle.
La vie marine est essentiellement microscopique : plus de 95 % du poids du matériel vivant dans l’océan est constitué d’organismes invisibles à l’œil nu ! La plupart d’entre eux appartient au plancton. Les poissons, les mammifères marins et les êtres humains, entre autres, dépendent tous du plancton, qui est à la base des réseaux alimentaires et premier producteur d’oxygène.
De natures très diverses, les organismes planctoniques qui flottent dans la colonne d’eau ont des tailles qui varient de moins d’1 µm à 10 m, soit 10 millions de fois plus ; la grande majorité étant microscopique. On distingue trois grandes catégories de microorganismes planctoniques. Le phytoplancton ou plancton végétal (0,5 µm à 2 mm), le zooplancton ou plancton animal (5 µm à 10 m), le bactérioplancton et le virioplancton (0,02 µm à 7 µm). Le mot plancton vient de Planktos, qui signifie errer ou dériver en grec ancien.
Portrait du milieu profond
Longtemps considérés comme désert les grands fonds marins et les eaux glacées de l’océan Austral, abritent en réalité des formes de vie originales ; les organismes y ont développé des adaptations étonnantes à des conditions qualifiées d’extrêmes du point de vue humain. On parle généralement de milieu profond au-delà de 200 mètres sous la surface, profondeur à partir de laquelle règne une obscurité quasi-totale rendant impossible la vie végétale. 90% du domaine marin se situe en-dessous de cette limite !
Les plaines abyssales sont le type de relief majoritaire, leur profondeur moyenne est 4 300 m. Les dorsales océaniques forment une chaîne de montagnes sous-marines qui s’étend sur plus de 64 000 km. C’est principalement là qu’on trouve les sources hydrothermales. Les monts sous-marins s’élèvent à plus de 1 000 m au-dessus du plancher océanique sans atteindre la surface. Dépressions abyssales longues, étroites et profondes, les fosses océaniques sont particulièrement difficiles d’accès. La fosse des Mariannes se trouve à 11 000 mètres : c’est le point le plus profond jamais exploré.
L’océan constitue un réservoir de biodiversité extrêmement important. En l’étudiant, les scientifiques découvrent une quantité incroyable de molécules intéressantes pour l’humanité mais aussi une source d’inspiration sans fin. En surexploitant le milieu marin, l’être humain menace l’ensemble des organismes qui y vivent et met ainsi en péril les découvertes potentielles qu’il pourrait y faire.
L’acidification de l’Océan
L’océan absorbe 1/4 du CO2 émis par les activités humaines. Mais à quel prix ? La quantité toujours plus importante de CO2 que nous produisons provoque la diminution de son pH : c’est l’acidification de l’océan. Phénomène peu visible, son ampleur et ses conséquences ont été découvertes il y a quelques années seulement. Les effets à long terme ne sont pas encore connus car peu d’informations sont disponibles sur les capacités d’adaptation des organismes et des écosystèmes face à ce problème. Mais une étude publiée en 2012 a déjà démontré l’effet corrosif sur les coquilles des ptéropodes, petits escargots de mer qui constituent un maillon crucial du réseau alimentaire…
L’OCÉAN EST EN DANGER, IL FAUT AGIR !
L’intensification de la demande mondiale en produits de la mer a entrainé l’effondrement des stocks d’un grand nombre de poissons. En outre, les techniques de pêche sont devenues de plus en plus destructrices pour de nombreux habitats. Il est donc grand temps d’être plus attentifs à ce que nous consommons !
C’est ce que vous propose le jeu « Pêche durable ». Les visiteurs sont invités à sélectionner des produits sur l’étal d’un poissonnier. Grâce aux indices fournis sur l’état des stocks de l’espèce, la technique de pêche utilisée, la provenance, la saison, ils décident ou non de mettre ce produit dans leur panier. Ils peuvent ainsi comprendre l’impact de leurs choix en tant que consommateur et participer à la préservation de l’océan.
Epilogue
Pour clôturer l’exposition, un dispositif audiovisuel donne la parole à Isabelle Autissier, navigatrice, présidente du WWF-France, Bruno David, biologiste marin, président du Muséum national d’Histoire naturelle et Nicolas Hulot, militant écologiste, fondateur de la Fondation pour la Nature et l’Homme, qui témoignent d’une expérience personnelle marquante en lien avec l’océan et des combats qui leur semblent prioritaires pour la sauvegarde du milieu marin.
Dans le même espace, un dispositif ludique propose au jeune public de dessiner une espèce marine qui n’a pas encore été découverte.
Océan, une plongée insolite
Exposition du du 3 avril 2019 au 5 janvier 2020
Muséum national d’Histoire naturelle
57 Rue Cuvier
75005 Paris
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