Pour sa deuxième exposition à la Galerie Martine et Thibault de la Châtre, Nouvelles /Jardin, Benjamin Hochart prolonge la série des Dodécaphonies (inaugurée en 2007) et réactive la méthode qui détermine leur production. Pour rappel, l’artiste choisit “un certain nombre d’outils de dessin (crayons, feutres, encres, spray) pour lesquels il décide d’un ordre d’utilisation, chacun devant être utilisé une fois avant de pouvoir l’être à nouveau ; de surcroît, un geste particulier est assigné par l’outil”1. Il est essentiel d’aller au delà de cette façon de produire, consignée dans les Répertoires et richement commentée2, pour s’arrêter devant le travail fini et en déployer les effets. On pourrait voir dans ses grandes compositions un retour du refoulé pictural français, celui que la domination de l’art américain depuis les années cinquante à oblitéré : la nouvelle école de Paris (versant Wols, Hartung ou Riopelle) et ses descendants américains (surtout Joan Mitchell, Sam Francis ou Mark Tobey). Cet art de l’énergie gestuelle expressive et de la composition colorée a été éclipsé par la distance et le calcul Duchampien. Mais cela serait trop simple ; on voit bien qu’ici le remplissage et la saturation des surfaces sont minutieusement organisés, sans lyrisme, ni métaphysique, telle une marqueterie ou une tapisserie… Maxime Thieffine, mars 2013
Benjamin Hochart
Benjamin Hochart (1982, France) vit et travaille à Aubervilliers. Son travail à été présenté lors d’expositions personnelles à Toshiba House, Besançon, à la galerie Martine & Thibault de la Châtre, Paris, à l’Institut français de Stuttgart et au Fort du Bruissin, Francheville entre autres. Benjamin Hochart a participé à de nombreuses expositions collectives notamment à La Galerie à Noisy-le-Sec, au FRAC Limousin, au Crédac à Ivry-sur-Seine, au PRAXIS Space, Singapour, à l’International Triennale of Contemporary Art, Prague, ou encore au Terminal 1, Tel Aviv. Il fut résident du programme de recherche La Seine à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, à la Cité internationale des Arts à Paris, à l’Institut français de Stuttgart et au Scottish Sculpture Workshop à Aberdeen. Un catalogue monographique a été publié en 2012 aux éditions Adera.
- Exposition du 6 avril au 11 mai 2013 / Vernissage le 6 avril 2013 à partir de 16h
galerie martinethibaultdelachâtre
4 rue de Saintonge 75003 Paris