Ninin, en puisant dans le pop art, l’art brut et le street art, Contracolonia nous montre comment la colonisation a transformé en profondeur l’Amérique du Sud !
“Mon travail commence d’abord dans la rue, car je pense qu’avec le message que je veux faire passer, il est important d’investir l’espace public pour parler directement aux gens.“ Ninin
“Le 12 octobre 1492, Christophe Colomb posait pied en Amérique Centrale en s’imaginant être arrivé en Asie. Loin de découvrir des territoires vierges, il s’est trouvé face à de nombreuses civilisations qui vivaient sur ces terres depuis plus de mille ans.
Le reste de l’histoire est bien connu de tous. 500 ans plus tard, des ouvriers du bâtiment découvrent par hasard les vestiges du Templo Mayor de Tenochtitlan, en contrebas de l’imposante Cathédrale de la Ville de Mexico, une découverte qui va bien au-delà de celle de simples ruines.
Dans cet événement crucial pour bien saisir la construction identitaire de l’Amérique Latine, l’intention volontaire d’effacer le passé apparaît clairement. Ce processus colonial a généré un phénomène complexe que l’on appelle métissage dans lequel se cristallise une présence européenne invasive qui se manifeste, entre autres, dans la langue, l’architecture et les croyances.” Source : Galerie Wawi
En puisant dans le pop art, l’art brut et le street art, Ninin souhaite montrer comment la colonisation a transformé en profondeur l’Amérique du Sud, mais aussi qu’il existe des personnes qui résistent à l’influence du colonialisme en préservant leur héritage.
Avec l’exposition “Contracolonia“, l’artiste argentin revisite les grands classiques de l’art européen et invite à une réflexion sur l’impact de la colonisation sur la construction identitaire des peuples latino-américains. est composée d’une vingtaine d’oeuvres originales de Ninin, sérigraphies et sculptures en bois.
Chaque oeuvre est une réinterprétation d’un tableau célèbre de l’art européen. Le nombre de personnages et leur posture sont les mêmes, mais leurs vêtements et leurs visages sont différents, et font référence à la culture aztèque, inca et maya. Les traits sont épurés et certains détails des oeuvres originales sont gommés, afin de mettre en valeur des éléments symboliques de la période précolombienne.
Ninin a choisi de travailler sur des images classiques de la culture européenne et catholique pour explorer les problèmes identitaires de l’Amérique latine. « On se trouve aujourd’hui dans une identité qui est issue d’un syncrétisme forcé, car il a été imposé par les plus forts. [Les colons] ont détruit pas mal de cultures, de croyances et d’habitudes, qu’avaient les gens avant. Notre culture actuelle est principalement européenne », explique l’artiste.
Lucas Ninin est né à Cordoba, en Argentine, en 1990.
Ninin : Contracolonia
Exposition jusqu’au 4 juillet 2021
Galerie WAWI
49 Rue Albert Thomas
7510 PARIS
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