La remplaçante de François Rebsamen a depuis hier un nom et un visage, celui de Myriam El Khomri. Alors qu’elle n’affiche aucune expérience dans le domaine, la nouvelle ministre du Travail devra faire ses preuves sur deux dossiers très délicats : le chômage et la réforme du marché du travail. Un pari ambitieux de la part de François Hollande.
“Le président de la République, sur proposition du Premier ministre, a mis fin aux fonctions de François Rebsamen et nommé Madame Myriam El Khomri, ministre du Travail, de l’emploi et de la Formation professionnelle”. L’annonce est tombée ce mardi 2 septembre. Nul n’attendait pareille ascension pour celle qui était jusqu’à présent la secrétaire d’Etat chargée de la politique de la ville.
Surprenante décision !
De formation en droit public, la benjamine du gouvernement, âgée de 37 ans, a coupé l’herbe sous le pied à ses concurrents. Devant un Alain Vidalies (ministre des Transports) spécialisé dans le droit du travail, le chef de l’Etat a préféré la jeune Myriam El Khomri, sans expérience dans le secteur. Méconnue du grand public, son apparition se fait plus médiatisée au lendemain des attentats du mois de janvier, véritable porte-parole du Gouvernement à propos du « vivre ensemble ». Lors de la passation de pouvoir avec son prédécesseur, la nouvelle ministre du Travail se montre rassurante : « Mon cap est clair, l’emploi est la priorité de ce gouvernement. Il faudra également compter sur mon optimisme ! ».
Sa méthode pour redresser l’emploi en France ? Tâter « la réalité du quotidien, aller sur le terrain, au plus près des habitants ». Une décision qu’elle ne manque pas d’appliquer en se rendant dans une agence Pôle Emploi du 19è arrondissement de Paris, aussitôt après son investiture.
Un cadeau empoisonné
Myriam El Khomri se voit assumer la lourde tâche d’inverser la courbe du chômage voulue par François Hollande depuis le début de son quinquennat. Désormais, c’est elle qui aura le pénible privilège d’annoncer les mauvais chiffres de l’emploi en France. Trois objectifs sont également fixés : mettre en place le compte personnel d’activité, élaborer le rapport Combrexelle sur les évolutions du Code du Travail, et l’assurance-chômage. Un travail complexe pour cette nouvelle ministre qui n’a pas beaucoup de temps pour prouver ses compétences. Camille Lambert