Avec plus de 350 pièces de la collection du Muséum, “Météorites, entre ciel et terre“ est une exposition interactive et poétique !
L’exposition Météorites, entre ciel et terre du Muséum national d’Histoire naturelle a ouvert ses portes au grand public ! Elle lève un pan de voile sur ces pierres venues de l’espace et rassemble environ 300 météorites, issues de la collection du Muséum. Pour notre plus grande chance, la plupart de ces météorites se réduisent en grain de poussière après leur passage brûlant dans l’atmosphère et environ deux par an dépassent la tonne. Jusqu’à aujourd’hui, 77 météorites ont été recensées en France (64 « chutes observées » et 13 « trouvailles »).
Avec une approche interactive et sensible, la visite de l’exposition se fait au sein d’un parcours immersif, ponctué par de nombreuses vitrines de météorites, de grandes projections spectaculaires et des dispositifs innovants, dans une ambiance poétique et contemporaine. De plus et afin de mieux comprendre de ce que ces météorites peuvent nous apprendre, il sera même possible de les toucher !
Chaque année, plus de 20 000 tonnes de matière météoritique entrent dans l’atmosphère terrestre. Il s’agit principalement de poussières interplanétaires, dont les plus grosses (environ 1 mm) sont à l’origine des étoiles filantes. On estime qu’il tombe seulement 5 tonnes par an de météorites dont la masse est supérieure à 1 kg, ce qui équivaudrait à environ 5 000 météorites. Un météoroïde qui arrive à plus de 20 kilomètres par seconde de l’espace est freiné par l’atmosphère terrestre. Il s’échauffe, sa température de surface dépasse les 1 500°C et il va perdre plus de 90% de sa masse par combustion, ce qui se manifeste sous la forme d’une traînée lumineuse appelée météore. Lorsque la vitesse du météoroïde diminue, le phénomène lumineux prend fin. En se refroidissant, une croûte de fusion de quelques millimètres se forme en surface. L’objet qui parvient au sol s’appelle alors une météorite.
Pendant longtemps les météorites ont été considérées comme des manifestations divines, des pierres magiques, faisant parfois l’objet de cultes. Jusqu’au xviiie siècle, les savants peinent à identifier l’origine extraterrestre de ces pierres souvent appelées « pierres de foudre » ou « de tonnerre ».
En 1794, le physicien E.F.F. Chladni publie un livre proposant que ces pierres viennent de l’espace ; l’accueil est contrasté. Il faut plusieurs chutes successives pour relancer le débat, dont celle de l’Aigle, en France, en 1803. Cette chute, particulièrement bien étudiée, permet enfin de convaincre l’ensemble de la communauté scientifique de l’origine extraterrestre de ces pierres.
D’OÙ VIENNENT LES MÉTÉORITES ?
Pour mieux comprendre les différents types de météorites et d’où elles viennent, il faut remonter le temps au début du système solaire. Il y a 4,56 milliards d’années, dans notre galaxie, une partie d’un nuage de gaz et de poussières s’effondre et se contracte, formant le protosoleil entouré d’un disque de poussière et de gaz. Dans ce système en rotation les premiers solides se forment : la poussière fond puis cristallise sous forme de billes – les chondres. Des turbulences agglomèrent ces solides aux poussières restantes pour constituer des astéroïdes qui par collisions successives donneront des embryons planétaires puis des planètes.
Au début, en raison d’un taux élevé de radioactivité, les astéroïdes fondent sous l’effet de leur très haute température interne et leur matériau se différencie en plusieurs couches : le fer, plus dense, plonge au centre et forme un noyau métallique, pendant qu’une couche rocheuse se forme en surface. La radioactivité décroissant dans le temps, les astéroïdes formés plus tard demeurent non différenciés.
Les planètes, notamment celles de notre système solaire, sont le résultat de l’agglomération d’astéroïdes différenciés et non différenciés. La ceinture d’astéroïdes (située entre Mars et Jupiter) est constituée des reliquats d’une planète qui ne s’est jamais formée.
QUE NOUS APPRENNENT LES MÉTÉORITES ?
Presque toutes les météorites sont plus anciennes que n’importe quelle roche terrestre. Chacune d’entre elles est un témoin d’une étape particulière de la formation de notre système solaire et portent des informations qu’on ne retrouve dans aucune roche terrestre.
L’étude au laboratoire des météorites est complémentaire des missions d’exploration spatiale et des observations astronomiques. À partir de leur analyse, il est possible de retracer les débuts du système solaire, il y a 4,56 milliards d’années, mais aussi le processus de formation des planètes, la formation de la Lune et l’histoire de la Terre, ou encore la présence d’eau sur Mars…
RECHERCHE DANS LES DÉSERTS
Les scientifiques sont toujours à la recherche de nouvelles météorites pour valider et compléter les informations déjà obtenues, mais aussi parce que des spécimens inédits sont la promesse de nouvelles découvertes. Or, bien que les météorites tombent en tous points du globe, l’essentiel des chutes passe inaperçu. Les déserts sont les lieux idéaux pour leur recherche : il y est plus facile de les repérer car elles ne sont pas cachées par la végétation et parce qu’elles s’accumulent dans le temps dans ces zones souvent climatiquement stables pendant des centaines de milliers d’années. Des expéditions scientifiques sont ainsi organisées de façon systématique dans les déserts chauds et froids.
QUELQUES DÉFINITIONS
- Météoroïde : pierre voyageant dans l’espace
- Météorite : pierre extraterrestre qui est parvenue sur le sol terrestre
- Météore : phénomène lumineux qui apparaît lors de la traversée d’un météoroïde dans l’atmosphère
- Étoile filante : météore dû à l’entrée dans l’atmosphère d’une poussière interplanétaire d’environ 1 mm
Une exposition interactive et poétique, qui permet de découvrir ce que ces pierres venues de l’espace nous apprennent sur l’histoire du système solaire, à voir dans la Grande Galerie de l’Evolution du Jardin des Plantes du 18 octobre 2017 au 10 juin 2018.
LE PARCOURS ARTISTIQUE
Les météorites parlent à l’imaginaire : elles ont été utilisées ou détournées par un grand nombre d’artistes et continuent de les inspirer. Une douzaine d’œuvres sont ainsi présentées dans l’exposition, réparties sur l’ensemble du parcours de visite comme des pauses méditatives, parmi lesquelles Meteor (2016) d’Evariste Richer, Pierre de Lune (1970) de Vera Pagava, Aérolithes (2015) de Judith Espinas et Alexandra Roussopoulos ou encore Teoría, La Cabeza de Goliath (2014) d’Eduardo Basualdo. Ces œuvres ne sont pas destinées à illustrer un propos spécifique, mais proposent un autre regard, détaché et distancié, contribuant également à la dimension poétique de l’exposition.
REPÈRES TEMPORELS
- Big bang (formation de l’univers) : 13,8 milliards d’années
- Formation du système solaire : 4,567 milliards d’années
- Fossiles les plus anciens : 3,5 milliards d’années
- Explosion cambrienne (diversification de la vie) : 540 millions d’années
- Crise Crétacé-Tertiaire (disparition des dinosaures non aviens, des ammonites…) : 66 millions d’années
- Apparition des homininés (hommes bipèdes) : 7 millions d’années
Météorites, entre ciel et terre
Exposition jusqu’au 10 juin 2018
Muséum national d’histoire naturelle
57 Rue Cuvier
75005 Paris
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