Uruguayenne vivant et travaillant à Paris depuis 23 ans, Marta GRASSI nous prend par la main et nous amène doucement dans un univers onirique, sensible, subtil, dans lequel la narration ne nous est pas imposée, chaque oeuvre de Marta Grassi est une fable ou un conte devant lesquels le visiteur est invité au voyage, un voyage Baudelairien.
Avec quelles matières Marta compose-t-elle ses oeuvres ? Des matériaux simples : Brou de noix – Crayon – Encre – Fusain – Gouache sur du papier avec des notes et des touches de pastel gras pour l’essentiel de son travail récent. De la peinture au dessin, Marta suit un cheminement qu’elle garde secret pendant de longues années, le dessin fut une longue attirance, l’attirance vers une pratique artistique merveilleuse et délicate mais qui lui semblait inaccessible.
Il lui fallait oser le premier pas, les premières incursions sur la feuille blanche. Elle entama une période de travail assidu, de production longtemps tenues secrètes, une longue quête au terme de laquelle Marta GRASSI présente plusieurs séries d’oeuvres au premier abord d’inspiration animalière, mais, car il y a un mais, la tonalité est celle du Faune, la rencontre du Faune et de la femme, la femme fille comme dans les Fables de La Fontaine, la femme des Contes Libertins de La Fontaine.
Comment procède-t-elle ? Quel est son point de départ ? D’une tâche sur la feuille et d’une maîtrise délicate et précise du trait, des couleurs pour affirmer la force du trait, l’esprit créatif de Marta compose avec une force libre intérieure le rendez-vous du soleil avec la lune, la solitude heureuse d’un cabanon face à la mer, la quête des étoiles, la fillette découvrant la volupté de la nature, la femme celle du faune….
Le trait, son trait, il capte votre regard, votre imagination vagabonde, votre imaginaire découvre la vaste variation d’émotions d’un visage « d’ange », d’un corps léger enlacé au loup ou porté par un lama, d’une échelle qui vous emmène dans les étoiles ou vous conduit vers la Lune ….Olivier Estran
Les tableaux de Marta Grassi nous proposent un voyage. Un voyage confortable puisque on y entre avec douceur, le coup de crayon est délicat, précis, la technique au service du sujet, sans étalage d’effets à la mode , mais un voyage qui s’avère peu à peu déroutant, insolite, et qui devient envoûtant. Marta ne triche pas avec son propos : elle exprime par le dessin, depuis toujours, ce qu’elle sent profondément . Son art est devenu sa toile de fond intime.
Sa main est au service de sa perception, de ses émotions. Elle ne triche pas avec sa technique, fruit d’un long travail solitaire. Elle fait confiance à son intuition, à ce qu’elle a appris et intégré dans différents cours et ateliers, mais sans jamais copier, imiter. Ses mélanges de médias, gouaches, pastels gras, collages sont inédits, subtils. D’où le confort et l’originalité du voyage que nous propose l’ensemble de son oeuvre, celui de la sincérité.
Marta Grassi est native du taureau, comment en douter? Son oeuvre est terrienne, mais toujours éclairée par Vénus, l’esthétique de la forme, l’érotisme, et la lune, la poésie, le mystère. Sa façon de capter les secrets du corps humain, sa gaucherie, celle de ses fillettes, celle de la femme à l’oiseau, nous laisse attendris sur la nature humaine et la difficulté d’être.
La peinture de Marta Grassi est un voyage sur terre, ses noirs sont ceux du carbone, ses beiges ceux du sable, et ses blancs effleurent l’écume. Car Marta est aussi l’interprète de la mer, des plages atlantiques de son pays, des cabanes de bois coloré. L’abstraction chez elle n’est pas l’aveu d’une limite! Au contraire elle surgit comme la nécessité de parvenir à la pureté, celle de l’émoi. Le spectateur perçoit l’équilibre des formes, des couleurs, des textures, la poésie le submerge sous la figure qui sommeille pourtant, bienveillante. Il y a toujours un baiser dans un tableau de Marta, un contact subtil entre deux formes, deux lignes, le baiser du ciel à la terre, de l’échelle à la lune, de la bête à la belle.
La contemplation d’un seul tableau ravit l’esthète, l’amateur d’émotions, et la vision de l’ensemble de son oeuvre, pourtant jeune encore, donne l’impression de la force, et l’envie de suivre Marta dans son évolution, si sincère, celle d’une artiste en perpétuelle recherche de profondeur au service de la poésie. Eric Viala Octobre 2011
- Exposition du du 9 mars au 6 avril 2013
- Vernissage le 9 mars A partir de 17h00
au premier étage de l’hôtel particulier du 21 rue Edmond Rostand, dans le 6ème arrondissement de Marseille