Le Centre Culturel Irlandais fin janvier, ouvre pour sa nouvelle saison culturelle, avec une exposition THE MARKET et son Week-end éco-comique qui permettront d’aborder les marchés financiers d’une façon originale ! Dans sa quête de rendre tangible la puissance des Bourses, Mark Curran a poussé les portes de celles de Dublin, Londres, Francfort et Addis Abeba. L’artiste présente ici grandes photographies, films, objets et sons contextuels, témoignages oraux.
THE MARKET : Un projet de Mark Curran
« Ce que les gens ne comprennent pas… c’est que ce qui se passe sur les marchés est crucial dans leurs vies… non pas en périphérie mais là, en plein cœur. » (extrait d’une conversation avec un trader anonyme d’une banque d’investissement londonienne, février 2013)
Rendre visible au-delà du parquet de la Bourse les fonctionnements des marchés financiers et des matières premières : voilà le défi relevé par Mark Curran dans cette installation qui s’articule autour de photographies, films, objets contextuels, sons et témoignages oraux. De Dublin à Londres, de Francfort à Addis-Abeba, l’artiste s’est concentré sur les individus qui travaillent au cœur du capitalisme mondial, révélant ainsi des histoires humaines au sein d’un système des plus complexes.
- Algorithmes et design sonore : Ken Curran
- Exposition du 31 janvier au 2 mars 14
Contextualising THE MARKETWeek-end éco-comique autour du projet de Mark Curran
Aux lendemain et surlendemain du vernissage, une série d’événements – rencontres-débats, projection, soirée littéraire humoristique – apportera un nouvel éclairage sur l’exposition The Market. L’occasion d’appréhender le système monétaire international sous un angle original et divertissant !
- 31 janvier 14
- 19h30, entrée libre, réservation conseillée, en anglais
Soirée éco-comique ! Political Economic Cabaret
Cette soirée de débats est l’occasion d’amener à Paris l’esprit de Kilkenomics, premier festival au monde à mêler économie et comédie, organisé tous les ans depuis 2010 à Kilkenny. Co-animée par Marc Uzan, fondateur du groupe de réflexion parisien Reinventing Bretton Woods Committee, elle marque également le 70ème anniversaire de la signature des accords de Bretton Woods, destinés à réguler le système monétaire international.
En guise d’introduction, l’artiste Mark Curran et le philosophe politique Alfred M’Sichili discuteront du rôle des marchés financiers. Puis Marc Uzan et David McWilliams, co-fondateur de Kilkenomics et « journaliste économique le plus distrayant d’Irlande », retrouveront sur scène l’humoriste, auteur de best-sellers et personnalité des médias Colm O’Regan (voir aussi plus bas), entre autres invités. Qui a dit qu’il n’y avait rien de drôle dans la crise monétaire, la gouvernance mondiale ou la légitimité des marchés financiers internationaux ?!
- 1 février 14
- 17h, entrée libre, réservation conseillée, VO, 77 mn
PROJECTION
Skin in the Game – la crise vue par des artistes irlandaisAvant-première du documentaire en présence du réalisateur Donald Taylor Black
S’appuyant sur les réponses d’artistes irlandais qui travaillent sur le sujet, ce documentaire s’intéresse à la crise financière et politique actuelle. Parmi les thèmes abordés : l’émigration, les quartiers fantômes ou le comportement inconscient des banquiers et des politiciens. Le film se penche également sur la nature de l’inspiration créative et tente de découvrir la façon dont les artistes choisissent leurs sujets de travail. Réalisé en 2012 par Donald Taylor Black, directeur de la National Film School, Skin in the Game a été nominé pour le prix du Meilleur film documentaire aux derniers Irish Film and Television Academy Awards.
Avec le musicien Christy Moore, les photographes Seán Hillen, Anthony Haughey, David Monahan, les poètes Rita Ann Higgins, Gerald Dawe, le peintre Brian Maguire, le journaliste David Quin, la réalisatrice Nicky Gogan et le chorégraphe David Bolger
- 1 février 14
- 19h30, entrée libre, réservation conseillée, en anglais
Soirée humoristique et littéraire : Colm O’Regan et Donal Ryan
« Si drôle qu’il pourrait faire pleurer un romancier russe du 19ème siècle » (Hot Press), le comique de stand-up Colm O’Regan est l’auteur des hilarants et très populaires livres sur les « Irish Mammies » : Isn’t It Well For Ye? et That’s More Of It Now. The Spinning Heart, roman qui a valu à l’écrivain Donal Ryan de remporter le Guardian First Book Award et figurer dans la sélection du Man Booker Prize en 2013, dévoile de manière intime, sombre et comique à la fois le coût humain de la crise financière irlandaise. Ces deux auteurs ont en commun un véritable don pour capturer les petits détails quotidiens qui font la vie des gens ordinaires et en disent long sur l’Irlande contemporaine. Une soirée pleine d’humour à ne manquer sous aucun prétexte !
Rencontre avec Maggie O’Farrell
Juillet 1976. Canicule à Londres, tout semble figé. Robert Riordan part chercher son journal. Dix heures plus tard, pas de nouvelles. L’heure est venue pour Gretta, son épouse, de contacter ses trois enfants. Née en 1972 en Irlande du Nord, Maggie O’Farrell a grandi entre le Pays de Galles et l’Ecosse. Dans son sixième roman, En cas de forte chaleur, qui paraît en janvier chez Belfond, l’écrivaine peint le portrait d’une famille d’immigrés irlandais en crise
« Maggie O’Farrell est l’un de ces rares auteurs qui donnent l’impression de poser leur regard à la surface des choses, mais qui en saisissent toute la profondeur. Il y a dans En cas de forte chaleur ce petit quelque chose d’exquis, un sentiment de confort, un plaisir de lecture qui rendent ce roman inoubliable et qui, je n’en doute pas, en feront un bestseller. Car, encore une fois, Maggie a fait de la magie. » (The Guardian)
- 4 février 14
- 19h30, entrée libre, réservation conseillée, en anglais
CONFERENCE ET VISITES
Regard sur l’Irlande : Emmanuelle d’Achon
Dans le cadre de leur cycle de conférences « Regard sur l’Irlande », le Centre Culturel Irlandais a le plaisir d’accueillir Emmanuelle d’Achon, ambassadrice de France à Dublin de 2010 à 2013. Diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris, de l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales et ancienne élève de l’ENA, elle a, au cours de sa brillante carrière diplomatique, officié au Quai d’Orsay et au sein de plusieurs représentations françaises à l’étranger. Emmanuelle d’Achon reviendra sur son expérience de diplomate (elle fut la première femme à représenter la France à Dublin) et partagera avec nous son analyse personnelle sur l’Irlande d’aujourd’hui. Actrice privilégiée de celle-ci, elle témoignera de la profonde amitié franco-irlandaise et nous parlera de son attachement sincère à ce pays qui, selon elle, opère actuellement un retour à l’essentiel – la solidarité – après les années « tout-argent » du Tigre celtique.
- 6 février 14
- 19h30, entrée libre, réservation conseillée, en français
Plus de détails sur The Market – Un projet de Mark Curran
Le concept de marché est devenu de plus en plus abstrait et intangible. Les algorithmes (des procédures mathématiques qui analysent les modèles de données) génèrent désormais des instructions automatiques pour l’achat et la vente – environ 80% du commerce américain est ainsi aujourd’hui effectué par ce biais. « Le marché est moins une affaire de lieu qu’une affaire d’immatérialité en ligne. Cela suggère que le capital n’a pas d’identité nationale et qu’il cherche, dans sa forme actuelle, à être apatride », affirme Mark Curran.
Toutefois, le désir de l’artiste d’extraire du marché les histoires humaines exigeait d’infiltrer ses sites physiques. Après de longues négociations (jusqu’à 18 mois), Curran a eu accès à la Bourse irlandaise de Dublin ; aux centres financiers de Canary Wharf et de la City à Londres ; à la Deutsche Börse de Francfort et à la récente Bourse de marchandises d’Ethiopie à Addis-Abeba, la plus jeune bourse au monde dont le modèle financier est – et c’est remarquable – sans but lucratif.
Pour cette exposition, Mark Curran restitue le marché à travers différents dispositifs. A la manière d’un ethnographe, il expose des portraits à taille humaine ou presque qui, littéralement, « mettent un visage » sur un système où les hommes sont remplacés par des ordinateurs à un rythme vertigineux. Ses sujets sortent du bourbier et deviennent des joueurs solitaires, dignes, conscients de leur situation.
Des transcriptions de nombreux entretiens avec divers traders et une installation audiovisuelle intitulée The Normalisation of Deviance complètent l’exposition. L’installation met en place un paysage sonore, une vidéo et les spectrogrammes du matériel audio créé en appliquant des algorithmes visant à identifier l’utilisation, par le ministre français de l’Economie et des Finances Pierre Moscovici, du mot « marché » dans les discours officiels depuis son entrée en fonction. Pour Mark Curran, voici « le son qui définit le marché, le son du Capital qui circule via le conduit de l’Etat-nation. »
Mark Curran vit et travaille entre Berlin et Dublin. Il est maître de conférences en photographie au Dun Laoghaire Institute of Art, Design and Technology de Dublin. Il est également professeur invité en anthropologie visuelle et média à la Freie Universität de Berlin. En tant qu’artiste, Curran a démarré un cycle de projets à long terme en Irlande et en ex-Allemagne de l’Est, abordant le contexte ‘prédateur’ né de l’impact des migrations et des flux de capitaux internationaux. Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions : DePaul Art Museum, à Chicago (2010), Xuhui Art Museum, à Shanghai (2010), Encontros da Imagem, à Braga (2011), PhotoIreland, à Dublin (2012) et la biennale FORMAT, à Derby, en Angleterre (2013).
Centre Culturel Irlandais, 5 rue des Irlandais, 75005 Paris
Tél : 01 58 52 10 30 – www.centreculturelirlandais.com