Manuel Valls en 2013 “Je fais de la politique. Je suis ambitieux. J’ai toujours pensé que j’avais la capacité d’assumer les plus hautes responsabilités politiques pour notre pays.“
“J’ai cette force en moi, cette volonté de servir mon pays, c’est au-delà des mots, c’est une conviction totale, je veux tout donner pour la France“, “Ma candidature est celle de la réconciliation“, “je veux rassembler” la gauche, a lancé hier Manuel Valls accompagné de son tout nouveau slogan : “Faire gagner tout ce qui nous rassemble“. Enfin a-t-il du penser sans le dire ! Libérer de son carcan de premier ministre, il a pu endosser celui de candidat à la primaire de la gauche, dont il rêvait tant. De plus, selon un sondage Ifop publié par Le Journal du dimanche durant le week end dernier, Manuel Valls part favori de la primaire de la gauche. Quelque 45% des sympathisants de gauche souhaitent le voir désigner comme candidat à l’élection présidentielle, contre 25% pour Arnaud Montebourg, et 15% pour Benoît Hamon. 46% d’entre eux le jugent également en mesure de l’emporter en mai prochain.
“Je fais de la politique. Je suis ambitieux. J’ai toujours pensé que j’avais la capacité d’assumer les plus hautes responsabilités politiques pour notre pays.” Cette phrase de Manuel Valls se trouve dans une interview accordée à La Provence, à l’été 2013. Le 5 décembre 2016,, dans sa bonne ville d’Évry dont il était le maire, le candidat à la primaire de la Belle Alliance populaire appelle à la réconciliation. Pour preuve de sa bonne volonté, il se livre même à un acte de contrition : « Moi-même, dans ma volonté de faire évoluer ma famille politique, j’ai pu avoir des mots durs, susciter des débats, des incompréhensions. C’est ça, la gauche ! » a-t-il ainsi admis.
Quoi qu’il en soit la route va être longue, tant les dégâts à gauche sont importants et tant les prétendants sont nombreux. Manuel Valls aura tout de même au moins neuf candidats face à lui. Sept dans le cadre de la primaire : Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann, Gérard Filoche, les ex-Verts François de Rugy et Jean-Luc Bennahmias, ainsi que Pierre Larrouturou, cofondateur de Nouvelle Donne et partisan d’une nouvelle réduction du temps de travail. Puis deux autres hors primaire : Emmanuel Macron et Sylvia Pinel, sans oublier Jean Luc Mélanchon déjà bien installé dans sa campagne.
C’est l’ancien ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, l’un des ministres les moins impopulaires du gouvernement, qui devient le troisième premier ministre du quinquennat Hollande. Une belle fin de parcours pour l’ancien locataire de la place Beauvau. Selon L’Opinion, Bernard Cazeneuve a en effet annoncé qu’il ne souhaitait pas se représenter à la députation en juin prochain, pour se consacrer à une carrière d’avocat. C’est Bruno Le Roux, actuel président du groupe PS à l’Assemblée nationale, qui devient ministre de l’Intérieur. André Vallini, qui était secrétaire d’Etat chargé du Développement et de la Francophonie, est nommé aux Relations avec le Parlement. Jean-Marie Le Guen, qui s’occupait des Relations avec le Parlement, reprend l’ancien portefeuille de Vallini.
Voilà comment fonctionne la politique : candidature, candidat, portefeuille, démission, nomination, un métier où tout le monde court, sans savoir toujours pourquoi, ni pour qui. Mais qu’importe, pourvu que l’on obtienne un pouvoir, un maroquin et surtout le salaire qui l’accompagne, qui fera de vous un représentant de la nation, un digne réformateur qui laissera son nom pour des siècles et des siècles sur la stèle de la République Française. Qu’importe aussi le flacon pourvu que l’on est l’ivresse. L’ivresse du pouvoir !
Photo : Image extraite de la vidéo