Manuel Valls : être ou ne pas être candidat ? Où, quand, comment et à quelle heure ? Telles sont les questions qui lui font mal à la tête !
L’éventualité d’une candidature de François Hollande à sa propre succession en 2017 est encore loin d’être tranchée. Selon Manuel Valls, nourri des confidences du président de la République, et d’après le livre “Un président ne devrait pas dire ça… ” des journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme, cela “a provoqué un choc, un abattement chez les parlementaires” socialistes, et “a agi comme un révélateur“. Les 672 pages du livre ont provoqué la « colère » et il le reconnaît, et une forme de « honte », selon lui, chez les militants et les élus socialistes. « C’est ce que je ressens, il ne faut pas se taire et toujours nommer les choses », confie le chef du gouvernement. Reprenant des propos critiques à l’égard de François Hollande, propos déjà tenus mardi par le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, le Premier ministre estime que “le pays a besoin d’incarnation“. Pour celui-ci, les cinq prochaines semaines vont être « décisives pour la gauche de gouvernement ». Elles vont démontrer si le chef de l’Etat, qui doit dire début décembre s’il se représente ou pas, est capable de rétablir le lien avec sa majorité et avec les Français. Mêlant savamment loyauté partisane et disponibilité personnelle, Manuel Valls s’est posé en “militant actif du rassemblement et de la responsabilité collective“.
L’élection présidentielle de 2017 serait perdue d’avance pour la gauche ? Non, selon le premier ministre, qui a assuré mercredi 26 octobre sur France Inter être « convaincu » que, « contre tous les pronostics », « nous pouvons représenter demain un espoir, une espérance ». Bruno Le Roux, le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale a réagi aux propos de Manuel Valls, demandant à parler du bilan du gouvernement plutôt que de se limiter aux attaques personnelles. Carlos Da Silva, député PS de l’Essonne et proche de Manuel Valls, n’a pas nié la situation compliquée dans laquelle se trouve le chef de l’État. “Il faut être en capacité d’incarner la fonction. Mais François Hollande s’est mis en difficulté“, a-t-il analysé jeudi soir au Club de la presse d’Europe 1. “Le Premier ministre ne fera rien qui empêchera François Hollande. (…) On est prêt à l’aider, mais l’impulsion doit venir du président de la République“, a continué Carlos Da Silva.
Benoît Hamon, de son côté, a indiqué ses désaccords vis à vis du chef du gouvernement : “Le discours de Munich contre les réfugiés, c’est Manuel Valls, la déchéance de nationalité, c’est François Hollande, mais aussi Manuel Valls, la loi Travail, c’est Manuel Valls, les gauches irréconciliables théorisées jusque dans des papiers de magazines hebdomadaires, c’est Manuel Valls“, assène l’ancien ministre socialiste.
En visite en Afrique de l’Ouest, Manuel Valls a tout fait aujourd’hui pour éviter de relancer la polémique et n’est pas revenu sur les propos qu’il aurait tenus à l’encontre de François Hollande. Le pays à peut être besoin d’incarnation mais nullement besoin de réincarnation, car les français pour beaucoup n’en peuvent plus de voir toujours les mêmes têtes et d’entendre toujours les mêmes choses. Et c’est pourtant bien ce qui nous risque encore de nous arriver lors des prochaines élections présidentielles.