Ma maison à Lugdunum au Musée gallo-romain de Lyon

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Mosaïque aux Saisons
Mosaïque aux Saisons (Amour et Pan) © J.-M. Degueule - Musée gallo-romain de Lyon-Fourvière

En 2010, au sommet de la colline de Fourvière, les archéologues ont mis au jour les vestiges d’un quartier urbain sur une surface de près de 1000 m². Les résultats restituent l’histoire d’un îlot, du Ier siècle avant J.-C. au IIIe siècle après J.-C. et permettent de découvrir tous les aspects de la maison romaine à Lugdunum : techniques et matériaux de construction, nature et décor des espaces, activités domestiques et artisanales. Autant de thèmes qui éclairent le cadre de vie et l’environnement quotidien des habitants de ce quartier durant les siècles de la paix romaine.

Exposition jusqu’au  5 janvier 2015 : pour tous les amateurs d’histoires, entre 7 et 77 ans

Illustration : Mosaïque aux Saisons (Amour et Pan) © J.-M. Degueule – Musée gallo-romain de Lyon-Fourvière 

[vc_text_titles title=”HUGUES SAVAY-GUERRAZ, CONSERVATEUR DU MUSÉE” title_type=”h4″ page_title_type=”v1″ title_align=”left”]

Depuis les années 70, ce sont les musées archéologiques qui exposent ces objets… En rentrant dans des collections muséales, ces témoins scientifiques deviennent-ils pour autant des œuvres ?

« Dans un musée d’art, les choses sont claires : une toile peinte, signée de l’artiste, c’est une œuvre. Dans un musée d’archéologie, la réalité est moins simple : quelques lignes d’une d’inscription sur marbre, trois clous en fer (ou une caisse qui en contient 15 kg) appartiennent au « mobilier archéologique » issu d’une fouille, terme consacré par les textes législatifs. Leur intégration dans une collection publique leur confère un statut particulier, bien défini par la loi. Mais faut-il conserver indéfiniment dans les réserves des musées tous les objets issus des fouilles, dont seule une infime partie sera présentée au public ? D’autant que ces réserves sont aujourd’hui partout saturées. Ces questions sont très discutées depuis plusieurs années : un consensus se dégage pour souhaiter la création de Centres d’étude et de conservation (CCE) du mobilier archéologique, distincts des musées ».

Comment transmettre une vision de l’Histoire à travers des objets parcellaires qui nous présentent des fragments, souvent austères, d’histoires, les petites et la grande ?

« L’objet archéologique, souvent modeste, raconte une histoire parce qu’il est lié à un contexte : un tesson d’amphore à vin d’Italie n’apporte rien en lui-même. Retrouvé près de Lyon, dans une maison du Ier siècle avant J.-C., il atteste qu’ici, on était assez riche pour importer du vin d’Italie, à une époque où c’était un produit de luxe : l’information devient intéressante. C’est tout l’intérêt, mais aussi la difficulté d’un musée d’archéologie : pour faire parler l’objet, il faut le replacer dans son contexte, au sens le plus large : spatial, social, naturel. Il faut évoquer également les méthodes d’analyses, les chercheurs et leurs disciplines… tout cela sans pour autant noyer le visiteur sous une masse d’informations ! ». /p>

[vc_text_titles title=”TONY SILVINO, ARCHÉOLOGUE” title_type=”h4″ page_title_type=”v1″ title_align=”left”]

On parle beaucoup du confort et du luxe des maisons romaines… Les fouilles réalisées en 2010, sous votre responsabilité, dans l’enceinte de l’hôpital de Fourvière, ont-elles permis de mieux comprendre la vie dans une “domus” entre le Ier et IIIe siècle après J.- C. ?

« Ces découvertes ont effectivement permis d’aborder l’agencement de plusieurs domus situées dans un îlot d’habitations d’un secteur de la ville antique encore peu exploré. Elles viennent compléter et préciser les données amassées lors des fouilles du clos du Verbe Incarné dans les années 1980. La mise en évidence d’une série d’équipements aujourd’hui communs, tels que des réserves d’eau, des cuisines ou des latrines témoigne d’un confort effectivement sans commune mesure avec l’habitat gaulois ou rural. Certaines demeures livrent des éléments mobiliers qui indiquent un niveau de richesse supérieur à la moyenne. Liés à des boutiques ou des ateliers ouverts sur les portiques de la rue, la plupart de ces habitats devaient accueillir de petits propriétaires commerçants qui formaient alors une classe moyenne relativement aisée et particulièrement stable sur près de trois siècles ». /p>

[vc_text_titles title=”Les graffeurs de Lyon Bombing” title_type=”h4″ page_title_type=”v1″ title_align=”left”]

Trait d’union entre le passé et le présent, des graffeurs de Lyon Bombing interviendront en périphérie de l’exposition, et comme le faisaient déjà les graffitis antiques, sur les murs ou les monuments de l’espace public, ils parleront de la vie quotidienne.

Les graffitis ont une grande importance en archéologie : à la différence des textes officiels gravés sur la pierre, ce sont des témoignages écrits populaires, souvent très « vivants », qu’on trouve sur divers supports : murs, enduits peints, céramiques, … Ils nous révélent des aspects inédits des sociétés qui les ont produits. Les graffitis antiques pouvaient être aussi bien des annonces électorales, des messages de supporters à certains athlètes (sportifs ou gladiateurs), des messages à contenu politique, religieux, ou même érotique, toujours très personnels.

Prochaines Performances de Lyon Bombing au musée :

– JEP : dimanche 21 septembre à partir de 14 heures
– Fête de la Science : dimanche 5 octobre à partir de 14 heures.

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Musée gallo-romain de Lyon – Fourvière
17 rue Cléberg
69005 Lyon
www.musees-gallo-romains.com

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