Correspondante de guerre de renommée internationale et photographe française, Christine Spengler a couvert, de 1970 à 2003, tous les conflits internationaux pour les plus grands magazines parmi lesquels Life, Paris Match, Time, News-Week…
Elle a déjà publié Une femme dans la guerre, Entre la luz y la sombra, Les Années de guerre, Vierges et Torreros, Ibiza &Formentera eternas et nous propose dans L’opéra du Monde de suivre la rétrospective de son parcours photographique, avec une première partie consacrée à ses photos de guerre dont une grande partie sont en noir et blanc, puis une autre présentant ses photos oniriques entièrement en couleurs.
Dans ses photos humanistes, qu’elles aient été prises au Liban ou en Bolivie, en Afghanistan ou au Cambodge, en Irlande ou en Iran, dans tous les conflits, c’est surtout la dimension humaine qu’a retenu l’œil de la photographe. Les corps, les visages, les regards en disent plus long que tous les discours, car tout y est incrusté : la souffrance, la peur, le défi, le courage.
Ses photos enluminées, dans lesquels sont révélés portraits colorés et évocations lyriques, sont autant de célébrations. Christine Spengler déambule entre ses icônes personnelles : André Breton, Frida Khalo, Greta Garbo….et ses intimes : sa famille et son compagnon). Images joyeuses et réparatrices. La sauvegarde est un art.
« L’Opéra du monde » fait également l’objet d’une exposition à la Maison Européenne de la photographie du 6 avril au 5 juin 2016.
La Maison Européenne de la Photographie présente une rétrospective inédite réunissant les deux facettes, apparemment contradictoires, de l’œuvre de Christine Spengler, correspondante de guerre et artiste : ses photos noir & blanc emblématiques les plus célèbres, et ses créations en couleur plus récentes.
Les deux salles consacrées aux photos de guerre sont séparées des salles couleur par une chapelle intime, parsemée de fleurs et de bougies, où figurent les premiers photomontages couleur réalisés en hommage à sa famille alsacienne, et plus particulièrement à son frère bien aimé Éric, disparu tragiquement à l’âge de 23 ans.
Le travail de Christine Spengler peut se lire comme une succession d’actes et de scènes où l’histoire intime, familiale, rejoint, la grande Histoire, celles des peuples et des nations en guerres. Autodidacte, Christine Spengler compose son œuvre depuis plus de 40 ans avec une ferveur presque enfantine et nous livre les clefs d’un monde où le sublime l’emporte toujours sur l’horreur, la vie sur la mort.
C’est cette vision unique, autant que l’éclectisme du travail de Christine Spengler, que la Maison Européenne de la Photographie s’attache à montrer, à travers une sélection de près de soixante clichés argentiques des années 1970 à aujourd’hui, prises avec son Nikon fétiche. Il figurera dans la première salle de l’exposition, au milieu d’éclats de verre, dans une vitrine tapissée de velours noir, avec une burqa rapportée d’Afghanistan, entourée de lys et de roses en signe de deuil.