la loi El Khomri qui en veut encore ?

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oi El Khomri
Projet de loi El Khomri

la loi El Khomri, la loi sur le travail dont à part le gouvernement, plus personne n’en veut !

Les députés avaient jusqu’à 17 heures hier pour déposer leurs amendements au projet de loi travail, la loi El Khomri. Plus de 3000 ont été déposées, ce qui a paralysé mardi, le système informatique de l’assemblée nationale. Les syndicats, quant à eux, continuent de réclamer le retrait pur et simple du projet de loi et appellent à renforcer la mobilisation, les nouvelles concessions faites par le gouvernement comme par exemple l’abandon des plafonds pour les indemnités prud’homales, ne leur suffisant pas.

Les débats, qui se tiendront à partir de mardi dans l’hémicycle, s’annoncent d’ores et déjà difficiles et rien n’assure aujourd’hui que le texte trouvera une majorité en séance, même si son rapporteur, Christophe Sirugue, député PS de Saône-et-Loire fait tout pour y parvenir, comptant ainsi présenter encore plusieurs amendements pour infléchir à nouveau le texte et le rendre «acceptable» par la majorité.

Le collectif Nuit debout revendique maintenant une « convergence des luttes », et, après la journée du 28 avril contre la loi travail, les syndicats ont été invités à débattre et à exposer leurs désaccords. Quoi qu’il en soit, ce projet de loi aura polarisé comme jamais le syndicalisme français.

Il n’est jamais bon pour un gouvernement de voir la CGT et FO défiler main dans la main, qui plus est un 1er Mai. Philippe Martinez et Jean-Claude Mailly ont pourtant décidé ? eux, les frères ennemis, de s’afficher ensemble dimanche, en tête du cortège parisien. Pour Jean-Claude Mailly  “Il y a un problème de fond sur ce projet de loi, il trahit ce qui a été fait en 1936 par Léon Blum. J’espère que François Hollande ne trahira pas Léon Blum. Si on donne la priorité sur la négociation d’entreprise au détriment de la négociation nationale, on va accroître la précarité et les inégalités. Un pays comme l’Allemagne qui a fait ça il y a une dizaine d’années est en train de revenir en arrière aujourd’hui, ne faisons pas les mêmes erreurs.”

Philippe Martinez, quant à lui, déclare que ses objectifs demeurent inchangés, et réclame le retrait pur et simple du projet de loi. “Il est contraire aux valeurs de la République, il fait en sorte que dans chaque entreprise il puisse y avoir une loi différente, et ce n’est pas possible. La CGT a fait des propositions, un projet qui s’appelle “code du travail du 21e siècle”, un projet moderne. Nous sommes prêts à discuter pour que ces propositions soient écoutées et entendues et que l’on construise un vrai projet social”.

Dans une interview pour l’humanité, André Chassaigne pour le font de gauche déclare “Ce qui est important, c’est d’être clair sur ces objectifs : d’abord, en aucun cas on ne se place dans la discussion avec la volonté de négocier le niveau de précarité. Il n’y a pas de débat sur une possible amélioration du texte. Cependant, nous voulons être les porteurs de propositions alternatives : il s’agit de reprendre des points pour montrer qu’il est possible de faire autrement, en puisant dans le travail du groupe de recherche pour un autre Code du travail, et dans notre proposition de loi relative à la mise en conformité du Code du travail avec le droit européen. Nous allons également reprendre le travail réalisé par la commission économique du PCF. De façon générale, nous nous ferons le relais de toutes les propositions qui formulent une progression, des avancées pour le Code du travail.

D’autre part, le 18 avri, le Medef était sur le point demander le retrait de la loi El Khomri et lundi dernier, Pierre Gattaz lançait un premier avertissement: “Je dis stop“, puis “Si rien ne bouge rapidement sur ce texte, dans les trois semaines, nous en tirerons les conséquences“, rejoint sur cette ligne par le président de la CGPME, François Asselin : “Si jamais le gouvernement, par l’introduction d’un amendement dans la loi sur le travail, fait passer le caractère obligatoire de la généralisation de la taxation des CDD, la CGPME ne signera pas l’accord Unédic“.

Pour Manuel Valls les choses sont claires “Ni ces négociations, ni la loi sur le Travail (…) ne deviendront l’otage d’enjeux internes au patronat”. Et de souligner que beaucoup a déjà été fait pour les entreprises : “Je veux rappeler que la nation, c’est-à-dire les Français, a consenti un effort de plus de 40 milliards d’euros qui était nécessaire pour faire baisser le coût du travail, la fiscalité sur les entreprises qui avait trop augmenté entre 2008 et 2012, entre 2012 et 2014. Cet effort a été fait, avec des résultats.

Nicolas Sarkozy dans le journal du dimanche d’aujourd’hui, n’est pas plus tendre avec le projet de réforme du Code de travail. “La loi El Khomri, c’est le Cid à l’envers : nous sommes partis 500 pour arriver 3 000 au port… Là, nous sommes partis pour assouplir le droit du travail et nous arrivons avec un projet de loi dont on nous dit qu’il va durcir les CDD et qu’il ne va pas assouplir les CDI. C’est exactement le contraire de ce qu’il fallait faire“. Et de continuer “Si nous prenons les trois catégories de chômeurs (A, B et C), le chômage a diminué le mois dernier de… 8.700 personnes. Pour la seule catégorie A, il a augmenté de 610.000 personnes depuis que Hollande est arrivé. Pour les 3 catégories, il a progressé de 1,1million de personnes depuis 2012. Et la France va mieux?

Pour le gouvernement, avec une gauche hostile à son orientation « libérale », le texte peine à trouver ses supporteurs, pris entre deux feux, une course contre la montre s’engage désormais pour faire passer le texte avant la fin de la session parlementaire, au mois de juillet. Après des centaines d’heures de débats, des milliers d’heures de travail perdues, des millions d’euros de dégâts, la loi El Khomri a t-elle encore sa place dans ce chantier, vrai chantier d’ailleurs ? Une loi dont plus personne ne veut. Une loi mal emmanchée comme d’habitude, car voulant être construite sur du vieux, du rien, de l’inintéressant, sur de l’inutile, elle ne pouvait mener qu’a des affrontements de classes. Le monde du travail et de ses droits doit évoluer en dehors de ce qui a été fait jusqu’à maintenant du monde de la politique, des énarques, des lobbies etc…

Le code et les lois sur le travail ont existé de par le fait que pendant des siècles, seul l’abus de position avait le pouvoir sur le monde du travail sur les travailleurs. Aujourd’hui les jeunes générations veulent vivre et travailler autrement, dans des managements plus horizontaux, plus intuitifs, plus solidaires. Quelques entreprises de part le monde ont montré que cela était possible. Si cette manière d’être et de travailler se pérennisait, il n’y aurait plus à terme besoin de code et de loi sur le travail. Des lois pour des lois, juste pour laisser un nom, ne mène souvent à pas grand chose. Le respect des hommes et des femmes entre eux et dans le travail est la chose vers laquelle ceux-ci doivent aller. Il faut supprimer une bonne fois pour tous les dérèglements que certains manageurs et grands patrons entretiennent simplement dans le but de diviser pour mieux régner.

Photo : http://www.gouvernement.fr/ministre/myriam-el-khomri