Par un simple et discret communiqué de presse, l’Egypte a annoncé le lancement de Scan Pyramids, la plus fascinante mission d’exploration des pyramides jamais entreprise à ce jour, et dont le caractère international réunira des chercheurs japonais, canadiens et français. Cette annonce est des plus importantes et marque une volonté de l’Egypte de s’ouvrir à de nouvelles coopérations internationales et de relancer des missions archéologiques prestigieuses.
“Percer un trou dans les pyramides, c’est percer le cœur de l’Egypte“, disait en son temps l’archéologue Zahi Hawass, qui fut jusqu’à la chute d’Hosni Moubarak en 2011, le tout puissant patron des Antiquités Egyptiennes, et dont les fouilles furent les dernières menées dans Kheops, c’est pour cela que cette nouvelle mission mettre en œuvre des techniques “non invasives et non destructives”.
Cette mission porte l’espoir de répondre enfin à des questions qui demeurent une énigme pour les scientifiques ; déjà leur construction : comment les anciens Egyptiens ont-ils pu construire Kheops en seulement 25 ans à une époque où l’on ne connaissait pas la roue pour le transport, où l’on disposait seulement d’outils de pierre et de cuivre pur, quand on sait que Kheops répond aux mensurations impressionnantes de 146 mètres de haut, une superficie de 5 hectares, 2,5 millions de blocs, parmi lesquels des dalles de granit de 63 tonnes, qui ont été montées à 60 mètres de hauteur au-dessus de la chambre dite du Roi ?
Ensuite, la structure interne des pyramides révèle d’incroyables anomalies. Ainsi, la rhomboïdale présente deux entrées menant chacune à une chambre funéraire, dont l’une est située non sur la face nord mais sur la face ouest, fait unique dans l’Ancien Empire. Quant à Kheops, elle est la seule à posséder trois chambres étagées dans son massif de pierre : une chambre souterraine abandonnée ; une chambre dite de la Reine qui n’a jamais abrité la moindre sépulture d’épouse royale, et dont la fonction reste discutée ; une chambre dite du Roi, ouverte aux visiteurs, où se trouve un sarcophage vide. Mais aucune antichambre…
Autre innovation : quatre énigmatiques conduits, dits de ventilation, la traversent. C’est d’ailleurs dans l’un d’entre eux que Zahi Hawass a conduit ses dernières missions d’exploration à l’aide de robots équipés d’une fibre optique. Les pyramides ayant été construites pour être les dernières demeures des pharaons de l’Ancien Empire (2575 – 2134), elles se devaient d’être inviolables. Les constructeurs en ont donc multiplié les fausses pistes et obstacles pour protéger les dépouilles et les trésors de leurs souverains. Lors des premières fouilles scientifiques, au 19e siècle, elles ont pourtant été retrouvées vides. Pillées ? Sans doute… Peut-être…
Scanner ces monuments permettra-t-il de comprendre les secrets de leur construction ?
Les scientifiques comptent sur les nouvelles technologies pour apporter des résultats plus probants ; c’est ainsi que des caméras thermiques vont analyser la structure des édifices ou détecter des vides à proximité de la surface, et un scanner de chasseur de particules va être également déployé avec la mission de dresser une cartographie numérique des pyramides. « On espère pouvoir mettre en valeur, s’il y en a, explique Mathieu Klein de l’Université Laval, des cavités, des rampes, des tunnels ou toutes sortes de choses qu’il pourrait y avoir sous la pyramide ». Une anomalie dans la densité de la pyramide de Kheops avait été décelée lors d’une précédente mission, peut-être alors, une partie du secret que les Pyramides gardent depuis 4.500 va-t-il enfin être levé…