Les Républicains : un compromis régle le litige sur le vote des Français de l’étranger !
Le 3 mai, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy et en l’absence de ses principaux concurrents, le bureau politique des Républicains, Alain Juppé, François Fillon et Bruno Le Maire, ont décidé que le vote des quelques 1,2 million de Français de l’étranger se ferait par papier comme partout en France, et non électroniquement comme l’avait décidé à l’origine la Haute Autorité de la primaire.
Hier soir ce même bureau politique a tranché et à l’unanimité que le vote des Français de l’étranger se déroulera, selon les lieux, soit par un vote papier, soit par un vote électronique. « Pas besoin de s’énerver», a lancé Nicolas Sarkozy à Alain Juppé, devant les participants à la réunion qui s’est tenue hier soir, au siège du parti, à Paris.
C’est donc la voie du compromis qui a été choisie pour répondre au premier vrai couac dans l’organisation de la primaire de la droite pour la présidentielle. L’accord permet à chacun de garder la face, car depuis deux semaines, les rivaux de M. Sarkozy dénonçaient une manœuvre de ce dernier, qui visait à empêcher les expatriés de voter, au motif que les difficultés matérielles inhérentes à un vote papier les empêcheraient de prendre part à ces primaires. Tous ont en effet aussi demandé que la haute autorité exerce à l’avenir ses fonctions d’organisation et de contrôle et prenne l’ascendant sur le comité d’organisation de Thierry Solère, dont les décisions sont soumises au vote du bureau politique. Quoi qu’il en soit, un sondage Odoxa-Dentsu pour «Le Parisien-Aujourd’hui en France», réalisé il y a quinze jours, montrait qu’un quart des Français était prêt à y participer.
Thierry Solère ce mercredi, sur RFI, indiquait que cette question du vote des Français de l’étranger était « le dernier sujet à trancher ». « A Londres, Bruxelles, Genève », « les trois villes au monde qui concentrent le plus de Français on va d’arrache-pied se mettre au travail pour organiser des bureaux de vote papier ». En 2011, l’élection pour la primaire socialiste s’était faite par vote papier, en France et à l’étranger. Très peu de Français de l’étranger s’étaient déplacés.
Les modalités de vote seront arrêtées d’ici au 15 juillet. « Chacun a fait un pas vers l’autre. (…) C’est équitable » , a déclaré Eric Woerth, le secrétaire général des Républicains. Rappelons que Nicolas Sarkozy, qui n’a pas officiellement déclaré sa candidature à la primaire ouverte de la droite, a été tout de même contraint de reculer. Les Français établis hors de France ont toujours majoritairement voté à droite à toutes les présidentielles depuis 1981. En 2012, 53 % d’entre eux avaient ainsi choisi Nicolas Sarkozy, alors que c’est François Hollande qui a été élu avec 52 % des suffrages exprimés.
Derrière la question des Français de l’étranger, l’enjeu est le nombre de votants les 20 et 27 novembre prochain, puisqu’une faible participation est réputée favorable à Nicolas Sarkozy. De fait, plus il s’éloigne du noyau dur de son parti, plus il est distancé au second tour face à Alain Juppé.
Sondage Dentsu Consulting, Le Parisien-Aujourd’hui en France et BFMTV
Date de réalisation : du 17 mars au 29 avril 2016
Primaire de droite : Juppé domine toujours largement au premier tour et écraserait tous ses concurrents au second tour, Sarkozy stagne, Le Maire confirme et Fillon stoppe sa chute et amorce même une remontée. Les principaux enseignements du sondage Odoxa de mars-avril :
1) Les primaires : elles sont plébiscitées dans leur principe et mobilisent fortement les Français, même s’ils jugent qu’elles génèrent trop de candidatures et trop de divisions
2) Intentions de vote de premier tour : Juppé domine toujours outrageusement le premier tour reléguant à 17 points Nicolas Sarkozy (41% contre 24%). Le Maire se maintient mais ne progresse plus, Fillon se réveille et Sarkozy stagne, ne parvenant pas à rattraper sa chute de mars dans l’opinion … pourtant, c’est bien lui la « STAR » des réseaux sociaux sur les mesures effectuées par notre partenaire Dentsu-Consulting.
3) Au second tour, Juppé écraserait aujourd’hui tous ses concurrents : il gagnerait 63% vs 37% face à Sarkozy ; 66% vs 34% face à Le Maire et 72% vs 28% face à Fillon