Parce que Titeuf est, depuis sa création en 1992, l’un des personnages de bande dessinée les plus populaires et parce que Zep ne cesse de nous surprendre, la sortie de ce quatorzième tome est vécu comme l’événement éditorial de cette rentrée 2015.
Le blondinet à la houppe blonde que l’on a découvert en couche-culotte va basculer dans l’âge ingrat…et lui qui, jusqu’à maintenant, ne prenait que des baffes avec les filles, doit faire son choix entre deux histoires d’amour : Nadia, son amoureuse historique, ”belle comme un nougat”, ou Ramatou. A moins qu’au lieu de choisir il garde les deux…à mi-temps comme fait le papa de François avec ses 2 emplois ? Mais jouer sur les deux tableaux risque fort de lui faire tout perdre au final, alors pour les reconquérir il faudra grandir et devenir ado… ”L’adolescence est fascinante et effrayante, vue de son âge. On s’y comporte de manière incompréhensible, nos corps subissent d’étranges mutations, la voix, la taille, les poils, les boutons… Pour Titeuf, l’exemple le plus parlant est celui de Hulk : ça n’a rien de rassurant”, explique Zep, Philippe Chappuis de son vrai nom.
Sans nouvelle depuis trois ans, Titeuf est donc de retour dans une histoire longue faite d’une succession de situations toutes plus vraies que nature quant aux questions que chacun se pose au moment de quitter l’enfance et dans laquelle Zep exprime son talent et son art unique du renouvellement. Pour le bonheur de tous, les aventures du héros ne sont pas prêtes de s’arrêter quand on écoute son créateur : “J’imagine que je vais faire Titeuf toute ma vie. Je me vois bien, à 80 ans, dessiner un album de Titeuf. Sauf que je n’envisage pas, à 80 ans, de raconter des histoires de cours d’école“, assure Zep.
La passion de Zep pour les histoires remonte au temps de l’école où il pouvait “raconter des histoires en inventant des personnages et ça passionnait mes camarades de classe. Je me suis aperçu que j’avais un talent pour ça et que cela me permettait d’avoir une place dans la classe, dans l’école, dans la société. Raconter des histoires liées spécifiquement à l’enfance, cela est “venu plus tard » raconte l’auteur.
Vers 24 ans, Zep, déjà dessinateur, emménage dans un atelier situé près d’une école. “Pendant les récrés je me mettais à la fenêtre et un jour, soudainement, j’ai retrouvé mon enfance. Je me suis souvenu de tout très vite ; Titeuf, au départ, ce sont des prises de notes dans un carnet, comme un journal d’enfance. Ce n’était pas destiné à être publié“, assure le dessinateur. Finalement, il envisage de faire un album tiré de ce carnet mais n’imagine pas qu’il y aura une suite. “Et voilà, 23 ans après, je continue à faire Titeuf“, admet-il.
Ce dernier opus truffé d’angoisses, de boutons d’acné et de premiers poils, devrait séduire parents et enfants par sa grosse dose d’humour qui permet de rire de la réalité grandement exagérée. Et puis, comme le souligne Zep à juste titre : “Titeuf était à la porte de l’adolescence depuis 23 ans, c’est normal qu’il souhaite passer de l’autre côté “.
Glénat a d’ores et déjà prévu un tirage de 500 000 exemplaires. Traduits en 25 langues, les 13 précédents volumes se sont, eux, écoulés à plus de 20 millions d’exemplaires ! Mais Zep, ce n’est pas que Titeuf. Il tient un blog illustré, “What a wonderful world“, qui sortira en album chez Delcourt cet automne. Le dessinateur du “Guide du zizi sexuel” a également signé le scénario d’un album érotique, “Esmera“, dessiné par Vince, qui paraîtra en novembre chez Glénat. Pour le moment, place à Titeuf, il vient de se faire arracher sa mèche…C’est pô facile d’être un sex-symbol… !
Photo : Glénat
