Peintre au talent universellement reconnu, Léonard de Vinci était aussi un ingénieur, un scientifique, un scénographe, un musicien ainsi qu’un homme de cour accompli. Considéré comme l’archétype de l’Homme de la Renaissance, sa curiosité insatiable rivalisait avec sa force de création.
L’exposition de la Cité des sciences et de l’industrie est réalisée en collaboration avec le Museo nationale della scienza e della tecnologica Leonardo da Vinci de Milan et le Deutsches Museum de Munich. Elle invite, au fil d’un parcours présentant une quarantaine de ses machines à découvrir la pensée de cet homme dont le génie résidait surtout dans une méthode de travail d’une immense originalité. Exceptionnellement mises à disposition par le Museo nazionale della scienza e della tecnologica Leonardo da Vinci de Milan, ces machines dont l’arbalète géante d’une longueur de 2,50m, la barque volante, le chariot automobile mais aussi la tenue de plongée illustrent parfaitement le foisonnement des recherches de Léonard de Vinci. D’une très grande qualité, elles ont été réalisées en Italie dans les années 50, à partir de manuscrits de Léonard de Vinci. Composée d’imposantes structures cylindriques qui servent de support à d’immenses voiles de textiles imprimées d’extraits de l’oeuvre graphique de Léonard de Vinci, la scénographie magistrale participe à la révélation progressive de ce génie de la Renaissance aux multiples talents. L’exposition met l’accent sur le rôle fondamental de l’observation, particulièrement celle de la nature et du vivant dans la démarche de Léonard de Vinci. Ce sont les manuscrits, où il a consigné méthodiquement ses notes et projets, au moyen de son écriture en miroir* mais avant tout dessiné le fruit de ses observations, qui témoignent le mieux de l’originalité de sa méthode de travail et du champ immense de sa curiosité. Pour illustrer ce propos, l’exposition se fait à certains moments l’interprète de la pensée de Léonard de Vinci, tandis qu’à d’autres, elle insiste sur le caractère parfois singulier de son travail, en présentant en vis-à-vis des réalisations contemporaines issues des mêmes démarches de recherches bio-inspirées. L’occasion de pointer du doigt la pertinence et la fécondité du décloisonnement des disciplines qui a fait l’apanage de la Renaissance et dont la recherche contemporaine recommence à mesurer l’intérêt. L’exposition bénéficie de l’appui d’un comité scientifique mais aussi du commissariat de Claudio Giorgione, du Museo della scienza e della tecnologia Leonardo da Vinci de Milan, éminent expert de l’oeuvre de Léonard de Vinci.
*Léonard de Vinci écrivait à l’envers et la lecture de ses manuscrits s’effectue en utilisant un miroir.
La visite débute par deux questions fondamentales dans la compréhension du travail de Léonard de Vinci : les machines présentées sont-elles ou non des inventions ? En est-il le concepteur ? Un prétexte pour le visiteur à une première mise en contexte de Léonard de Vinci et de son oeuvre au sein de son époque. L’occasion de découvrir que son génie tient bien sûr à son talent de dessinateur indissociable de ses capacités d’observation et de son immense ouverture d’esprit, mais qu’il s’inscrit aussi dans une tradition historique et se nourrit des interactions avec ses contemporains. L’exploration des différentes facettes de Léonard de Vinci se poursuit par l’observation (films, dispositifs multimédia interactifs…), le jeu (manipulations) mais aussi au fil d’un itinéraire de visite adapté aux familles qui lui aussi s’appuie sur les six thématiques du parcours de l’exposition :
– Transformer le mouvement, où l’on suit pas à pas son apprentissage de l’observation et du dessin dans l’atelier de son maître florentin, Andrea del Verrocchio.
– Préparer la guerre donne ensuite à découvrir ses activités d’ingénieur militaire au service du duc de Milan, Ludovic Sforza auprès de qui Laurent de Médicis l’a envoyé.
– S’inspirer du vivant crée un lien, au travers des époques, entre la démarche d’observation de la nature de Léonard et celles de scientifiques et ingénieurs d’aujourd’hui, dont quelques réalisations sont présentées comme des contrepoints contemporains aux projets de Vinci.
– Plus loin, Imaginer le vol permet de comprendre à quel point l’observation minutieuse des oiseaux, des chauve-souris, de leur morphologie et tout particulièrement de la compréhension de leurs mouvements a constamment nourri et inspiré son travail et son intérêt jamais démenti pour le vol artificiel.
– Améliorer la fabrication est ensuite l’occasion de découvrir la part la plus méconnue de son travail pendant laquelle il a exercé son talent à imaginer des procédés mécaniques permettant l’automatisation des métiers à tisser ou des machines à tordre les cordes.
– Enfin, Unifier le savoir révèle son extraordinaire talent à tirer le meilleur parti de toutes les facettes de sa personnalité, mais aussi des connaissances qu’il a accumulées, pour devenir cet artiste humaniste imprégné de la pensée de son temps, dont l’histoire a retrouvé la trace.
La méthode de Léonard de Vinci est d’une acuité fondamentale. Pour mieux innover aujourd’hui, il faudrait parvenir à cultiver la curiosité transversale qui était la sienne. Eric Lapie, commissaire de l’exposition Léonard de Vinci, projets, dessins, machines.
- Exposition du 23 octobre 2012 au 18 août 2013
Cité des sciences et de l’industrie 30, avenue Corentin-Cariou – 75019 Paris Porte de la Villette – www.cite-sciences.fr
Horaires Ouvert tous les jours, sauf le lundi, de 10h à 18h, et jusqu’à 19h le dimanche. Nocturnes jusqu’à 21h Pendant les vacances de Toussaint : du lundi 29 octobre au vendredi 9 novembre 2012. Pendant les vacances de Noël : du mercredi 26 décembre au samedi 29 décembre 2012 et du mercredi 2 janvier au samedi 5 janvier 2012.
Leonard de Vinci à la Cité des sciences & de l’industrie