L’Enfant et les Sortilèges, un “Voyage” imaginaire des Musiques à Ouïr, au coeur de l’enfance et de la nature autour de l’oeuvre de Maurice Ravel et de Colette.
Fantaisie lyrique en deux parties composée par Maurice Ravel entre 1919 et 1925, l’Enfant et les Sortilèges doit son livret à Colette dont l’écrit était initialement intitulé « Ballet pour ma fille ». Ravel et Colette s’étaient rencontrés une première fois en 1900, dans le salon musical de Marguerite de Saint-Marceaux, fréquenté également par Claude Debussy et Gabriel Fauré. Ce premier contact avait été des plus distants…Ravel avait été intimidé et Colette lui avait reproché « un air distant et un ton sec». Les deux artistes ne se rencontrèrent que quinze ans plus tard lorsque Colette fut sollicitée par Jacques Rouché, directeur de l’Opéra de Paris, pour écrire un livret de ballet-féerie. L’écrivaine rédigea alors en une semaine un court poème en prose qu’elle intitula Ballet pour ma fille.
Colette fut ravie que Ravel en accepta le livret car elle éprouvait pour sa musique un « attachement auquel le léger malaise de la surprise, l’attrait sensuel et malicieux d’un art neuf ajoutaient des charmes ». Mais Ravel partit peu après à Verdun, sur le front. La mort de sa mère l’année suivante le fit sombrer dans un profond chagrin au cœur duquel il composa le Tombeau de Couperin, puis se mura dans l’isolement pour ne sortir de son silence qu’en 1919. Il se mit alors au travail et acheva cette fantaisie lyrique. L’œuvre est écrite pour un orchestre normal auquel on a ajouté une flûte à coulisse, des crotales, un fouet, une crécelle, une râpe à fromage, des wood-blocks, un éoliphone (imitation du vent), et un luthéal.
L’Enfant et les Sortilèges se passe à la campagne dans une vieille maison. Un petit garçon de sept ans se fait disputer par sa mère car il ne fait pas ses devoirs. Alors qu’elle le puni, il rentre dans une colère noire : il jette la tasse chinoise et la théière, martyrise l’écureuil dans sa cage, tire la queue du chat, attise la braise avec un tisonnier, renverse la bouilloire, déchire son livre, arrache le papier peint, démolit la vieille horloge… « Je suis libre, libre, méchant et libre !… »
Épuisé, il se laisse tomber dans le vieux fauteuil… A ce moment là, le vieux fauteuil recule…C’est ainsi que débute le jeu fantastique. Objets et animaux s’animent, parlent, crient vengeance et menacent l’enfant pétrifié qui appelle sa maman au secours ! Or, toutes les créatures se jettent sur lui pour le punir. Mais avant de s’évanouir, il soigne un petit écureuil blessé dans le tumulte. Ce geste entrainera les créatures à lui pardonner. L’œuvre se termine par les deux syllabes chantées par l’enfant : « maman ».
L’Enfant et les Sortilèges a été l’occasion pour Ravel de faire preuve de son génie artistique et orchestral en organisant tout une succession de tableaux indépendants mêlant une multitude de genres musicaux, du jazz au foxtrot en passant par un ragtime, une polka, un duo miaulé, une valse et, en conclusion, un choral sacré. La mise en scène que nous propose Jeanne Debost, secondée pour la conception artistique par Denis Charolles, a pour résultat une orchestration des plus originales à la mode d’aujourd’hui mais tout en respectant la partition chantée. Les univers sonores des instruments et des deux chanteuses lyriques se conjuguent pour donner une instrumentation d’une grande richesse. Plus proche des actuelles comédies musicales que d’un opéra, L’Enfant et les Sortilèges est une œuvre sans équivalent dont le succès, aussi bien auprès des enfants que des adultes ne s’est jamais démenti avec le temps.
Version Jeune public – à partir de 6 ans
L’Enfant et les Sortilèges : Un voyage musical et imaginaire au cœur de l’enfance et la nature.
Le mercredi 15 Février 2017 à 15h
Centre FGO Barbara
1 rue Fleury 75018 Paris
http://www.fgo-barbara.fr/programmation/agenda/lenfant-les-sortileges-467
Plein tarif 8,00 €
Tarif réduit 6,00 €