Le ruissellement s’est toujours fait vers le haut !

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Ruissellement : Théorie du ruissellement
Ruissellement : Théorie du ruissellement

Je ne crois pas au ruissellement. […] Je crois à la cordée, il y a des hommes et des femmes qui réussissent parce qu’ils ont des talents, je veux qu’on les célèbre (…) si l’on commence à jeter des cailloux sur les premiers de cordée c’est toute le cordée qui dégringole.” Emmanuel Macron, sur TF1 en octobre 2017

Le ruissellement s’est toujours fait vers le haut, jamais vers le bas. La théorie du ruissellement est à classer dans les farces et attrapes, dans les contes pour adultes. La notion de captation serait plus adéquate. La captation du profit et du pouvoir.

“La théorie du ruissellement (en anglais, trickle down theory) est une théorie politique sur l’économie considérée à tort comme libérale, selon laquelle, sauf destruction ou thésaurisation (accumulation de monnaie), les revenus des individus les plus riches sont in fine réinjectés dans l’économie, soit par le biais de leur consommation, soit par celui de l’investissement (notamment via l’épargne), contribuant ainsi, directement ou indirectement, à l’activité économique générale et à l’emploi dans le reste de la société. Cette théorie est notamment avancée pour défendre l’idée que les réductions d’impôt y compris pour les hauts revenus ont un effet bénéfique pour l’économie globale. L’image utilisée est celle des cours d’eau qui ne s’accumulent pas au sommet d’une montagne mais ruissellent vers la base.” Source Wikipédia

Le fonds monétaire international (FMI) a contesté en 2015 la théorie libérale du « ruissellement » selon laquelle l’enrichissement des plus riches bénéficierait à la croissance. Des économistes du FMI contestent cette approche. Dans une étude sur les causes et les conséquences des inégalités, ils établissent au contraire que, plus la fortune des riches s’accroît, moins forte est la croissance. D’après l’OCDE, les inégalités réduisent la croissance. “Les inégalités de revenu ont tendance à peser sur la croissance du PIB, sous l’effet de la distance toujours plus grande entre les 40 % les moins riches et le reste de la société. La question de savoir comment inverser cette tendance et promouvoir des opportunités pour tous“. L’Organisation de coopération et de développement économiques indique aussi, que la France a été le troisième de ses 34 pays membres pour l’augmentation des inégalités entre 2007 et 2011, sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Donner aux plus aisés en affirmant que les plus pauvres en profiteront à terme ? Cet effet de “ruissellement” est un mythe, déclarait en octobre 2018 dans Télérama le professeur Arnaud Parienty. 1 % de la population mondiale détient la moitié de la richesse. Près de la moitié de celle-ci, soit 110 000 milliards de dollars (97 441 milliards d’euros), est detenue par 1 % de la population. En juin 2018 l’OCDE écrit dans un rapport  intulé  L’ascenseur social est-il en panne ? Comment promouvoir la mobilité sociale: Les résultats confirment les tendances inquiétantes observées dans toutes les autres dimensions des inégalités. Les enfants nés en bas de la distribution des revenus ont peu de chances de s’élever et d’améliorer leur statut professionnel par rapport à leurs parents et aux générations qui précèdent. À l’autre extrémité, il existe aussi un “plafond adhérent”, parce que l’inégalité implique aussi que ceux qui sont en haut de l’échelle y restent pour longtemps. Dans un « pays-type » de l’OCDE, il faudrait en moyenne cinq générations pour que les enfants de familles pauvres puissent atteindre le niveau du revenu moyen dans leur pays. Des mesures s’imposent pour s’attaquer aux blocages de l’ascenseur social. Les économistes disent aussi que “la redistribution par l’intermédiaire des impôts et des prestations est le moyen le plus direct de corriger les inégalités“.

“Le pari est que cet argent sera dirigé vers des placements productifs, donc vers les entreprises, et non sur des comptes épargne qui rapportent très peu”, selon l’entourage du ministre de l’Economie, Bruno Le Maire

En octobre 2017, Bruno Le Maire déclarait en effet qu’il ne croyait pas un instant à cette théorie : « Le choix que nous faisons, c’est de réinjecter plus de capital dans l’économie française. » C’est-à-dire… précisément ce que prône la théorie du ruissellement, baisser les impôts des plus riches pour favoriser l’investissement, donc la croissance. Emmanuel Macron,  sur TF1, affirmait à la même époque : « Pour que notre société aille mieux, il faut des gens qui réussissent ! […] Je ne crois pas au ruissellement, mais je crois à la cordée. » Le président de la République remplaçait ainsi une image par une autre, celle du ruissellement par celle des premiers de cordée. Pourquoi alors ceux qui prônent ces politiques se défendent-ils de croire à la théorie du ruissellement ? Telle semble bien et quoi qu’il en soit, la logique des mesures adoptées depuis 2017 par le gouvernement Macron.

Arnaud Parienty dans son livre, “Le mythe de la théorie du ruissellement” n’observe “aucun mécanisme automatique de déversement des revenus supplémentaires vers les plus défavorisés“. L’auteur se livre à une analyse précise de ce préjugé du “ruissellement”, qui n’a de théorie que le nom, aucune publication scientifique ne venant l’étayer. Il note notamment que Apple fait des profits extraordinaires mais les utilise principalement à racheter ses propres actions dans le but d’accroître la valeur pour l’actionnaire. En 2017, les GAFA détenaient, 450 milliards de liquidités soit un quart du PIB de la France.

La France qui est aussi devenue la championne du monde en matière de distribution de dividendes aux actionnaires, affirme un rapport de l’ONG Oxfam publié en mai de cette année. Bien que certains observateurs est toutefois critiquée la méthodologie, selon ce document intitulé “CAC 40: des profits sans partage”, réalisé avec le Bureau d’analyse sociétale pour une information citoyenne (Basic), “la France est le pays au monde où les entreprises cotées en Bourse reversent la plus grande part de leurs bénéfices en dividendes aux actionnaires”.

Les groupes du CAC 40 ont ainsi redistribué à leurs actionnaires les deux tiers de leurs bénéfices entre 2009 – année de la crise financière mondiale – et 2016, soit deux fois plus que dans les années 2000, selon la même source. Cela a conduit ces entreprises à ne laisser “que 27,3% au réinvestissement et 5,3% aux salariés”, ont calculé les ONG, dénonçant des choix économiques qui nourrissent une “véritable spirale des inégalités”.

Comme le dirait Arlette Laguiller “Travailleurs, travailleuses, on vous spolie, on vous ment, luttez avec moi contre ceux qui vous oppriment“. Les Gilets Jaunes ont, quoi qu’il arrive, montré les dérives de ces politiques néfastes, qui depuis des dizaines d’années ruinent la vie de millions de citoyens en France mais aussi dans le monde entier.

Aujourd’hui, je rêve de créer le parti des Bougies, pour ne plus avoir à tenir la chandelle. Qu’en pensez-vous ?

Photo : https://www.sinemensuel.com/dessin/ruissellement/

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https://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20141209trib956df4955/les-inegalites-reduisent-la-croissance-affirme-l-ocde.html
https://www.telerama.fr/idees/theorie-du-ruissellement-on-ne-prete-quaux-riches,n5866135.php
https://www.liberation.fr/france/2017/10/04/enrichir-les-riches-la-theorie-du-ruissellement-n-existe-pas-mais-inspire-des-politiques-inefficaces_1600833
https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/la-fable-du-ruissellement-economique_2034681.html
https://www.lemonde.fr/economie/article/2015/06/15/les-inegalites-de-revenus-nuisent-a-la-croissance_4654546_3234.html
https://www.challenges.fr/economie/la-france-championne-du-monde-de-distribution-de-dividendes-selon-oxfam_587038