Plus importante manifestation consacrée à la caricature, au dessin de presse et à l’humour en Europe où près de 200 dessinateurs sont exposés, le salon de Saint-Just-le-Martel a, pour sa 34ème édition, remis le Grand Prix de l’humour vache à la dessinatrice Corinne Rey dite Coco qui avait été prise en otage au siège de Charlie Hebdo par les frères kouachi, lesquels avaient assassiné 12 personnes dont une partie des membres de la rédaction, les dessinateurs caricaturistes Cabu, Tignous, Wolinsky, Charb, Honoré.
Déjà primée en 2010, Coco a donc reçu une magnifique vache de race limousine, ou sa valeur marchande, un peu plus d’un millier d’euros, dont elle a fait don aux bénévoles du Salon pour organiser une fête, a indiqué Gérard Vandenbroucke le fondateur-président du Salon et président de la région Limousin.
Avec ce prix, “il nous est apparu naturel de marquer que le combat pour l’impertinence continue, et que Coco en est un magnifique symbole. Les relais se passent, la vie continue, les dessinateurs font leur boulot, et l’humour est toujours là.” A-t-il ajouté. Collaboratrice à de nombreux journaux tel Charlie Hebdo, Psikopat, Les Inrockuptibles et l’Humanité, Corinne Rey a souligné le “symbole fort” du prix, et “l’importance de toujours rappeler, que ce soit neuf mois après ‘Charlie’, dans un an, dans deux ans, quinze ans, que nous dessinateurs de presse faisons quelque chose d’à la fois très simple et très important : ouvrir des débats”.
La petite commune de Saint-Just-le-Martel, près de Limoges, est le site d’un Centre international de la caricature, du dessin de presse et d’humour, et organise chaque année un salon réunissant dessinateurs, caricaturistes autour d’expositions, rencontres, débats. Tignous, assassiné en janvier, y avait été primé à deux reprises. La “famille” Charlie avait été invitée cette année, avec Corinne Rey, la veuve de Georges Wolinski, qui a fait don du bureau de travail de son mari, la veuve de Tignous, la fille d’Honoré.
Le salon 2015 a vu sa fréquentation très largement augmentée par rapport à l’année dernière avec plusieurs milliers de visiteurs en plus, a assuré Gérard Vandenboucke. “Cela nous ravit, surtout la présence de nombreux scolaires, alors que l’on pouvait craindre une forme d’appréhension autour d’eux, de la part d’enseignants. Mais on se dit aussi que cette affluence est en réaction (de soutien) après des événements qu’on aurait voulu ne jamais connaître…”
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