Première sanction contre Cyril Hanouna ! Le CSA a annoncé hier mercredi 7 juin priver de publicité pour trois semaines “Touche pas à mon poste“.
Le CSA a pris hier des sanctions à l’encontre de la chaîne C8, enfin pourrait-on dire ! Le gendarme a ainsi décidé de suspendre pour trois semaines en juin la publicité dans l’émission «TPMP», la cash machine de C8, ainsi que 15 minutes avant et 15 minutes après sa diffusion. Selon plusieurs médias, la mesure coûterait à la chaîne entre 1,5 million et 2 millions d’euros. C8 peut encore faire appel auprès du Conseil d’Etat. Mais pour l’heure cette dernière n’a pas réagi. L’arrêt de la publicité autour et lors de la diffusion de TPMP doit prendre effet lundi 12 juin. «Cette sanction s’applique aux émissions en direct comme à leurs rediffusions», a précisé le régulateur dans son communiqué. Ces mesures font en tout cas suite aux deux procédures de sanction lancées il y a plus de six mois par le CSA. La première pour «atteinte à la dignité de la personne humaine». La seconde pour «atteinte à l’image de la femme». En novembre et décembre derniers, les téléspectateurs s’étaient en effet émus après la diffusion de deux séquences de «TPMP». Dans l’une, Cyril Hanouna faisait endosser la responsabilité d’un crime à l’un de ses chroniqueurs. Dans l’autre, il incitait cette fois l’une de ses chroniqueuses à toucher son sexe, alors qu’elle avait les yeux fermés. Les dirigeants de Canal + ont cru bon de fait valoir que «TPMP» était une émission de divertissement fondée sur l’humour potache et rappelé le principe de la liberté d’expression ? Le 31 mai, Cyril Hanouna et les dirigeants de C8 ont été reçus par la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa. Celle-ci a rappelé à l’animateur sa responsabilité en tant que leader d’opinion, particulièrement auprès des jeunes. Une procédure de sanction est toujours en cours pour son canular aux relents homophobes diffusé en mai, qui a déclenché une avalanche de réactions et pour laquelle l’animateur habitué des polémiques s’est excusé.
Le communiqué du CSA :
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a prononcé hier à l’encontre de C8 deux sanctions, concernant des séquences diffusées dans l’émission « Touche pas à mon poste », lui interdisant de diffuser des séquences publicitaires pendant cette émission, ainsi que 15 minutes avant et 15 minutes après sa diffusion. Cette sanction s’applique aux émissions en direct comme à leurs rediffusions pour une durée totale de trois semaines au cours du mois de juin.
La première sanction concerne une séquence présentée le 3 novembre 2016 durant laquelle ont été diffusées des images tournées en caméra cachée montrant l’un des chroniqueurs victime d’un simulacre organisé par l’animateur-producteur de l’émission. Durant cette scène, le chroniqueur présenté comme témoin d’une agression mortelle commise par l’animateur, est sommé de s’accuser du crime et apparaît n’être informé de la manipulation que le lendemain, ce qui l’a placé dans une situation de détresse et de vulnérabilité manifeste pendant toute la durée de l’émission. Le CSA a estimé qu’en diffusant cette séquence la société C8 a gravement méconnu son obligation de faire preuve de retenue dans la diffusion d’images susceptibles d’humilier les personnes. En conséquence, une première sanction d’une semaine d’interdiction de diffusion des séquences publicitaires lui a été infligée.
La seconde sanction a été prononcée en raison d’une séquence diffusée le 7 décembre 2016 durant laquelle l’animateur de l’émission a conduit une chroniqueuse, qui avait les yeux fermés, à poser sa main sur son sexe. Le CSA a considéré que cette scène méconnaissait les dispositions de la loi du 30 septembre 1986 qui lui donnent la responsabilité de lutter contre les stéréotypes, les préjugés sexistes, les images dégradantes et les violences faites aux femmes, en particulier dans les émissions ayant un impact important sur le jeune public. En conséquence, une sanction de deux semaines d’interdiction de diffusion des séquences publicitaires a été infligée à la chaîne C8.
Le CSA, qui a multiplié en vain les avertissements à l’égard de l’émission Touche pas à mon poste, appelle la société C8 à mettre en oeuvre désormais et sans délai tous les moyens garantissant le respect des règles fixées par la loi et par les stipulations de sa convention, qui sont la contrepartie de l’utilisation de la fréquence publique qui lui été attribuée gratuitement.
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Photo : L’équipe de «TPMP» au grand complet pour la saison 2016-2017 — Cyrille GEORGE JERUSALMI/C8