Du 30 novembre au 11 décembre 2015 se tiendra la 21ème conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, la COP-21, dont l’objectif est de maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2°C.
La responsabilité de la France est double : En tant que pays hôte, elle va devoir accueillir les participants dans les meilleures conditions de travail, de transports, d’hébergement et elle va par ailleurs occuper la présidence de la conférence, et aura à faciliter les débats entre pays en assurant un fonctionnement transparent et inclusif du processus de négociation.
L’enjeu est de taille : il faut aboutir, enfin et pour la première fois, à un accord universel et contraignant permettant de lutter efficacement contre le dérèglement climatique et d’accélérer la transition vers des sociétés et des économies résilientes et sobres en carbone.
Cette conférence a revêtu un caractère inattendu et solennel suite à la parution de l’ encyclique sur l’environnement écrite et publiée par le pape François dans laquelle il dénonce l’activité humaine comme principale responsable du réchauffement climatique et qui provoque une destruction “inédite” des écosystèmes.
“La plus grande partie du réchauffement global des dernières décennies est due à la grande concentration de gaz à effet de serre émis surtout à cause de l’activité humaine”, écrit Jorge Bergoglio
Dans ce texte de près de 200 pages, estimant qu’il s’agit de “l’un des principaux défis actuels pour l’humanité“. L’encyclique mentionne aussi que la “soumission” du politique à la finance et à la technologie a abouti à l’échec des précédents sommets internationaux sur le climat, dénonçant un système au service des puissances d’argent au détriment des plus pauvres, pays ou individus.
La première conférence qui avait élevé la question de l’environnement au rang de problème international d’importance capitale avait eu lieu à Stockholm en 1972, marquant l’entrée de l’environnement dans les priorités de nombreux pays.
S’en était suivie la création de groupe et d’agence tel le GIEC et l’ADEME, pour évaluer l’influence de l’homme dans le changement climatique, mais aussi d’en mesurer les risques et de proposer des stratégies d’adaptation et d’atténuation, et pour mettre en œuvre des politiques publiques pour ce qui concerne le développement durable, l’énergie, ou encore l’environnement.
Les conférences se sont ensuite succédées ; celle de Rio en 1992 pour débattre de l’avenir de la planète, puis le Protocole de Kyoto en 1997 qui mettait en place des objectifs contraignants et des délais visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans la plupart des pays, mais qui n’est entrée en vigueur qu’en 2005. Les accords de Bonn et de Marrakech de 2001 relatif aux obligations des pays développés d’aider les pays en voie de développement.
Puis ce fut l’accord de Copenhague en 2009 sur la façon de traiter le changement climatique (réduction des émissions de gaz à effet de serre, limitation du réchauffement climatique à 2°C, financement de 30 milliards de dollars sur 2010-2012), ceux de Durban en 2011 qui visaient l’adoption d’un accord universel en 2015.
Fut alors lancé un processus de travail ayant pour objectif de définir un nouveau protocole ayant force de loi dont l’adoption en 2015 devrait permettre la mise en œuvre dès 2020, la COP 20 de Lima en 2014 préparant le sommet de Paris de cette fin d’année et mettant encore davantage au premier plan la nécessité d’efforts supplémentaires pour parvenir aux objectifs de maintien du réchauffement climatique sous la barre des 2°C d’ici à 2100.
L’objectif de la COP-21 est, selon son porte-parole :
“Aboutir, pour la première fois, à un accord universel et contraignant permettant de lutter efficacement contre le dérèglement climatique et d’accélérer la transition vers des sociétés et des économies résiliantes et sobres en carbone”
Afin de préparer cet accord, chaque pays a du préparer et publier sa contribution qui présente un plan de travail concret à même de permettre à l’État concerné de faire sa part au sein de l’effort universel.
Chaque Etat est censé augmenter l’ambition de son engagement tout en prenant en compte ses spécificités et contraintes nationales ; sa contribution doit aller dans le sens d’une réduction de ses émissions de gaz à effet de serre en prévoyant de faire évoluer l’économie nationale, et d’adapter les conditions de vie des personnes aux changements climatiques effectifs ou anticipés.
Les États participants à la COP 21 présentent donc des contributions très variées dont voici un échantillonnage des plus révélateurs
En février 2015, la Suisse a présenté sa contribution officielle en premier. Elle a annoncé vouloir réduire de 50% ses émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2030, par une réduction de 30% des émissions sur son territoire national et de 20% grâce à des projets de compensation à l’étranger. Le mois suivant, les 28 Etats de l’Union Européenne, responsables à eux seuls de près de 10% des émissions de gaz à effet de serre sur la planète se sont engagés à réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990. L’objectif à long terme reste une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 80 à 95% d’ici 2050.
Jusqu’en juin, de nombreux pays ont continué à faire parvenir leurs contributions, celles-ci étant toujours au stade d’ intentions, et non d’engagements.
Chefs d’Etat, chefs spirituels, personnalités, représentants de chaque pays signataire de la CCNUCC de 1992, c’est-à-dire 195 États parties, ainsi que l’Union européenne, qui est elle-même partie en plus de ses États membres, des représentants de l’ensemble des acteurs non-étatiques de la société à savoir les organisations gouvernementales et non gouvernementales, collectivités territoriales, ONG, syndicats, entreprises, scientifiques, jeunes participeront également à ces conférences, soit entre 20 000 et 25 000 personnes et plus de 40 000 personnes si l’on compte les visiteurs, sont attendus à la COP-21.
De nombreux salons, conférences, expositions, débats, rassemblements sont attendus en amont et en marge de l’événement, notamment la plus grande consultation citoyenne jamais organisée sur le climat et l’énergie qui réunira les résultats de 104 débats qui se sont tenus dans 83 pays.
Mais une chose est certaine, c’est qu’au final, aucune personnalité, aucun discours, à l’ONU, à Paris ou ailleurs, n’aura de valeur et d’impact sans une prise de conscience individuelle et mondiale.
Agissons tous ensemble de façon éthique et responsable.