“En 2014, j’ai passé un mois en Inde pour suivre une formation de Yoga et devenir professeur. Ce voyage a profondément changé ma vie. J’ai vécu ce choc culturel si souvent raconté par les voyageurs, cette expérience gravée à vie dans leurs esprits.” Laura Arend
La chorégraphe Laura Arend a une double actualité en janvier prochain avec deux pièces chorégraphiques, une belle occasion pour nous de mettre la lumière son travail chorégraphique. Depuis son plus jeune âge Laura Arend se passionne pour la danse. En 2006, elle a 15 ans et gagne la médaille d’or du concours international de Caen sous la présidence de Patrick Dupont. Quelques mois plus tard elle intègre le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon (CNSMDL) puis le Jeune Ballet. Le 7 janvier, elle dansera IRMA inspiré de l’iconique parfum N°5 de Chanel – au Théâtre Douze dans le cadre des Rencontres chorégraphiques du Mouvement contemporain. Ce solo sera intégré dans une création plus vaste: FIVE jouée au Festival Off d’ Avignon en juillet prochain. Un parfum iconique peut façonner une vie, et pour Laura il s’agit du N°5. Une senteur qui se transmet de génération en génération. L’incarnation de la Parisienne et de la femme forte à l’image de Gabrielle Chanel. Ce solo est intitulé Irma. Prénom de l’arrière grand-mère de Laura qui était une fervente admiratrice de la créatrice qui révolutionna l’idée de la femme. Ce solo parle de la femme, du temps qui passe et qui peut se lire sur nos visages mais qui ne touche pas nos âmes en fleurs.Le solo sera présenté au Festival 1,2,3 Soli à Lyon en mars 2017. Immergée dans ses recherches pour la création 2017 de la compagnie, Laura se jette à corps perdu dans un océan de senteurs à travers un solo placé sous le signe de la féminité, celle contenue dans le flacon de Chanel 5.
Le projet Five :
Proposer à 5 interprètes Israéliens d’explorer la symbolique du chiffre 5, voilà le pari que propose Laura Arend pour marquer ses 5 dernières années vécues entre la France et l’Israël. A l’image de l’écrivain et génie Daniel Tammet, qui souffre d’autisme et lit le monde à travers les chiffres, Laura veut plonger ses danseurs et le public dans l’univers passionnant et surprenant du chiffre 5. Regarder le monde à travers les évocations et les symboles de ce chiffre dans la culture israélienne mais aussi dans ses résonances avec le monde. Pour ce projet in-situ, Laura a la chance de travailler avec cinq danseurs issus de la Batsheva Dance Company,Vertigo ou encore KCDC.
IRMA – Laura Arend Laboration Art Company le samedi 7 janvier 2017 – 20h30 – Théâtre Douze – 6, avenue Maurice Ravel 75012 Paris
YAMA
Un peu plus tard dans le mois, le 20 janvier au Théâtre Ménilmontant, la chorégraphe, issue de la Kibbutz Contemporary Dance, dévoilera YAMA, sa nouvelle création. Né de sa découverte du yoga en Inde, YAMA mêle danse contemporaine dans la veine d’Oha Naharin et expérience yogi. La chorégraphe porte les 5 YAMAS (extraits des Yogas Sutras de Patanjali) à la scène : la non-violence, la sincérité, l’honnêteté, la modération dans les désirs, et le contentement. Comment résonnent ces enseignements dans les corps occidentaux aujourd’hui ? Entre curiosité, assimilation et rejet, le corps absorbe et exprime les contradictions, les paradoxes et les aspirations d’une culture du vivre-ensemble . Cette pièce s’inspire de la philosophie bouddhiste qui entoure la pratique du Yoga et du voyage de la chorégraphe Laura Arend au coeur de l’Inde. YAMA est un terme sanskrit. Il signifie contrôle de soi, austérité, refrènement, devoir moral. C’est aussi la première étape du yoga intégral. Pour les yogis ces racines nous guident vers l’essentiel, elles nous ouvrent les portes d’une autre réalité, une nouvelle liberté et l’approche du bonheur.
Par opposition à cette pensée, cette pièce s’ouvre sur un univers sombre, reflet des travers de notre quotidien, de la perte de l’essentiel. Elle explore notre réalité comme un miroir de notre société, de nos modes de vie. Notre égocentrisme particulièrement doué pour nous faire souffrir nous et autrui. Notre incapacité à ne pas juger et à faire abstraction du regard des autres. Notre besoin de possession qui nous amène à rêver toute notre vie de ce que l’on ne pourra pas acquérir, et ce malgré l’amertume que cela provoque. Cette pièce se construit comme un véritable voyage, une exploration toujours plus poussée vers l’affranchissement personnel. La danse est ici une formidable réponse, un vecteur extraordinaire de liberté, d’épanouissement, de thérapie et tout simplement de bonheur.
“Selon la philosophie bouddhiste, il faudrait apprendre à renoncer à ce que nous considérons comme des douceurs de l’existence, sans que notre bonheur en soit pour autant affecté, parce que le vrai bonheur n’est pas là. Personnellement touchée par cette philosophie et fervente pratiquante de Yoga, j’ai voulu amener mes 6 interprètes à explorer toutes ces barrières morales que nous nous imposons quotidiennement, qui nous empêchent de vivre le moment présent pleinement et d’accéder au vrai bonheur.” Laura Arend
YAMA – Laura Arend Laboration Art Company le vendredi janvier 2017 – 20h30 – Théâtre Ménilmontant – 15 Rue du Retrait, 75020 Paris
LES DANSEURS
Laura Arend
Olivia Caillaud
Eli Cohen
Thomas Demay
Damien Sengulen
Nicolas Zemmour
Lola Mino, assistante chorégraphique