Jusqu’au 15 janvier, Dorothy’s Gallery vous propose le second volet de l’exposition qu’elle consacre depuis l’automne dernier aux œuvres issues de l’univers carcéral. Peintures, dessins, collages et sculptures se sont évadées des prisons de quarante états différents où leurs auteurs sont enfermés pour encore un peu de temps, voire pour toujours. Cent cinquante œuvres, d’un demi- mètre carré en moyenne chacune, réalisées par des hommes et des femmes, artistes autodidactes, qui ont laissé libre cours à leur imaginaire ainsi qu’à leurs rêves de liberté emplis d’espoirs, espoirs qu’une vie nouvelle les attendra à leur sortie…
Ces tableaux sont poignants, reflétant la solitude, les angoisses et désillusions de leurs auteurs, les douleurs de leur âme qu’ils expriment, qu’ils expulsent de leur fort intérieur à l’aide d’un pinceau, un fusain, de papiers et ciseaux ou bien même de leurs seules mains comme ce détenu autrichien jugé trop dangereux et autorisé à ne se servir que de ses siennes. Beaucoup de détails dans ces œuvres, détails qui prouvent du temps dont disposent ces hommes, ce temps qui n’en finit pas de passer dans l’isolement, l’obscurité et la solitude de leur cellule de quelques mètres carrés, temps d’autant plus pesant que leur peine à purger est longue voire à vie… Ce sont ces innombrables détails, l’attention prêtée aux couleurs qui retient l’attention du public.
« On peut créer en détention, du moment que l’on a un cerveau. Le public peut être vraiment surpris de voir que les personnes qui ont fait ça sont pleines de sensibilité. Et créer apporte de la fierté. »
Aime à souligner Berthet One, ancien détenu devenu dessinateur de BD en prison et parrain de l’exposition avec le photographe iranien Reza. Une exposition à ne pas manquer et à soutenir, car au-delà de ces œuvres, ces détenus ont acquis par leur travail artistique le statut d’artiste et comme le disait Malraux : « L’art est le plus court chemin de l’homme à l’homme »
Dorothy’s Gallery
27 Rue Keller, 75011 Paris
dorothysgallery.com/art