Interviewé par le journal Le Progrès, l’artiste Daniel Buren s’y est déclaré “écoeuré” par “l’état d’abandon” de la Place des Terreaux, la place lyonnaise accueillant son “oeuvre“. Ne s’attendant à aucune restauration de la part de la Ville de Lyon, il songe à envisager “une action en justice” contre cette dernière. “Devant ce désastre et les non-réponses (…), la seule solution, c’est une action en justice » vient-il de déclarer.
« On se fiche de ma figure depuis 15 ans, il faut arrêter. L’image que l’on donne de cette place et de la ville est horrible », poursuit l’artiste, qui avait parsemé la place des Terreaux en 1994, de 69 petites fontaines alignées impeccablement au carré sur un revêtement en pierres blanches, noires et grises, créant un effet miroir. Or, dès l’année suivante, l’eau débordait, les pierres se cassaient, voire s’affaissaient, l’œuvre était dans un état de dysfonctionnement avancé…
Il faut dire que si la place est en théorie interdite aux véhicules, nombreux sont les camions qui y stationnent “déréglant la planification des granits”, selon l’artiste. Les bus ont ensuite circulé sur les pourtours, n’arrangeant rien à la chose ! “De jour en jour, ce truc-là est de plus en plus innommable. C’est désastreux pour moi. On peut avoir un jugement par rapport à une oeuvre terminée. Là, il ne peut être que négatif”, soupire Daniel Buren.
Le maire de Lyon Gérard Collomb lui aurait soit-disant assuré en 2008 que la réfection de la place était inscrite dans son mandat. “Rien ne se fait. Je pense qu’ils ne feront jamais rien, que c’est voulu, que c’est fini, la situation est allée en s’envenimant. Il n’y a plus de dialogue“. Se lamente l’artiste.
Qu’en dit la mairie jointe par l’AFP ? Pas grand-chose à part que la priorité sera donnée à la réfection de l’historique Fontaine Bartholdi, déplacée par Daniel Buren sur un côté de la place.
Pour Daniel Buren l’oeuvre est intouchable, elle “a été faite pour cette place, c’est là qu’elle doit rester et elle doit rester propre. S’il faut que j’accepte qu’elle soit détruite, qu’on la retire du patrimoine, ce n’est pas gagné d’avance” a-t-il menacé. Affaire à suivre !
Photo : La place des Terreaux à Lyon abritant l’œuvre de Daniel Buren