L’exposition « La vie en couleurs » dévoile un pan inédit de l’œuvre de Jacques Henri Lartigue. Le photographe se révèle aussi un artiste de la couleur, et la perception que nous avions de son travail en est bouleversée et enrichie.
La renommée de Jacques Henri Lartigue s’est construite autour d’images en noir et blanc et la part de son œuvre en couleurs demeure largement méconnue. Elle constitue pourtant presque un tiers des 120 000 matrices (négatifs et positifs sur divers supports) conservées dans ses archives. Lartigue adopte les procédés couleurs peu de temps après leur commercialisation. Aux stéréoautochromes (qui permettent de restituer le relief) de ses débuts succèdent les Kodachromes (en format 24 x 36) et les Ektachromes (en format 6 x 6) qui ont ravi les photographes du XXe siècle, amateurs comme professionnels.
Célébré au XXe siècle comme un génie du noir et blanc, le photographe se révèle aussi un artiste de la couleur, et la perception que nous avions de son travail en est bouleversée et enrichie. Pour lui, la vie et la couleur sont indissociables. Les autochromes stéréoscopiques de sa jeunesse puis les 6X6 et les 24X36 qu’il adopte à partir des années 50 jusqu’à sa mort en 1986 lui permettent de traduire la joie passionnée qui l’habite et restent, selon ses mots, ce qui est « le mieux capable d’exprimer le charme et la poésie ».
La couleur ajoute dès lors une nouvelle dimension à la vitesse et l’instantanéité qui sont au cœur de l’œuvre de Lartigue. Son œil de peintre trouve dans cette pratique, qui lui permet de prendre des « notes » visuelles à retravailler par la suite, une formidable transcription de ses recherches picturales.
Les différences ou la complémentarité entre ses œuvres couleurs et ses œuvres noir et blanc se révèlent au fil d’albums personnels, donnés à l’État entre 1979 et 1986, aujourd’hui reliés en 126 volumes. Lartigue y a consigné – parfois mis en scène – ses souvenirs visuels. Lartigue aimait travailler le recadrage d’une même prise de vue : il n’est pas rare d’y trouver des variations plus ou moins importantes de cadrages ou d’inversions de l’image.
Jusqu’à ses derniers jours, il poursuivra son œuvre de diariste, peintre et photographe. Il s’éteint à Nice le 12 septembre 1986, à l’âge de 92 ans. Il laisse plus de 120 000 clichés, des milliers de pages de journal et 1500 peintures. Son œuvre est déposée à la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.
Photo : Florette, Vence, Mai 1954 – Jacques Henri Lartigue© Ministère de la Culture France/AAJHL
La vie en couleurs de Jacques Henri Lartigue
Exposition du 13 décembre 2018 au 10 mars 2019
Le Kiosque
Quai Eric Tabarly
56000 Vannes
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