“La Vie d’Adèle” vient de voir son visa d’exploitation annulé par la Cour administrative d’appel de Paris, à la demande de l’association catholique Promouvoir. Le film d’Abdellatif Kechiche met en scène l’histoire d’amour entre deux jeunes femmes, interprétées par Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos.
Ce film s’était vu remettre sur la Croisette la Palme d’or, en mai 2013, par le jury présidé par le réalisateur américain Steven Spielberg. Adèle Exarchopoulos, avait ensuite remporté le César du meilleur espoir féminin lors des Césars 2014. “La Vie d’Adèle”, était jusque-là interdit aux mineurs de moins de douze ans avec avertissement (« Plusieurs scènes de sexe réalistes sont de nature à choquer un jeune public »). La ministre de la Culture devra “procéder au réexamen de la demande de visa” du film dans un “délai de deux mois” indique la Cour dans son communiqué officiel.
La Cour administrative d’appel de Paris, dont la décision a été rendue publique, ce mercredi 9 décembre, ces mêmes « scènes de sexe réalistes » du film sont bien « de nature à heurter la sensibilité du jeune public », y compris des ados de plus de douze ans. La diffusion du film est donc bloquée sur tous les supports : diffusion à la télévision, en vidéo à la demande, en DVD. La projection du film dans une salle de cinéma, dans le cadre d’un festival ou d’une rétrospective par exemple, est également interdite.La Vie d’Adèle est donc devenu un film hors-la-loi.
André Bonnet, à la tête de l’association Promouvoir, avait réussi avec Love, de Gaspar Noé, à faire suspendre le visa du film, alors qu’il était encore en salles. Constatant que l’état actuel des textes permet à cette association d’obtenir facilement satisfaction en justice, Fleur Pellerin a chargé le président de la commission de classification du CNC, Jean-François Mary, de lui présenter d’ici janvier des propositions de réforme.