Retour de la peinture à la galerie du jour agnès b. « et la Peinture… ?» est une exposition collective qui dérivera de l’abstraction à l’expressionnisme abstrait en passant par une figuration irréelle. « et la Peinture… ? » c’est aussi s’interroger sur l’importance de montrer la peinture dans les galeries. Après des années où la part belle fut faite à d’autres médiums, elle apparaît comme le lieu d’un nouvel élan, d’une pensée en mouvement face à son histoire si grande et parfois si écrasante.
Cette exposition ne prétend pas être un panorama de la peinture actuelle, mais une interrogation face à l’absence de représentation, ces dernières années, dans les lieux d’art contemporain. Plus qu’une question, le titre de cette exposition affirme que la peinture est plus que jamais vivante.
Formes elliptiques, phrases gestuelles faussement répétitives, Claire Chesnier dévoilera ses nouvelles œuvres après son exposition personnelle à la galerie du jour en 2012 et une résidence de plusieurs mois à Pékin. En près d’un an les encres envahissent le papier, semble-t-il, de façon plus abrupte. La radicalité des couleurs s’installe dans la sobriété géométrique.
A ces formes nettes et aux couleurs tendues, feront face les œuvres d’inspiration expressionniste de Koyo Hara tirées de la série « versus ». Ces nouvelles toiles activent l’espace d’un dialogue réel ou imaginaire entre deux parties en apparence autonomes.
La lumière et son apparition, la disparition d’un halo coloré, c’est l’un des enjeux esthétiques des peintures de Vincent Dulom. Appréhender cette œuvre c’est faire l’expérience d’une temporalité à travers l’effacement de la première vision. Pour cette exposition, un très grand format et un petit format se confronteront aux différents temps de la peinture.
La question du temps est aussi centrale dans le travail de Radenko Milak. Des images d’archives qu’il réunit conscieusement, il tire le portrait d’un monde violent et tourmenté. Sa parfaite technique d’aquarelliste introduit une douceur paradoxale dans ces scènes du monde réel.
Les images et photographies collectées comme un premier geste de peintre, Claire Tabouret trouve en cela un lien naturel avec cet artiste serbe. Cette œuvre sensible, en amont figurative, laisse flotter un doute sur l’existence des êtres, de scènes plongées dans une atmosphère incertaine. Il s’agit d’un travail de la nuance, d’utiliser la peinture pour voiler la réalité et étirer le temps.
Pippa Blake, anglaise, originaire de Portsmouth, résidente du monde, rend abstraite une réalité passée par les filtres des médias. Elle imagine ainsi des paysages fantasmés, mélange d’images pixélisées et traces de conflits armés. Le spectateur semble plongé dans la matière même de la peinture tel un microscope qui ne rendrait visible que les particules.
Le temps de cette exposition, la galerie du jour présentera un instantané de la peinture, une création en mouvement : une peinture vivante !
- Exposition du 1er février au 15 mars 2014
galerie du jour agnès b
44, rue Quincampoix
75004 Paris
www.galeriedujour.com