Il y a 100 ans, naissait une voix qui allait bouleverser le monde. Cette voix fait la fierté de notre patrie, cette voix est celle d’Edith Piaf. Pour cette occasion, BNF a décidé d’organiser une exposition, qui rend hommage, jusqu’au 23 août à cette grande dame.
L’exposition montrera quels rôles ont joués la radio, le disque et la presse dans l’émergence du talent de Piaf, jusqu’au jour où l’art et les médias, le cinéma et la télévision, se sont emparés d’elle et en ont fait une légende.
On apprend que cette petite fille, née à Belleville passera son enfance dans la rue, exhibée par son père, un saltimbanque qui compte sur sa voix hors norme pour épater les spectateurs et lui faire gagner quelques sous. Adolescente, elle fréquente les casernes, elle distrait les soldats. Mais son timbre de voix est si particulier, si intense que quiconque l’entend ne pourra jamais l’oublier. Grâce à son charisme, Edith passera rapidement de la popularité à la célébrité. La petite chanteuse réaliste saura se métamorphoser en une artiste unique et adulée, trouvant sa place parmi les chanteuses de l‘époque, allant jusqu’à leur voler la vedette.
Portrait d'Edith Piaf à la fin de sa vie
Très vite, les gens deviennent accros de son élocution et les plus grands la réclament. Edith Piaf a eu de nombreux admirateurs issus des milieux populaires qui se reconnaissent en elle. Les lettres originales de ses fans exposées ici attestent de sa capacité à trouver son public.
Édith Piaf a toujours gardé une liberté et une simplicité étonnantes, n’oubliant jamais qui elle était et d’où elle venait.
L’exposition réussi à préserver cette tonalité un peu rebelle, décalée, peu conventionnelle de l’artiste, et rappelle que, pour elle, la célébrité n’a eu aucune importance face à l’incandescence de la scène, que l’argent et le confort pesaient peu par rapport aux amants et aux amis, et que le chagrin le plus noir pouvait toujours être dissipé par un grand éclat de rire, un grand « J’m’en fous pas mal ».
En questionnant le mythe et en développant des aspects méconnus de sa personnalité, le scénario de l’exposition propose un regard renouvelé sur cette artiste exceptionnelle à bien des égards. Elle fut un personnage à la vie démente qui voyageait beaucoup et dormait peu. Une femme libre et amoureuse. Edith Piaf n’était enthousiasmée que par la chanson et l’amour, deux choses qui ont occupées toute sa vie.
Edith Piaf, figure de la mémoire collective et de la culture populaire, mérite 1000 fois une exposition de cette envergure. Aujourd’hui encore, elle est l’une des personnalités françaises les plus connues dans le monde. Par ses chansons et ses amants, elle incarne toutes les couleurs de l’amour du plus tragique au plus joyeux, du plus soumis au plus décomplexé. Quand elle aime, elle aime fort. Une femme, une chanteuse, une auteur, compositeur, actrice de théâtre. Une femme moderne finalement, une femme «rap» de par son débit de mots impressionnant, rock dans son expression corporelle, sa façon de vivre et d’aimer.
Affiches, lettres, textes manuscrits, disques, objets ainsi que de très nombreuses photos et sa petite robe noire fétiche sont ici présentés. Sans compter les témoignages d’artistes contemporains, les extraits de films proposés et les chansons. La scénographie est très réussie, tout est réuni pour passer un bon moment. Quand Piaf parle de la rue, des accidents de la vie, de chagrins, d’amour et d’amitié, la chanteuse touche en plein sternum…On sort de cette exposition nostalgique d’une époque qu’on n’a pas eu le plaisir et la chance de connaître. Nostalgique de n’avoir pas vécu les années Piaf, l’âge d’or de la vie Parisienne, ce souvenir d’avant et d’après guerre et de l’ambiance des cabarets enivrants…
Photo : Édith Piaf © Georges Dudognon / AdocPhotos
Exposition jusqu’au 23 août 2015
Visites guidées jeudi, vendredi et samedi à 15h – Prix : 3 € (+ prix du titre d’accès à l’exposition).
BNF
Quai François-Mauriac
75706 Paris Cedex 13
BNF