La grotte de Lascaux, de par le nombre et la qualité esthétique de ses œuvres, est l’une des plus importantes grottes ornées du Paléolithique, à tel point qu’on la surnomme souvent « La chapelle Sixtine de l’art pariétal ». Si la plupart des préhistoriens l’ attribue au Magdalénien ancien , sauf quelques-uns qui penchent plutôt pour le Solutréen qui le précède, voire pour le Gravettien, on estime l’âge des peintures et gravures qu’elle renferme entre environ 18 000 et 17 000 ans.
Située dans le Périgord noir en vallée de la Vézère sur la commune de Montignac, la grotte de Lascaux est à l’origine de plusieurs versions, mais selon la plus courante, son entrée fut découverte le 8 septembre 1940 par quatre garçons dont le chien poursuivant un lapin, découvrent un trou béant suite au déracinement d’un arbre.
En jetant des pierres pour essayer de faire sortir le lapin, ils constatent que le trou communique avec une vaste cavité, probablement la sortie d’un souterrain ; c’est en y pénétrant qu’ils découvrent les premières peintures et leur ancien instituteur prévient alors le préhistorien Henri Breuil qui était réfugié dans la région pour fuir les allemands et qui fut le premier spécialiste à pénétrer dans la grotte.
Les quinze années de fréquentation touristique intense ont cependant perturbé l’équilibre fragile qui avait permis la conservation miraculeuse de Lascaux et ont failli entraîner sa disparition. Un fac-similé fut créé et ouvert au public à proximité du lieu originel en 1983, Lascaux 2, qui est depuis le site le plus visité de Dordogne. Fort de ce succès, la réalisation d’un fac-similé itinérant – Lascaux 3 – est alors lancée à partir de 2010 à l’initiative du Conseil Départemental de la Dordogne. Lascaux 3 est exposée pour la première fois en 2012 à Bordeaux, avant d’être présentée à l’étranger, puis pour la première fois à Paris cet été, du 20 mai au 30 août.
Dans un labyrinthe de 1520 m², le public découvre dans un premier temps comment quatre garçons provoquèrent en 1940 un véritable choc mondial en foulant pour la première fois le sol de la grotte. Puis, il peut admirer, comme à l’intérieur de la grotte, des reproductions grandeur nature, des maquettes, des images d’archives ou encore des jeux interactifs, afin de faire une visite virtuelle en 3D de l’art rupestre paléolithique unique de Lascaux, une maquette complète à l’échelle 1/10e permettant d’apprécier la grotte dans sa globalité.
De nombreuses photographies et vidéos d’archives expliquent au public les raisons de la fermeture de la grotte et les successives tentatives de reproduction. Le public peut se mettre ensuite dans la peau des inventeurs en se voyant offrir la possibilité de pénétrer dans la grotte. Il découvre alors, dans un dispositif monumental qui recréé les mêmes conditions dans lesquelles travaillèrent les artistes des célèbres peintures vieilles de 20 000 ans. Cinq parties de la grotte reproduites à l’identique, sont présentées pour la première fois en exclusivité dont la Scène du Puits. Un système lumineux permet de découvrir les gravures qui ne sont pas toutes visibles à l’oeil nu.
Un face à face avec Cro-Magnon sera également inévitable ! Seront ainsi présentes quatre sculptures anatomiques hyper-réalistes d’un vieillard, d’une femme, d’une adolescente et d’un enfant, réalisées par l’artiste Elisabeth Daynes en s’appuyant sur les données de la paléoanthropologie. Les visiteurs pourront ensuite jouer, observer et apprendre plus sur la grotte, le travail des scientifiques et archéologues grâce à des bornes interactives.
Par ailleurs, la réalisation d’un nouveau fac-similé de la totalité de la grotte est en cours et sera intégré au futur Centre International de l’Art Pariétal de Montignac-Lascaux (CIAPML). Dénommé Lascaux 4, il ouvrira ses portes à l’été 2016, au pied de la colline de Lascaux.
Une bien belle exposition à voir en famille pour le plaisir de tous.
Lascaux à Paris : http://www.lascauxaparis.com