La galerie des beautés de Louis XIV au Château de Bussy-Rabutin

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Bussy-Rabutin
Bussy-Rabutin

La galerie des beautés de Louis XIV : Une série de portraits de dames de la cour de Louis XIV fait écho à ceux du château de Bussy-Rabutin, à l’occasion du quatrième centenaire de la naissance de Roger de Bussy.

Cousin de Madame de Sévigné, le comte Roger de Bussy-Rabutin (1618-1693) partage avec elle le goût de la correspondance et la critique de leurs contemporains, ce qui lui vaut d’être chassé de la cour et renvoyé sur ses terres pour avoir commenté ironiquement les amours de Louis XIV et de Marie Mancini. Incorrigible, il y écrit l’Histoire amoureuse des Gaules, une chronique satirique évoquant les mœurs de la cour, qui l’envoie à la Bastille pendant seize mois, puis dans un exil quasi définitif. Il en profite alors pour aménager l’intérieur de son château en rassemblant quelques trois cents portraits marquant ainsi son intérêt pour l’histoire de France et ses grandes familles, tout en célébrant également sa propre généalogie. Dans le cabinet de la Tour dorée, il expose des portraits envoyés par ses amies de la cour sous lesquels il ajoute des commentaires parfois caustiques.

Forts du succès des expositions organisées conjointement depuis 2014, le château de Versailles et le Centre des monuments nationaux poursuivent leur partenariat en 2018 avec une nouvelle présentation d’œuvres issues des collections du château de Versailles. Une série de portraits de dames de la cour de Louis XIV fait écho à ceux du château de Bussy-Rabutin, à l’occasion du quatrième centenaire de la naissance de Roger de Bussy, lieutenant général des armées du roi, membre de l’Académie française et propriétaire du château. C’est à l’évocation de la mode des « galeries de beautés » née en Italie à la fin du XVe siècle et qui gagna la cour de France vers 1660, que se consacre cette nouvelle exposition. Douze portraits (sur la vingtaine conservée à Versailles) de princesses de la famille royale et de dames de la cour viennent répondre aux autres « beautés » qui ornent les murs de la Tour dorée et de la chambre du château bourguignon.

Les portraits de Versailles

Parmi ces portraits féminins dont certains furent commandés par Louis XIV lui-même pour ses résidences, et notamment Versailles, beaucoup ont été réalisés par les cousins Henri et Charles Beaubrun, talentueux portraitistes très en vogue au début du règne. Un double portrait des artistes, au centre de l’exposition, nous fait entrer dans leur atelier et permet d’évoquer leur étonnante manière de travailler en commun, au point qu’il était impossible, disait-on, de les distinguer l’un de l’autre. Si l’absence de signature systématique ne permet pas d’attribuer de façon certaine aux Beaubrun bons nombre de ces tableaux, la série présente néanmoins une évidente cohérence stylistique dans le traitement des étoffes, des coiffures, des bijoux et des compositions.

Les derniers tableaux exposés (Anne d’Autriche et Marie-Thérèse et le Dauphin par Simon Renard de Saint André, et Louis XIV et Marie-Thérèse d’Autriche dont l’auteur anonyme a simulé deux gravures) illustrent des modes de représentation moins courantes : le détournement de l’iconographie religieuse pour le premier, le trompe-l’œil allégorique pour le second. À partir des années 1670, les portraits quittèrent progressivement les appartements royaux pour être relégués dans des résidences de moindre importance ou même mis en réserve. Leur trace se perd parfois. En créant le musée de Versailles en 1837, Louis-Philippe en rassemble une vingtaine, aujourd’hui exposée au premier étage de l’aile du Nord. L’exposition donne l’occasion de mesurer la place que ces femmes ont pu tenir dans un siècle dont elles ont été non seulement l’ornement, mais aussi l’âme.

Commissariat : Raphaël Masson, conservateur en chef au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, Béatrice Sarrazin, conservateur général au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
Scénographie : Antoine Fontaine

le château de Bussy-Rabutin

Situé au cœur d’un vallon de l’Auxois en Bourgogne, le château de Bussy-Rabutin se distingue par la qualité de son architecture (Renaissance et XVIIe siècle), par un jardin à la française inscrit dans un domaine de 12 hectares et par l’originalité de sa décoration intérieure. Auteur de l’Histoire amoureuse des Gaules, son illustre propriétaire, le comte Roger de Bussy-Rabutin (1618 -1693) y est condamné à l’exil par le roi Louis XIV. Brillant soldat, homme d’épée et de lettres, académicien et bel esprit, il occupe ses loisirs forcés à l’embellissement de sa demeure. Mémorialiste, il écrit ses souvenirs militaires. Epistolier, il correspond avec les plus illustres dames de la cour de France : la marquise de Sévigné, mesdemoiselles d’Armentières et de Scudéry, madame de Gouville. Quelque trois cents portraits et devises sont assortis d’inscriptions caustiques ou énigmatiques. Autant de décors peints témoignent des passions du maitre de maison pour la guerre, la littérature, l’amour et la galanterie. Labéllisé au titre de « Jardin remarquable », le magnifique jardin régulier a été restauré en 1990 dans un état XVIIe-XVIIIe siècles. Il comporte des pièces d’eau, des cabinets de verdure, un labyrinthe et des bosquets délimités par des allées en étoile. La terrasse est ornée de parterres bordés de buis, de variétés anciennes de rosiers, de pivoines arbustives et de fleurs vivaces. Des statues de personnages mythologiques agrémentent l’ensemble. Le parc conserve également un rucher, des glacières, un colombier, un verger et son potager où sont cultivées des variétés anciennes de légumes.

Photo © Château de Versailles

La galerie des beautés de Louis XIV
Exposition jusqu’au 14 octobre 2018

Château de Bussy-Rabutin
Rue du château
21150 Bussy le Grand

www.chateau-bussyrabutin.fr

Le château vu du ciel